Troubles (TOME 1)

Chapitre 26

// Point de vue de Shaze //

Je conduisais vite, trop vite, je le savais, mais ma sécurité passait au second plan quand il s'agissait de Tanya. Par moment je jetais un coup d'œil sur l'écran de mon portable que je tenais avec ma main droite. Je ne devais surtout pas perdre le signal car si je le perdais, je perdais définitivement Tanya, et ça m'était parfaitement inconcevable. 

Quand nous étions au manoir de son grand-père, elle m'avait raconté ce que Loan lui avait fait vivre le soir de cette fête. Ce nuit là, je savais que jamais je ne devais la perdre de vue par peur qu'elle revive la même chose. 

Ensuite, je lui avais dis des choses affreuses, depuis on ne se parlait plus, alors j'avais trouvé un autre moyen pour être sûr de savoir où elle était en temps réel et ainsi être certain qu'elle n'était pas en danger, mais jamais je n'avais pensé que ce GPS allait mettre utile pour la retrouver parce qu'elle venait d'être enlevée par le dingue qui rodait en ville. 

Je devais faire vite. En baissant une nouvelle fois les yeux sur l'écran de mon téléphone, je pus voir que le signal ne se déplaçait plus. Je ne savais pas exactement si j'en étais soulagé, ou au contraire terrorisé, car à la fois, si le signal ne bougeait plus, ça me donnait une chance supplémentaire de les retrouver, mais en même temps, cela voulait aussi dire qu'il était arrivé à sa cachette et qu'il allait pouvoir dès lors commencer ses tortures sur ma Tanya. 

J'avais l'estomac noué à cause du stress et de la peur qui augmentaient en moi à chaque seconde qui passait. Pour vérifier une nouvelle fois que le signal était toujours immobile, je regardai à nouveau mon portable, et c'était le cas, il était toujours immobile. J'étais déjà à quelques kilomètres de la ville, je n'étais plus très loin de l'endroit où il détenait ma Tanya. 

Quelques minutes plus tard, j'arrivais enfin près d'une petite maison abandonnée. Il y avait une voiture noire garée sur le côté. Avant de me faire repérer, je coupais le moteur de ma moto et la cacha derrière un buisson. Il n'y avait aucun bruit, rien, absolument rien, comme si j'étais seul au milieu de l'immensité de ce champ à seulement quelques mètres de la maison. Pourtant le signal était tout proche de moi, je pouvais le voir à l'écran. 

Je me dirigeais silencieusement vers la voiture en prenant bien soin de ne pas me faire repérer. En regardant à l'intérieur, je pus voir le portable de Tanya. Je ne m'étais pas trompé, elle était bien ici, toute proche de moi. Je pris la décision d'appeler la police, inutile de prendre des risques supplémentaires et de mettre encore plus la vie de Tanya en danger. Je ne savais pas exactement de quoi ce taré était capable, alors mieux valait attendre les renforts, mais ils devaient faire vite. 

Le commissaire me dit qu'ils allaient arriver d'ici moins de dix minutes. C'était assez rapide, mais pour moi c'était toujours trop long, dix minutes à les attendre pouvait être au final dix minutes de calvaire en plus pour Tanya, voir les dix dernières minutes de sa vie. 

Je regardais la route en les attendant quand j'entendis un cri strident provenant de la maison. Je reconnu aussitôt la voix qui venait de pousser ce cri, il s'agissait de Tanya et elle hurlait mon prénom. 

En moins d'une micro seconde, je venais de prendre ma décision, je n'allais pas les attendre plus longtemps. Elle venait d'hurler mon prénom, ça voulait dire qu'il était en train de la torturer, voir pire, je ne pouvais pas la laisser ainsi. 

Je courus droit vers la maison tout en restant silencieux le plus possible. J'entrais par la porte restée ouverte. Une odeur de puanteur me prit à la gorge, mais je n'avais pas le temps de ressentir du dégoût ou d'avoir envie de ressortir, Tanya avait besoin de moi.