Chapitre 12

1K 38 26
                                    

Quelque part tout au fond de sa conscience, Kurt savait qu'il n'aurait pas du laisser Blaine conduire sa voiture. Il ne savait même pas si Blaine avait le permis, mais il respecta – à la grande surprise de Kurt – les limitations de vitesse ainsi que l'ensemble du code de la route, donc il ne protesta pas. Ce n'était pas un combat qu'il pouvait gagner quand il était fatigué et larmoyant.

Blaine se gara sur la place pour visiteurs et sortit de la voiture en portant leurs deux sacs. Kurt regarda autour de lui pour voir si Belinda montait encore la garde sur sa place de parking, mais le lieu était désert. Blaine contourna la voiture par l'avant et s'arrêta devant sa porte. Après un moment, il ouvrit la portière de Kurt, et grogna :

"Viens donc, Hummel."

Kurt essuya ses yeux encore humides et se glissa hors de la voiture, laissant Blaine refermer la portière derrière lui. Une part de lui fut surprise de ce geste, mais il réalisa à quel point ces petites attentions étaient vitales pour Blaine. Il avait perçu la lutte intense de l'autre garçon pour trouver les mots justes quand il s'était excusé, et il savait à quel point ses pleurs l'avaient mis mal à l'aise. La façon la plus simple pour Blaine de communiquer se faisait à travers des actions physiques, et il savait maintenant pourquoi il était si dur depuis ils s'étaient rencontrés. Si Kurt était certain d'une chose, c'est que Blaine ne savait simplement pas comment lui dire qu'il l'appréciait.

Blaine se chargea d'ouvrir la porte de sa chambre et fit signe à Kurt de rentrer. Son estomac s'agita bizarrement lorsqu'il se souvint de ce qu'ils avaient fait la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés là tous les deux. Derrière lui, il entendit la lourde malle glisser sur le sol, tandis que Blaine la coinçait entre la porte et la commode. Il balança son sac presque neuf sur le lit, à côté de celui à moitié déchiqueté de Blaine. Si cela avait été quelqu'un d'autre il se serait senti gêné, à juste se tenir là debout, les larmes plein les yeux. Mais pour une raison qu'il ne comprenait pas très bien, avec Blaine il ne se sentait ni gêné, ni stupide, ni comme s'il était en train de compliquer les choses.

Un des tiroirs de la commode, resté ouvert, attira son attention. Blaine y abandonna la pomme du déjeuner, puis il retira sa veste en cuir pour la poser sur le petit frigo. Le garçon lui jeta un regard presque nerveux puis fit quelques pas à reculons vers l'ouverture dans le mur dans lequel la salle de bain était cachée. Blaine se racla la gorge, et désigna du pouce quelque chose derrière son épaule :

"Je vais juste…"

Il disparut en se glissant derrière le mur. La porte grinça en se refermant et Kurt se retrouva seul. Enfin, aussi seul qu'on pouvait l'être dans un appartement aux murs fins comme du papier. A travers le mur du fond, il entendit les sons d'une télévision qui hurlait une émission et le bruit de la lunette des WC à travers le mur derrière lequel était Blaine. Ses yeux dérivèrent à nouveau vers le lit. Après la dernière fois, il ne se sentait pas à l'aise de s'asseoir dessus. Mais il ne pouvait pas juste rester là et laisser son esprit vagabonder...

Non. Il ne voulait pas y penser.

Le tiroir de la commode était encore un peu entrouvert. Il hésita un moment, sachant que Blaine pourrait très bien se mettre en colère contre lui s'il fouillait dans ses affaires, mais il avait besoin de quelque chose pour se distraire, sans Blaine dans la pièce.

Il grinça doucement quand il l'ouvrit. Des pommes, des oranges et deux bananes. Rien de particulièrement excitant. Alors il ouvrit celui d'à côté, puis les deux de la rangée du dessous. Chacun était rempli d'un certain type de nourriture – une demi-douzaine de boîtes de céréales, des sachets de cookies et de chips, des boîtes de collations aux fruits et barres de céréales, et tout ce qui n'avait pas besoin d'être cuit ou conservé au frais. Tout était jeté en vrac à l'intérieur, comme il s'y attendait. Après plusieurs minutes de rangement, tout était empilé et ordonné. Il se sentait un peu plus détendu lorsqu'il se releva ; les choses bien rangées l'aidaient toujours à se calmer.

Go Your Own Way (Klaine)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant