Chapitre quatre-vingt-seize.

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Merde.

Adriana a entendue cet idiot.

Je me tut instantanément, le corps figé. Dans un battement de cils, je lève ma tête. Quant à Harry, il a innocemment haussé ses épaules. Je regarde en direction du couloir : personne, excepté quelques étudiants. Le silence me permet d'entendre une chaise grincer, puis des mouvements de pas s'approcher de l'allée.

Je ne veux pas prendre le risque que ce soit - peut-être ? - Adriana. Je me décolle de l'étagère, prêt à partir. Je passe à côté du brun, l'agrippe de nouveau par le col et tire dessus, pour l'obliger à se lever et me suivre. Je le traîne avec moi à l'opposé du couloir, contournant l'étagère pour me diriger cinq allées plus loin.

En passant à côté de l'allée d'Histoire, je repère un paquet de lingettes anti-bactérien, dans une des poches d'un sac entrouvert d'un étudiant que je n'ai jamais vu. Je ne me gêne pas pour me servir, ignorant ces jurons et ces protestations. J'extirpe cinq lingettes, en plaque deux dans la bouche d'Harry, frottant avec vivacité mes mains avec le reste.

« Mais ça va pas ?! » Se plains le bouclé dans un toux, recrachant avec horreur les lingettes. « C'est pas des bonbons au cas où tu ne l'avais pas remarqué ! » Il postillonne de partout, je m'éloigne instinctivement de lui.

« Hé ! Vous deux ? Ne vous gênez pas surtout, hein ! » Gronda l'élève inconnu, furieux.

« Ouais, t'as raison. » Il m'arrache le paquet de lingettes des mains, avant que j'ai l'occasion de me servir de nouveau.

« Allez vous faire soigner ! » Il pointe un point imaginaire. « Il y a un hôpital psychiatrique pas loin d'ici. » Je roule des yeux, il agite le paquet. « Sérieusement !? Ça coûte une blinde ces merdes ! » Il secoue désespérément la tête. « Pffft ! N'importe quoi ! » Il colle le paquet contre sa poitrine sur la couverture d'un livre pour le rendre inaccessible pour nous.

Il se faufile prudemment entre nous, vérifiant toutes les trente secondes derrière lui, si nous sommes en train de le suivre. Je soupire, roulant mon pouce contre mon arcade sourcilière droit. Après c'est 'nous' qui doit aller nous faire soigner ? Je ne pu m'empêcher de remarquer le titre du livre sur les psychoses qu'il maintient contre son torse.

« Pourquoi ça ne m'étonne pas que ce soit un de tes - futurs - collègues ? » Je me tourne vers Harry, il m'interroge du regard. « Quoi ? Tu n'as pas remarqué qu'il tenait un bouquin sur les psychoses ? » Il agite négativement la tête, riant.

« Il n'y a que toi pour remarquer ce genre de 'petit détail', Louis. » Admit-il.

« Et ça prétend vouloir devenir psychiatre après ? » Lui reprochai-je, lâchant un rire sans humour. « Comment vas-tu diagnostiquer tes patients, si tu n'est même pas capable de remarquer ce genre de 'petit détail' comme tu le dis si bien ? » Ses lèvres s'entrouvrent lentement, pour ensuite se refermer. « Ouais, je vois. » Soupirai-je sur un ton las. « Tu n'as aucun argument pour justifier ça, n'est-ce pas ? »

« Ce n'est pas pareil ! » Riposte-t-il lamentablement, je glisse mes mains dans mes poches et passe à côté de lui.

« Pathétique. » Balançai-je juste assez fort pour qu'il entende.

« Louis ? » Il m'agrippe le bras.

« Putain ! Tu ne vas pas recommencer ? » Je me détache violemment de son étreinte.

« Tu comptes l'éviter encore longtemps ? » Il fait aucune remarque sur ma réaction.

« Huh ? » Il pianote distraitement ses doigts contre les bordures des bouquins poussiéreux.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 05, 2017 ⏰

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It's pure, it's you. (s l o w  u p d a t e)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant