Un signe le fit alors se relever et il suivit l'invitation de son partenaire à s'appuyer contre le mur. Sans le lâcher du regard, il y posa les deux mains, inclina les reins et écarta les cuisses. Son excitation était à son paroxysme et son sexe si tendu qu'il le sentait pulser. Il laissa tomber son visage vers l'avant et ferma les paupières, dans l'attente et l'envie. Des mains se posèrent sur ses hanches, le faisant haleter et pousser de réflexe vers l'arrière. La première verge qui s'enfonça à l'intérieur de lui, aidée par l'eau qui persistait à s'écouler sur eux, le fit gémir. Il voulait ça, oui, c'était tout ce à quoi il avait toujours rêvé lors de ces temps de silence dans les vestiaires, lors de ses contemplations discrètes des corps nus de ses camarades, lorsqu'il les voyait partir se laver en se débrouillant toujours pour être trop lent ou trop rapide pour les y croiser... Il serra les dents sur ses lèvres alors que le sexe qui le pénétrait coulissait dans son corps, frottait contre sa prostate, provoquant en lui des éclairs de plaisir qui éclataient en d'innombrables piques qui se propageaient jusqu'à l'intérieur de son ventre. Les va-et-vient suivirent, s'intensifiant et le faisant presser de plus en plus fortement les mains contre le carrelage pour ne pas glisser, serrer ses lèvres l'une contre l'autre pour s'empêcher de gémir, retenir parfois sa respiration. Il ne savait toujours pas s'ils le voulaient en tant qu'homme ou en tant que corps à leur disposition et craignait que toute manifestation trop nette de sa virilité — sa voix comprise — casse ce qui était en train de se produire. Alors, il retint ses manifestations d'extase tant qu'il le put, jusqu'à ce que le plaisir pulse même à l'intérieur de sa tête, jusqu'à ce qu'en de longs coups de reins, plus hachés et plus rudes, l'homme qui se trouvait derrière lui atteigne la jouissance...

Lorsqu'il se retira, il ne bougea pas de posture. Pas le moindre instant, il ne resserra les cuisses ou redressa son torse. Seulement, il attendit. Son sexe gouttait d'excitation et tout son corps était tendu dans l'attente et le désir de ce qui allait suivre.

Enfin, un autre homme le prit : le deuxième joueur qui était entré dans la douche. Il le comprit en voyant Colin s'approcher de son visage. Il releva le sien vers lui, le fixa malgré la force de son trouble. Lorsque Colin s'empara de ses lèvres, il se versa entièrement dans leur baiser, tordant le cou pour rester au plus proche de lui, pour en avoir plus, pour garder plus longtemps son contact. Et il gémit quand celui-ci se rompit, autant de frustration que de plaisir parce que le sexe qui le pénétrait venait de se presser contre la partie la plus sensible de son anatomie et que des décharges d'extase le lançaient dans tout son corps. Le rythme s'intensifia et il haleta, souffla, frémit tandis que les poussées se faisaient plus rapides. Son sexe était dressé à son plus haut niveau, si dur, presque douloureux tant il avait envie de jouir. Il aurait voulu l'empoigner, lui offrir la caresse qui lui manquait pour se propulser vers la jouissance, mais il craignait de se permettre ce geste et il peinait de toute façon tellement à se maintenir sur le carrelage glissant qu'il ne risquait pas de s'y appuyer d'une seule main. Les coups de reins se firent plus rapides, percutant à chaque fois la masse de son corps qui lui procurait le plus de plaisir, et il serra les dents alors que son partenaire progressait vers l'orgasme. Quand il sentit une main s'enrouler autour de son sexe, il rouvrit des yeux embués pour découvrir le visage de Colin auprès de lui, surpris qu'il le caresse soudain.

Quelques mouvements suivirent, aussi rapides et puissants que ceux en lesquels l'homme derrière lui le pénétrait et, d'un coup, il jouit. Violemment. Le plaisir explosa dans tout son corps, l'emplissant des traînées incendiaires de l'extase, et le vidant en même temps : de sa semence, de son énergie... Au point qu'il ne parvint à rester appuyé contre le mur que parce que l'homme derrière lui le maintint en place.

Lorsque celui-ci eut atteint son orgasme à son tour, Victor glissa au sol, finit étendu sur le carrelage, l'eau tombant toujours sur sa peau et lavant son corps comme les traces de leur étreinte, emportant tout dans un tourbillon liquide.

En sentant l'eau s'arrêter de se répandre sur son visage, Victor rouvrit les yeux. Colin venait de fermer le robinet et il se tenait au-dessus de lui, des gouttes tombant de sa chevelure et sinuant sur sa chair. Une brume de chaleur persistait dans la salle, enveloppant son corps comme un halo. Elle ne tarderait pas à se dissiper. Un petit sourire en coin était revenu sur les lèvres de son coéquipier et, de nouveau, son sexe affichait un début d'érection. Victor songea qu'il était le seul à ne pas l'avoir pénétré. À cause du brouhaha persistant, Colin s'accroupit pour lui parler à l'oreille.

– Tu veux rentrer ?

– Où ?

– Chez moi.

Victor apprécia la promesse de ces paroles, la laissa entrer dans son corps et réchauffer autant son bas-ventre que l'intérieur de sa poitrine.

– Maintenant ?

– Oui.

– Maintenant, alors, confirma-t-il.

Il n'avait pas envie d'attendre, puisque Colin le voulait en tant qu'homme.

Maintenant.

*

NDA : Deuxième partie demain ! Je posterai une nouvelle nouvelle (oui) tous les jours pendant quelques jours. J'en ai notamment une très particulière à poster pour le Ray's Day, soit le 22 août.

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OMG That's hot !Where stories live. Discover now