Chapitre douze.

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Mon postérieur installé confortablement au coin d'un bureau, mes prunelles azurés fixèrent intensément les paumes de mes mains, que je trouvais soudainement très intéressante à contempler. Pourtant, j'avais un but bien précis en franchissant l'encadrement de cette porte. De la porte de la chambre d'Harry. C'était de le saluer, de l'assurer avec toute la conviction du monde que ceux qui l'a fait tomber, tombera également avec lui.

Mais absolument rien ne voulait sortir de ma bouche.

J'inspira une grande bouffée d'air, clos quelques fractions de secondes mes paupières, me laissant aisément emporter par la tonalité rauque de mon ami, qui poursuivait son monologue sur les joies de la vie qu'il effectuera très prochainement dieu ne sait où. Je passa vivement ma main à mon visage, rouvrit les yeux, que je reporte sur le jeune bouclé qui agitait d'une part et d'autre ses grandes mains dans les airs.



« ... Ma mère aurait très certainement pleurée de joie si un jour elle apprenait que j'avais pratiquement le même quotient intellectuel que Einstein. » Et le voilà maintenant en train de fantasmer sur mes capacités intellectuelles. Je roula des yeux. « Tu ne peux pas savoir à quel point tu as de la chance Lou, d'avoir cette possibilité de résoudre, anticiper n'importe quel problème de la vie sans utiliser un quart de ton cerveau. » Il émit un petit soupir en baissant la tête avant de se tourner complètement face à moi. « Allez, arrête de faire la tête et profite de cette putain de vie de chien avant que l'esclavage ne commence ! » Me suggéra Harry en extirpant hors d'un carton un vinyle qu'il me tend. « Tiens. » J'arqua un sourcil, l'interrogeant du regard.

« Qu'est-ce que c'est ? » Il haussa ses épaules et jeta un rapide coup d'oeil sur le conditionnement cartonné.

« Un des vieux disques de mon père. » Répondit-il. « Les Eagles, tu dois certainement con... » Je ne le laissa pas le temps de terminer sa phrase que je la lui arracha des mains. « ...naître. » Il rit légèrement. « Comme tu es un fidèle collectionneur de ce genre de truc, je pensais t'en faire cadeau à notre remise de diplôme. Mais comme mon départ à été précipi... »

« Je vais te faire revenir. » Lui confiai-je dans un sourire au coin en jouant avec les bordures cartonné du disque.

« Je sais. » Dit-il en hochant la tête. « Et tu y arriveras. » Il fronça le bout de son nez. « Quitte à passer le plus clair de ton temps dans cette putain de bibliothèque à éplucher chaque article de Droit. »



Après avoir fait le tri des objets qui lui appartenait ou lui appartenait pas, Harry referma soigneusement le carton qui se tenait devant lui, puis saisit un adhésif pour le fixer. Il fit le contour de son lit, rassembla ses sacs où logeaient ses vêtements pour les refermer un par un dans un « zip ». Il éclaircit ensuite sa gorge dans un raclement.



« Car contrairement à nous autres... » Il dirigea son index au niveau de sa tempe, qu'il tapote. « Tu en as là dedans. » Il stoppa ses faits et gestes alors que je força un sourire. « Oublie les représailles. » Et je roule des yeux.

« Je ne vois pas de quoi tu... »

« Je te connais par coeur, Tommo. » Me coupa-t-il en me fusillant du regard. « Tu as déjà prévu quelque chose pour eux. »

« Et je compte bien te rendre justice. » Lui promis-je en le regardant droit dans les yeux.



Sa lèvre supérieure se souleva, prêt à rétorquer, mais le klaxon d'un véhicule le coupa dans son élan. Ce klaxon désignait que mon garde du corps m'attendait en bas de la fraternité. Je me redressa de mon emplacement et salua d'une étreinte chaleureuse, suivi de deux tapes à son épaule mon meilleur ami et mon fidèle bras droit.

It's pure, it's you. (s l o w  u p d a t e)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant