Je m'installe à mon bureau après avoir ranger mes achats dans mon dressing. J'ai plusieurs leçons à revoir en SVT et ensuite, je vais rejoindre Josh pour prospecter quelques universités.
Oh merde ! Aussi la physique ! Je laisse tomber ma tête sur mon bureau, déjà découragée avant même d'avoir commencé. Malheureusement, j'ai pas le choix. J'allume la musique sur mon portable puis commence mes exercices. Je relis plusieurs fois mes cours et pousse un l'on soupir de soulagement. Enfin finis ! Je me lève avec allégresse et sautille joyeusement jusqu'à la chambre de Josh, mon paquet de cigarettes dans une main et dans l'autre mon briquet. Je frappe à sa porte puis entre avec son autorisation.
- Je vais sur le balcon fumer une clope. Je peux laisser ouvert ? Comme ça, tu m'expliques un peu.
- Si tu veux.
Je fais donc, savourant ce petit truc qui me tue à petit feu.
- Bon, je sais que tu as envoyé te candidature à Stanford et ils seraient totalement idiot de ne pas te prendre. Mais pour le commun des mortels, rien n'est aussi simple.
- UCLA est une bonne université.
- C'est vrai. Ce qui m'énerve, c'est que je ne suis pas sûre de ce que je veux faire. J'aimerais voyager mais aussi écrire, le journalisme est une bonne option mais je ne serai pas envoyée sur le terrain du jour au lendemain.
- Il faut que tu sois patiente.
J'ai un sursaut en croisant le regard de Josh quand il prononcé sa phrase. Même s'il se met à rougir, il ne bégaie pas. Est-ce le fait de m'avoir vu si vulnérable qui le rend, disons, plus confiant avec moi ?
- Et puis, j'aimerais exploiter le français que j'apprends depuis longtemps. Ça me plait. Peut-être que je pourrais trouver un travail pour financer une année d'études en France.
- Mes parents...
- Non. Je veux m'en occuper toute seule. Tes parents sont adorables, vraiment, mais je n'ai aucune envie de profiter d'eux comme ça. J'y arriverai par mes propres moyens.
- Kat ?
- Oui ?
Je finis ma cigarette puis l'écrase avant de rentrer dans la chambre. Cette fois-ci, Josh ne me regarde pas dans les yeux. Il semble peser le pour et le contre de ce qu'il s'apprête à me dire.
- C'est une question très indiscrète...ne te sens pas obligée de me répondre surtout. Je n'ai surtout pas envie de te faire de la peine.
- Si c'est à propos du cauchemar, ne t'inquiète pas. J'ai dû regarder un film ou une série un jour qui m'a marqué. Et pas dans le bon sens apparemment. Ris-je faussement, en évitant son regard moi aussi.
- Cela n'a rien à voir avec ça. Ma question est...plus personnelle.
Josh ne va quand même pas me demander si je suis vierge. Non, il n'oserait pas.
- Tu as une identité.
- Euh...
- Ce que je veux dire c'est que...tu es orpheline mais on t'a donné un nom.
Je baisse la tête en comprenant où il veut en venir. Ce n'est pas la première fois qu'on me pose cette question mais ce n'est jamais évident pour moi d'y répondre.
- Ma...hum...mère ? Hésité-je. Elle...elle a choisi de m'appeler Katherina. Le Dennings a été trouvé par les services sociaux.
- Désolée, je ne voulais pas te faire de peine.
- C'est OK. Ce n'est pas comme si j'avais un jour eu des parents ou une vraie famille.
Un silence s'installe dans la pièce tandis que je me perds dans les souvenirs de chaque famille que j'ai connu.
- Kat ? M'interrompt Josh.
- Oui pardon. Alors qu'est-ce qu'on disait ? UCLA donc. J'ai entendu que San Diego proposait un cursus intéressant dans les langues.
- C'est vrai. Tu peux aussi envoyer ta candidature à Stanford.
- Je ne serai jamais prise Josh.
- Cela vaut quand même le coup d'essayer.
- Très bien, j'enverrai ma candidature et à Berkeley aussi. En plus, c'est deux universités, avec celle de San Francisco sont à moins d'une heure de route de Stanford. Bien qu'à mon avis, on ne se verra pas souvent pendant ta première année de médecine.
- Sans doute. C'est ce qui inquiète le plus ma mère.
- Normal, elle est très protectrice. Qu'est-ce que va faire Jake ?
- Je crois qu'il veut rester ici et aller à UCLA pour étudier la gestion.
- Tu penses qu'il voudrait ouvrir son propre garage ?
- Je crois que l'idée du trotte dans la tête mais on n'en a pas vraiment parlé.
- Putain...
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Je ne vais pas lui dire à quel point je suis choquée par le fait qu'il ne bégaie plus en ma présence. Ça risquerait de recommencer.
- Les enfants ! Vous venez dîner.
Cob sort en même temps que nous de sa chambre, les cheveux encore humides de sa douche.
- C'était bien l'entrainement ?
- Fatiguant surtout. Le coach a décidé de nous torturer.
- Pauvre petit chou !
Cob chasse ma main qui s'approcher de sa tête avant de dévaler les escaliers en quatrième vitesse. Nous rejoignons Laurel dans la salle à manger où trône au milieu de la table un plat à gratin.
- Gnocchi poulet et épinards pour le dîner.
Nous nous installons autour de la table où il manque encore Marcus.
- Votre père et ses... Commence Laurel, les sourcils froncés.
- Et ses quoi ma chérie ?
Il l'enlace puis dépose un baiser dans son cou. Laurel se met à glousser comme une collégienne.
Heureusement, Cob intervient avant que ça se finisse sur le table. Laurel sert nos assiettes avant de s'asseoir.
- Vendredi, je veux tout le monde à la maison et prêts pour seize heures. Notre vol est à dix-huit heures vingt. J'ai bien dit prêt Marcus.
- Oui oui ne t'inquiète pas.
- Oh mais si je m'inquiète. Si nous voulons être un minimum reposé pour le mariage. Il ne faut pas que nous soyons stressés par le temps ou quoique ce soit. Avec ma peau claire, mes cernes se verront instantanément.
- Elle est surtout de très mauvaise humeur quand elle est fatiguée. Murmure Cob à mon intention.
Je souris en enfournant ma fourchette de ma bouche pour ne pas rire.
- Fais-nous partager tes pensées mon fils.
- Je disais à Kat que tu serais magnifique dans ta robe samedi.
- Ah bon ? Je me demande bien par quelle magie tu as pu deviné ce que je compte porter samedi. Déclare Laurel, un sourire narquois sur les lèvres.
- Quoique tu portes, tu seras parfaite maman.
- Bien rattrapé fiston ! S'exclame Marcus en riant.
