12 - Retour sur le ring

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16h58

Je n'ai à peine le temps de donner l'adresse au chauffeur de taxi, que celui-ci démarre en furie sur la route. Comme quoi j'ai bien fait d'ajouter le terme « urgence » à ma demande.

17h09

Je jette un coup d'œil à ma montre. Malgré la volonté du binoclard à vouloir m'aider, je n'arriverai jamais à l'heure. C'est de ma faute, lorsque je suis profondément endormie, tous les réveils du monde ne pourraient me réveiller. Dean m'avait donné rendez vous à dix-sept heures, autrement dit j'ai plutôt intérêt d'assurer à cette séance.

17h22

La façade de la salle « Reyes'sport » apparaît enfin devant moi. Je paye le chauffeur et accours vers l'entrée.

Mon arrivée en fanfare attire l'attention du garçon travaillant à la réception. Grand, des cheveux noir corbeaux, un pantalon usé de la même couleur et une veste en jean déchirée. Très... Brooklyn vibe. Un style, personnellement, que j'affectionne bien plus que celui très chic des étudiants de Columbia. Il doit avoir la vingtaine, vingt-trois peut être ?

— Je peux t'aider ma jolie ? fait-il accoudé au comptoir, le sourire aux lèvres. 

Jolie ? Il m'a bien regardée ?

Faut dire que j'étais tellement à la bourre que je me suis vêtue des premiers vêtements me tombant sous la main, c'est-à-dire : un leggins a trou noir, un tee-shirt blanc col V extra large et des converses blanches, sous oublier mon chignon désordonné au sommet de ma tête. En gros : la non-sexitude absolue. Espérons qu'aucun élève de Columbia ne m'ait aperçu ainsi, ou le peu de réputation que je me serais crée en l'espace d'une semaine disparaîtra à tout jamais.

— Heu ouais, où sont les vestiaires ? Mon coach doit déjà m'attendre...

— Ton coach ? Tu fais quoi, des compets' ?

Il parait si surpris que je ne peux m'empêcher de le prendre mal. Quoi, tu n'as jamais vu une fille frapper contre un punching-ball ? Toi aussi tu fais parti de cette catégorie de garçon pensant que les filles ne sont bonnes qu'à faire la vaisselle ?

— Non, je veux juste acquérir un bon niveau pour pouvoir me défendre.

Ma voix est sèche, peut être plus que je ne l'aurais voulu.

— Excuse moi si je t'ai offensée, c'est juste que c'est tellement rare de croiser de si jolies filles ici...

Et voilà qu'il recommence ! Décidemment, j'ai la cote ces temps-ci. Enfin sauf avec...

— Quoi qu'il en soit, reprend-t-il devant ma non-réaction, Les vestiaires sont dans le fond de ce couloir. Appelle-moi si tu as besoin de quelque chose, je m'appelle Elliot.

— Enchanté Elliot.

Je ne prends pas la peine de me présenter à mon tour, ce n'est pas comme si j'avais le temps !

Ni une ni deux, j'entre dans une des cabines du vestiaire et remplace mon tee-shirt par une brassière de sport noir, et mes converses par des baskets adaptés. Je range toutes mes affaires dans un casier et me précipite vers la salle. Une demi-heure de retard, je vais me faire tuer. Encore une fois.

Je repère directement Jacob près des tapis de sols et des punching-balls, tous libérés. Seulement deux autres personnes sont présentes dans la pièce, occupées à soulever des altères ou à pédaler sur un vélo d'appartement. C'est une chance.

— Aller met toi en position, m'ordonne Jacob tout en me lançant une paire de gants.

Je le considère, étonnée.

PRISONERS | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant