Chapitre 24

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QUAND LA MORT S'APPROCHE



     Trois jours après ...

Je termine les cours, je rentre chez moi. Il est bientôt dix-sept heures, je fais la cuisine : Un petit plat de gratin de pomme de terre avec un jus de gingembre et un jus de bissap. Ça sonne à l'interphone, je vais ouvrir, c'est Ousmane. Il arrive quelques secondes après.

—   T'as la voix d'un clochard alcoolique à l'interphone, dis-je.

Il rigole.

—   Je suis malade, te fou pas de ma gueule, répondit-il.

J'explose de rire à cause de sa voix cassée et son ton exaspéré.

—   Désolé, comment tu vas ? interrogeai-je.

—   Ça va et toi ?

—   Superbe merci. T'es venu pour Idrissa ? Il est au travail.

—   Ouais je sais, mais en fait c'est toi que je suis venu voir.

—   Ah euh...d'accord.

—   Il faut que je te parle de lui, m'annonça-t-il.

—   Vas-y assieds-toi que je range la cuisine deux secondes. Tu veux dîner ? Je viens de faire à manger.

—   Non merci mais t'as des bonbons ? Depuis tout à l'heure j'en veux.

—   Oui, mais c'est ton frère qui les mange.

—   Donne quand même, tu lui diras que c'est moi qui les ai pris.

—   Il ne me croira pas, dis-je en montant.

Je vais dans la chambre d'Idrissa et cherche dans sa commode. Il faut savoir qu'il raffole des sucreries, il en mange tout le temps et malgré ça il a des dents impeccables. Il les cache dans sa commode, c'en ai rempli. Un jour j'en ai volé quelques-uns, il a remarqué et m'a directement accusé. À se demander s'il n'a pas une caméra de surveillance quelque part.

Je descends et donne à Ousmane ces fameux bonbons.

—   Donc je te disais, c'est à propos d'Idrissa, reprit-il.

—   Oui dis-moi.

—   Il est malade.

C'est sûr qu'il est malade ce mec.

—   Malade ? sondai-je.

—   Ouais. Idrissa et moi, on est atteint d'une tumeur du cerveau, maladie génétique héréditaire, ma grand mère maternelle est morte de ça et moi je l'ai combattu, mais lui, ça s'est manifesté quand j'étais encore en prison, depuis ce temps il est malade. Il l'a dit à presque personne, surtout pas moi vu qu'il ne me parlait pas à ce moment. J'ai eu mon hétérochromie (yeux vairons) un peu tard et Idrissa est né avec, c'est aussi héréditaire. Quand j'étais en prison, j'ai pu faire les chimio, les I.R.M pour détecter et voir la taille de la tumeur et tout le tralala, puis je me suis fait opérer et me voilà maintenant, m'avoua-t-il.

—   Sérieusement ?! Bordel je ne savais pas !

—   Par contre, il ne lui reste pas beaucoup de temps. Ça commence à faire long, il a une tumeur et il fait aucun effort, aucunes chimio, rien.

—   Quoi ? Comment ça ? Mais pourquoi ? En plus, j'ai eu des doutes à un moment.

—   Ouais, il a souvent des maux de tête ? Il est fatigué, il fait des malaises, il a des trous de mémoire, des changements de personnalités, il s'énerve pour rien ou il est agressif.

Ardeur de passionWhere stories live. Discover now