Plus bas, il continua:
-Si tu avais refusé mon offre tu serais soit mort soit renié dans tous les cas en ce moment même. Tu as osé prendre la virginité de ma fille sans mon accord au cas où tu avais oublié.

Astar acquiesça la mine sombre. Son regard s'illumina quand il la vit enfin. La fille du laird, sa future épouse. Il retrouva ses lèvres douces avec un grognement de plaisir et tous ses doutes s'envolèrent.

-On y va ! hurla le laird.
La centaine d'hommes rassemblée s'élança dans la nuit noire, la lune cachée par un nuage, disparut et le tonerre gronda,comme si le ciel condamnait l'acte sombre qui allait être accomplir dans un instant.

Le sol trembla sous le poids de la troupe qui s'élançait en tapant du pied. Astar suivit le mouvement en levant son épée, comme les autres. Il lança un regard à Mystia pour se donner du courage puis rejoignit le laird en tête.

Ils coururent ensemble dans la forêt. Le bruit des feuilles mortes craquant sous les deux-cents pieds effraya les animaux nocturnes.

Le chemin que le jeune home avait parcouru en une heure plus tôt, à cause des précautions qu'il avait prises fut effacé en quelques minutes à peine.

Très vite, la forteresse dressa devant le jeune homme qui sentit son cœur se briser lorsqu'il vit l'air si paisible de l'endroit où il avait grandi. L'atmosphère changea du tout au tout en trois secondes. Le temps qu'il fallut aux guerriers pour détruire la faible barrière sous les assauts répétés des hommes du clan buchanan.

Un cri de peur retentit et Astar reconnut Luisaidh, une servante qui veillait tard chaque nuit.

-La pauvre, elle doit être terrifiée ! hurla Astar avant de plaquer une main sur sa bouche.

-Co-continuez !

L'assaut pris de plus en plus d'ampleur. Des guerriers escaladaient la forteresse sans défense, depuis que l'Alliance entre les deux clans avaient été déclarée. Ensuite, ils cassaient les vitres avec leurs coups.

Tous les habitants se mirent à paniquer. Leurs hurlements de terreur traversèrent la nuit, rapidement couverts par le grondement de l'orage qui se rapprochait.

Les battements de coeur d'Astar s'affolèrent quand il ressentit la douleur que ses proches transmettaient par leurs cris.

Serènn ! Elle allait être tuée ! Sa mère aussi ! Astar s'arrêta devant la porte d'entrée qu'il s'apprêtait à défoncer avec l'aide des autres attaquants.

Il lâcha son épée qui semblait avoir doublé de poids dans ses mains tremblantes. Il se prit la tête entre les mains. C'était lui qui avait conseillé à ses parents de réduire les défenses. Lui aussi qui avait avouer aux buchanans que la barrière située à la lisière de la forêt n'était pas aussi résistante que les autres.

Les lames s'entrechoquant, les vitres se brisant, les cris lui transperçant le cœur et cette culpabilité l'étreignant lui donnèrent mal à la tête et il chancela un instant. Mais qu'ais-je fait ?

L'orage éclata enfin pour de bon et l'odeur de la pluie vint se mélanger avec celle de la destruction et du sang. Le sang, le goût métallique s'empara de la bouche d'Astar rien qu'en y pensant.

Il regarda autour de lui l'ampleur des dégâts qu'il avait causés. À quelques pas de lui, des éclats de verre éclataient et tranchaient la peau des personnes se trouvant autour.

Un peu plus loin, les premiers défenseurs arrivaient, les yeux encore fatigués, exorbités de surprise devant le nombre d'assaillants​. Une marre de sang dont la taille doublait à cause de la pluie s'était déjà formée.

Quand ma plume s'égareWhere stories live. Discover now