Chapitre 32 : Loana

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- Mais attends ! Je croyais que depuis ta naissance tu étais plongée dans cet état d'hibernation ! Comment as-tu pu être au courant de ce qu'il se passait ?

La Dolgarok prit un air buté et je compris que je n'obtiendrais plus rien d'elle. Cette charmante créature (fouettement de queue mécontent) avait l'air d'avoir un sacré caractère. Ce qui allait certainement faire des étincelles puisque je n'étais pas en reste non plus, niveau entêtement.

- Je peux savoir ce qu'il se passe ?

Je jetai un coup d'œil à Héli-Anor, mais elle ne me regardait pas. Elle était en train de retourner le jarg pour croquer quelques parties juteuses.

Je grimaçai et détournai le regard.

- Rien. Héli-Anor m'a juste dit que... que je ne devais pas m'en faire.

Tout à coup, je m'aperçus qu'il y avait comme un manque dans notre équipe.

- Mais... attends... où est mon frère ? Où est Tenuka ?

Soren me regarda avec un certain agacement, je dois dire.

- Figure-toi que, pendant que tu te faisais des nouveaux amis, ton frère et moi on se faisait un sang d'encre à l'idée de t'avoir perdu. Il est resté là-haut, au cas où tu reviendrais par toi-même et moi je suis descendu pour vérifier que... que ton corps n'était pas... pas écraser sur des rochers en contrebas, voilà.

Charmant, pensai-je tout bas. Mais mon expression devait en dire long sur ce que je pensais. Je me tournai vers la Dolgarok, qui léchait son bec recouvert de sang et fis comme si je ne remarquais pas la scène écœurante qui se déroulait devant mes yeux. J'avais une idée en tête et il fallait que je lui demande de coopérer.

~ N'y pense même pas.

J'avais ouvert la bouche et je la refermai aussitôt, surprise. Puis je me souvins qu'Héli-Anor lisait aussi facilement dans mes pensées que dans un livre ouvert et je tentai de garder mon calme.

- Et pourtant on va avoir besoin de ton aide.

Elle se tourna vers moi complètement, et je remarquai encore une fois à quel point elle était grande. Elle faisait trois fois ma taille en hauteur et me regardait de haut avec son air revêche.

~ Il hors de question que je serve de monture à ce nabot. Que tu viennes sur mon dos, passe encore. Mais je ne suis ni un cheval ni une carriole alors tu peux oublier de suite. S'il veut remonter à la surface, il va falloir qu'il se serve de ses mains.

- Je crois que tu n'as pas tout compris, Héli-Anor. Je ne suis pas ton esclave et si tu veux qu'on s'entende bien, il va falloir que tu fasses des concessions. Je ne vois pas pourquoi je serai la seule à faire des efforts. Soren est mon ami et contrairement à ce que tu sembles penser, je ne l'abandonnerai pas pour vivre avec toi. J'ai beau savoir que tu fais entièrement partie de ma vie maintenant, je suis dans le regret de t'annoncer que tu n'es pas la seule.

Les yeux de la Dolgarok virèrent brièvement au rouge et elle claqua des mâchoires, si fortement que je dus me faire violence pour ne pas sursauter. Mais je devais lui tenir tête. Si elle commençait à faire la loi, je n'aurais bientôt plus aucune liberté.

Elle me fixa plusieurs secondes sans rien dire, puis s'ébroua bruyamment.

~ Je vais faire une exception, jeune humaine. Mais crois moi sur parole quand je te dis que ça ne va pas se reproduire souvent. Et si ton cher ami tombe pendant que je vole, ne t'attends pas à ce que je fasse une embardée pour le rattraper.

Je haussai les épaules.

- Ça me va.

Je fis signe à Soren de monter sur le dos de la Dolgarok mais il secoua la tête.

Entre Ténèbres et Lumière {en cours de correction}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant