Chapitre quatre.

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Les personnes d'aujourd'hui ne sont plus aussi civilisés que l'on ne croit.

Une personne civilisée n'aurait pas réagit de la sorte. Il aurait très vite compris qu'il n'aurait pas sa place ici, en profil d'étudiant. Je dois reconnaître que la posture de ce dernier était plus qu'intimidante. Il devait mesurer deux mètres à tout casser. En tout cas, c'est tous que je peux conclure pour le moment, étant installée beaucoup trop loin pour pouvoir l'examiner de plus près. Au moins, il a eu l'intelligence de ne pas faire de scandale.

Celui de la chambre d'Avery fut assez pour aujourd'hui.

Une fois que le malabar ait quitté la pièce, le jeune étudiant, que je surnommais intimement le client étrange de Victoria's Secret ne se pressa pas vraiment d'emboîter le pas jusqu'aux escaliers les plus proches pour se trouver une table décente.

Sa démarche est toujours aussi lente et assuré, son pantalon slim à coupe cigarette dévoiler des hanches parfaites et travaillés. Son jean est légèrement retroussé, révélant des Vans de la même couleur que son pantalon et.. Et puis, il ne semblait pas porter des chaussettes. Sérieusement ? Je devinais donc qu'en fin de journée, qu'il devait avoir d'énorme cloque atroce. Il portait une marinière à manche trois quart assez large, qui moulait à la perfection son torse à chaque mouvement de ces pas.

J'ignorais, d'ailleurs, que les marinières étaient encore " tendance " de nos jours.

Son cuir chevelu de couleur châtain fut parfaitement discipliné sur le côté en piquet, bien laqué, scintillante et soigné. Et son rega.. Merde. 

Je détournais brusquement mon regard sur le côté, sentant mes pommettes légèrement s'empourpaient de gêne. Je venais de rencontrer ces prunelles d'un océan profond le temps de quelques micros de secondes. Et le pire dans tous ça ? C'est qu'inconsciemment je venais de me faire prendre malgré moi.

Une idiote, Adriana. Tu n'est qu'une idiote...

« Hé, Rocchietti ! » M'interpella Mindy en me lançant un petit coup de coude. « Gwen nous invite au Cyber café pour qu'on écoute son nouveau poème. »

Mon dieu seigneur, sauvez-moi !

Un jour, la créativité de Gwen me tuera vraiment.

**

Lorsque la sonnerie retentit, je ne savais pas vraiment si je devais aller aborder LE client étrange ou pas du tout. Le pas du tout semblait être une meilleure option que la première. D'ailleurs, depuis qu'il a franchit le seuil de l'amphi, je n'aie plus jamais entendue une seule fois le timbre de sa voix. Peut-être que ce n'était pas lui qui m'avait glissé ce petit mot dans mon pare-brise, après tout ? Peut-être que c'était quelqu'un d'autre ? Oui, c'était surement quelqu'un d'autre. Toute cette paranoïa étaient à cause de nos derniers mots échangeaient !

Pourtant, notre « conversation » a était court, brève.

J'avais cette impression de faire une fixation sur lui à chaque fois qu'un malheur arrivait à mon entourage. Quoique..

Le fait qu'il ait changé la roue de ma voiture n'était pas vraiment un si grand " malheur " que cela.

Encore faut-il que ce soit réellement lui. Lors de nos premiers échanges, il n'avait pas vraiment l'air commode. Maintenant que j'y pense, le gros malabar qui le tenait aujourd'hui compagnie, ne se tenait pas à ses côtés lors de sa visite à Victoria's Secret. Donc.. Pourquoi aujourd'hui et pas avant ? L'a-t-il aidé à saccager la chambre d'Avery ? Ou l'a-t-il tout simplement payé pour le faire ? 

It's pure, it's you. (s l o w  u p d a t e)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant