Puis Colin se redressa et, lorsqu'il se positionna debout face à lui, Victor put voir que son sexe affichait un début d'érection. Surpris, il releva le visage, reconnut l'un de ses habituels sourires en coin, alla jusqu'à chercher son regard... Et patienta.

Soudain, l'attente ne fut plus si pénible. Elle était devenue fébrilité, ferveur, instant suspendu dans le temps où tout était possible, où le moindre acte serait porteur d'une signification plus forte que tout ce qui avait pu se produire précédemment : provocation ou moquerie... invitation, peut-être. La porte des vestiaires s'ouvrit à ce moment et, si Colin attrapa sa serviette pour s'en entourer rapidement le bassin, il ne se dirigea vers les douches qu'après lui avoir lancé un clin d'œil.

Victor eut un temps d'hésitation. Il le regarda passer derrière la paroi carrelée, plus loin.

Alors, aussi négligemment que l'imposait l'arrivée de leurs collègues, il se leva. Son regard effleura le sol, se releva lentement vers les deux hommes qu'il salua de la tête, se dirigea vers l'endroit où Colin avait disparu. Il sentait son pouls battre si distinctement dans ses tempes que sa tête lui tournait.

Une fois arrivé à l'entrée de la douche, il se posa contre le mur pour profiter du spectacle qu'il découvrit. Adossé au carrelage au fond de la pièce, Colin avait renversé la tête sous l'eau chaude et son sexe était, cette fois, entièrement dressé. Un nuage de vapeur commençait à se diffuser au sol et les cris du public assourdissaient jusqu'au tapotement des gouttes à ses pieds, les isolant. Victor n'hésita pas. Sa respiration s'était accélérée et son esprit n'était plus fixé que sur le corps qui se dressait face à lui. Le sexe tendu qui l'appelait. D'un pas mesuré, il marcha vers lui, ôta en chemin son short qui ne dissimula plus sa propre érection puis, une fois parvenu à sa hauteur, d'un coup, il tomba à genoux. Comme en extase. Et prit sa hampe dans sa bouche. C'était ce qu'il voulait, ce qu'il avait crevé de faire toutes les fois où il l'avait vu nu devant lui. Les doigts de Colin entrèrent dans sa chevelure, s'y serrèrent, et il enfourna profondément sa verge, suça, aspira, se gava de cette chair chaude qu'il désirait en lui, la faisant glisser sur les parois de sa bouche, la surface de ses lèvres, la possédant comme il aurait aimé qu'elle le possède. Ses mains se crispaient sur les fesses de son partenaire, palpaient les muscles à sa portée, y enfonçaient les doigts, tandis qu'il continuait à aller et venir le long de son sexe et que l'eau leur tombait toujours dessus.

Il aurait aimé prendre sa propre verge dans sa main, mais il ne savait pas s'il pouvait se le permettre. Peut-être que Colin n'avait besoin que de drainer l'excitation née de leur match, peut-être qu'il n'acceptait sa bouche que parce qu'elle lui procurait ce qu'une femme aurait pu lui offrir ; il ignorait si le voir dans sa masculinité, avec ses gestes et ses besoins d'homme, risquerait de le faire fuir. Il ne se posa pas plus de questions. La chair dans sa bouche l'échauffait profondément et il accéléra ses allées et venues, jusqu'à ce que Colin resserre les doigts sur son crâne et jouisse dans un mouvement de hanches et une avancée plus vive des reins. Au comble de l'excitation, il avala ce qui se présenta à lui, conscient que son propre sexe pulsait d'envie. Lorsqu'il relâcha celui de Colin pour relever le visage, il fut surpris de le voir regarder ailleurs : derrière lui, avec un sourire amusé. Aussitôt, il se retourna. Les deux hommes qui étaient entrés dans les vestiaires — deux joueurs d'une autre équipe — se tenaient à l'entrée de la douche, nus également, et ils le fixaient avec une inclinaison particulière des lèvres.

Leurs sexes, à eux aussi, étaient dressés.

Alors, Victor sut ce qui allait se passer. Et l'attendit avec une profonde fébrilité. Le premier avança, lui présenta sa verge, comme il était encore à genoux devant celle de Colin. Et, puisqu'il ne désirait rien de plus, il s'empressa de la prendre dans sa bouche, tandis qu'il tendait la main pour caresser dans le même temps celle du deuxième joueur. Longuement, il aspira, conscient au fond de lui-même qu'il était en train d'enfreindre toutes les règles qu'il s'était fixées durant toutes ses années dans le milieu du sport : celle de ne jamais coucher avec un autre joueur, celle de ne jamais montrer son homosexualité... Les autres membres de son équipe, de plus, n'étaient pas loin. Il ignorait ce que pourrait raconter Colin après un tel évènement, il ignorait ce qu'il pourrait se produire si d'autres entraient. Sur le moment, pourtant, il s'en moquait. L'excitation, violente, embrumait son cerveau et il suça avec délectation, passa d'une verge à l'autre, les prenant chacune leur tour dans sa bouche, caressant l'autre pendant ce temps... Colin se tenait à côté de lui, passant par moment les doigts dans les mèches trempées de ses cheveux, descendant sur sa joue, en des gestes si doux et si troublants qu'il finit par lâcher la hampe qu'il aspirait pour presser son visage dans sa paume, se gavant de son contact.

OMG That's hot !Where stories live. Discover now