Code de la rue : Survivre à Marseille

Leçon n°58

Moi : Oh.

Il continue à dormir ce lard.

Moi : OH.

Vu qu'il veut pas se réveiller, j'lui met des p'tits coups avec ma béquille.

Yassin à moitié endormi : Putain mais c'est qui ça encore qui casse les couilles.

Moi en mettant un coup plus fort : Ah ouais j'casse les couilles.

Yassin : Waah Sana tu veux quoi encore.

Moi : Comment ça j'veux quoi encore ? C'est toi tu veux quoi à m'faire des sales coups t'es sah là. T'es salami.

Ptddddddr non j'rigole j'ai pas dis ça. J'me suis arrêtée à "t'es sah là ?".

Lui : Ololo tu vas pas me prendre la tête avec ça.

Moi : Pourquoi t'as fais ça j'croyais tu l'aimais même pas.

Lui : Ouais je l'aime pas.

Moi : Bha pourquoi tu fais des trucs comme ça ?

Lui : Parce que j'ai parlé avec lui. Ouais c'est vrai c'est un connard, j'l'aime pas et c'est pas bien ce qu'il a fait, mais t'as écouté ce qu'il avait à dire au moins Sana ?

Moi : Si tu parles de ses disquettes de con, ouais j'les ai écoutées.

Lui : Crois moi c'est pas des disquettes.

Moi : Qu'est-ce t'as à l'défendre d'un coup ?

Lui : J't'ai dis, j'ai parlé avec lui.

Moi : Vas-y j'croyais t'étais mon poto mais bref c'est comme ça azi salut.

J'sors de la chambre.

Lui : SANA FAIT PAS LA GAMINE.

Bha ça tombe bien parce que j'suis déjà une gamine.

Khalti : Sana ti restes mounger à la maison ?

Moi : Nan saha Tata j'dois y aller, une prochaine fois In Sha Allah.

J'ai remis ma basket puis j'suis rentrée chez moi.

[...] Quelques semaines sont passées, j'ai rien fais. Depuis ma conversation avec Aymen et la "trahison" - bon j'abuse un peu - de Yassin, j'avais le moral à zéro. C'est comme les tours avec les bouts de bois qu'on s'amusait à faire en maternelle, il suffit qu'une tombe et tout s'écroule. Toute ma bonne humeur que j'avais pris du temps à reconstruire après Aymen, tout est parti quand il est revenu. Comme le vent qui fait tomber tous les dominos que tu t'es cassé le cul à bien aligner depuis trois heures, le truc qui fait pété les plombs. Je sortais même plus et ça tombait bien, je prenais comme excuse le froid vu qu'on était milieu février. Dès qu'Amira proposait de sortir, j'disais que j'étais en pleine journée netflix. Mais bon...