Chapitre 7 : Rencontre au clair de lune

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Quand je me réveillai, il était déjà parti. La place près de moi ne laissait paraître que le drap blanc défait. Je me redressai sur le lit et pris le temps de m'habituer à ce nouveau jour.

Où avait-il pu aller ? Je n'avais même pas remarqué son départ. Ce qui me fit penser que nous avions oublié d'informer les autres de notre position la veille. Je fis tomber mes jambes à l'extérieur du lit et me levai, encore somnolente, pour me diriger vers la salle de bain. Lorsque je poussai la porte, l'air humide et étouffant m'enveloppa. En levant les yeux, je le vis.

Ah, le voilà.

Debout sous le jet d'eau de la douche, le Commandant de la deuxième division se rinçait distraitement les cheveux. Je me surpris à parcourir du regard la course des gouttes qui dégoulinaient à flots sur son corps nu, mais il ne tarda pas à me remarquer à travers la buée.

Eh merde.

« D-Désolée ! Je ne savais pas que... Je sors ! m'exclamai-je en me détournant avec hâte.

— Oh Nami, tu peux me passer la serviette ? »

Sa demande me figea une seconde. Je trouvai la fameuse serviette accrochée près de la porte, et lui tendis en fuyant du regard, honteuse.

« Merci. »

Je sortis au plus vite.

Idiote, idiote, idiote !

Je mis les vêtements de la veille, à savoir un large et fin pull bleu marine et un short en jean, et m'assis sur le bord du matelas pour enfiler les sandales orange à talons que j'avais achetées. C'est à ce moment qu'il revint, la serviette enroulée autour de son bassin.

« Il est quelle heure ? demanda-t-il.

— Il sera bientôt neuf heures. On devrait se dépêcher si on ne veut pas rater le petit-déjeuner. »

Il avait sans doute oublié que le petit-déjeuner était servi, puisqu'à mes mots, il prit vivement de quoi s'habiller et s'apprêtait à se changer sur place. Il se reçut d'ailleurs une de mes sandales sur la figure pour son manque de pudeur.

Je me coiffai d'un chignon évadé sur le bas-côté, laissant une mèche tomber du côté opposé, tandis qu'Ace, presque complètement habillé, se séchait les cheveux à l'aide de sa serviette, puis nous descendîmes au rez-de-chaussée afin de prendre notre repas. Mon cher commandant gardait un large sourire heureux malgré la trace qu'avait malencontreusement laissé ma chaussure — sans doute à cause du sel marin qui s'y trouvait.

« Hé dis, entrepris-je. On n'a pas donné notre position hier, ça ira ?

— Ah ouais, constata-t-il entre deux bouchées, pas grave, ça arrive souvent.

— Je vois. Tu as un plan pour aujourd'hui ?

— Pas vraiment. Je pensais juste visiter.

— J'ai un peu étudié les environs sur la carte. Il y a une forêt pas loin d'ici. Ça te dit d'aller voir ?

— Carrément ! »

Nous demandâmes quelques informations sur la forêt au propriétaire. Les bois seraient en fait infectés par une maladie peu commune qui les transformerait en marbre. Curieux de cette étrange rumeur, nous décidâmes de nous y rendre. Sur le chemin, je repensai aux incidents de ce matin. Ace n'avait pas l'air de s'en soucier, tandis que je ne pouvais enlever cette gêne de mon esprit. En y repensant, c'est moi qui étais bizarre. D'habitude, ces choses superficielles comme la nudité ne m'atteignaient pas. Ça ne m'aurait probablement rien fait si ç'avait été Sanji, Zoro, ni aucun autre homme de mon équipage, et encore moins un inconnu. Avec Ace, c'était différent. Il avait le don de bousculer mon cœur d'un simple sourire, de transpercer mon être d'un seul regard. Et puis quel regard ! Indéchiffrable, impénétrable, et pourtant si profond. Sans parler du moindre contact tactile entre nos peaux qui peut emporter au loin mon esprit. L'attirance était indéniable, mais... l'amour ? Si tôt ? Impossible.

Orange flambée [AcexNami]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant