Chapitre 8 : Le jeu du voleur

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Ses lèvres brûlantes me dévorèrent sans répit. Il écarta ma cuisse et se colla à moi avant de glisser une main joueuse sous mon pull. Je posai une main sur son torse pour le repousser et l'autre sur le poignet qui remontait ma hanche. Il libéra mes lèvres sans s'éloigner et ne me lâcha pas de ses yeux avides.

« Arrête, maintenant, lui murmurai-je calmement.

— Je n'en ai pas envie » déclara-t-il avec un sourire de défi, avant de papillonner sur mon cou des baisers ardents.

Je plongeai ma main dans ses cheveux en caressant sa nuque et lui fit relever la tête. J'aplatis à mon tour doucement mes lèvres contre les siennes et le sentis étonné, mais satisfait. Je dévalai sensuellement ma main jusqu'à son bas-ventre, puis lui mordis brutalement la lèvre inférieure. Surpris, il se recula et porta les doigts sur sa chair meurtrie pour y découvrir du sang. Je lui souris en guise de réponse à son air hébété et lui montrai le trésor que j'avais dégoté de ses poches. Entre mes mains se trouvaient nos porte-feuilles respectifs ; l'un repris et l'autre volé.

« Tu croyais peut-être pouvoir me duper avec ton petit jeu de séduction ? Tel est pris celui qui croyait prendre, comme on dit. Tiens, je te le rends, je n'en ai pas besoin. »

Je lui jetai sa bourse en me délectant de son incompréhension.

« Quand l'as-tu remarqué ? me demanda-t-il en fronçant les sourcils.

— Dès le début. Ça n'a pas été très difficile.

— Que veux-tu dire ?

— C'est toi qui m'a avoué vouloir me tester. Je n'allais quand même pas laisser mon argent devant un voleur sans surveillance. »

Il ricana d'un ton amusé, dévoilant toutes ses dents. Je poussai un soupir las, puis repensai à mes compagnons.

Mince, j'espère qu'ils ne m'ont pas vue. Qu'est-ce qu'ils penseraient de moi ?

Je pivotai prudemment la tête, mais ne les trouvai pas. Je cherchai autour de moi avec inquiétude, puis une main se posa sur mon épaule.

« C'est nous que tu cherches ? »

Je me retournai et aperçus Thatch-san avec un grand sourire, accompagné de Marco-san et d'Ace, ce dernier se contenant difficilement d'éclater de rire.

« Bien joué Nami ! » me lança Ace en tentant de reprendre son souffle.

Hein ?

« C'était amusant, mais il est tard, on devrait y aller » proposa Marco-san.

Je me levai, puis nous sortîmes. Mais au moment de passer la porte, Ace se tourna vers le voleur avec le même sourire arrogant.

« On dirait bien que tu ne fais pas le poids face à notre partenaire. Retourne donc dans l'ombre, petit brigand des sables. »

Il nous rejoignit en riant, me laissant bouche-bée.

« Tu savais ?!

— Bien sûr que je savais. Nous avons de fiables coéquipiers et une quarantaine d'équipages alliés qui naviguent sur le Nouveau Monde. Tu pensais vraiment qu'on ne reconnaîtrait pas l'un de nos puissants ennemis ? »

Puissant ? Ils se connaissent ? En tout cas, il n'est pas déçu, c'est rassurant. Mais pourquoi avait-il l'air énervé tout à l'heure ?

« Pour être honnête, commença Thatch-san comme s'il avait lu dans mes pensées, on avait peur qu'il te fasse du mal.

— Mais tu t'es bien débrouillée ! compléta Marco-san. Battu à son propre jeu. Alors les rumeurs disaient vrai, tu es bien une talentueuse voleuse.

— C'était surtout avant que je devienne pirate. Je ne vole que si c'est nécessaire. »

Ace m'ébouriffa joyeusement les cheveux. Je pris cela pour un compliment. Nous nous séparâmes de nos deux amis et rentrâmes à l'hôtel.

Une fois de retour dans notre chambre commune, je me changeai pour une tenue plus confortable. Ceci fait, je cherchai du regard mon Commandant pour le trouver paisiblement allongé au milieu de notre lit. Je m'approchai hésitante, puis m'assis sur le bord du matelas pour mieux l'observer. Le silence n'était perturbé que par sa respiration calme et régulière.

Attendrie, je replaçai une mèche brune perdue sur son front. Il ouvrit les yeux et les plongea dans les miens. Je sursautai légèrement, surprise, mais ne pus détacher mon regard. Alors, après un moment de cet échange silencieux qui me parut durer une éternité, il se redressa d'un jet, et se retrouva à ma hauteur en un instant.

Nos visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres, mais malgré mon cœur résonnant jusque dans mes oreilles, je me sentais étrangement détendue. La journée avait été éprouvante et je ne trouvai plus la force de craindre ni de formuler quoi que ce soit. Il avait la main appuyée sur le matelas, près de la mienne, et ses prunelles sombres me dévoraient l'esprit. Je ne sus plus quoi penser, comment réfléchir, que faire. Je désirai simplement que le temps s'arrête.

Ma tête se faisait de plus en plus lourde et tombait secrètement vers l'objet de mes désirs. La distance qui nous séparait diminuait progressivement. Sans que je comprenne vraiment comment, nos lèvres s'étaient rencontrées. La douceur de sa chair me saisit et glissa sensiblement contre la mienne dans une brûlante passion. Je n'étais plus maîtresse de mes actions. Ma main s'éleva et se cramponna à sa nuque, pressant avidement cette enveloppe de tentation à ma peau impatiente. Devinant mon appel, il approfondit notre baiser, une main large et chaleureuse posée sur ma joue.

Je me détachai un instant, les joues rosies et le regard brumeux, afin de déceler le sérieux de son expression. Je lui avais sans doute volé ce baiser, mais il avait volé une partie de mon cœur. Dans un souffle de démangeaison de l'esprit, je me rapprochai de nouveau, pleine de convoitise et fiévreuse de caprice. Sous l'ivresse de l'émotion, notre danse se fit plus ardente encore et les caresses plus vigoureuses. Ma langue titilla la sienne et l'étreignit d'un emportement affectueux. Il rouvrit les yeux de temps à autres, comme pour se rappeler à la réalité de laquelle nous nous étions détachés tous deux, mais les referma presque aussitôt dans le brasier de notre animation.

Nous rompîmes finalement notre langoureux contact, tout en préservant l'intimité de l'air. C'est ainsi que, sans souffler mot, nous nous faufilâmes sous les draps frais dans les bras l'un de l'autre, attendant, épuisés mais heureux, de recevoir ceux de Morphée.

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NDA

Excusez- moi du retard, j'attendais la fin du Bac pour continuer ^^

La bise !

Orange flambée [AcexNami]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant