Chapitre 11

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Kurt se roula en boule dans son fauteuil, dans le coin de la pièce. Ses devoirs de maths étaient éparpillés sur la petite table devant lui, mais il n'y avait même pas jeté un œil depuis plus d'une heure. Pas depuis que Finn était parti pour aller acheter de quoi manger à la cafétéria. Le bip régulier du moniteur cardiaque était le seul confort que son père pouvait lui offrir à cet instant. Il n'avait jamais ressenti à la fois autant de haine et d'attachement pour un bruit artificiel.

C'était un dimanche après-midi sinistre. A travers la fenêtre près du lit de camp que Finn et lui avaient monté, il pouvait voir le ciel gris métal et les rivières de pluie qui perlaient contre le verre. Carole avait été à peu près absente toute la matinée. En tant qu'infirmière de l'hôpital, elle trouvait toujours un moment pour passer entre les patients, les tours et les appels en urgence, mais à chaque fois elle était déçue de les trouver barricadés dans leur salon de fortune, et Burt toujours dans le coma. Mais au moins, ses attentes étaient raisonnables. Chaque fois que Finn n'avait pas regardé du côté de Burt depuis plus de cinq minutes, il relevait la tête d'un coup et observait le lit comme s'il s'attendait à voir Burt danser des claquettes dessus. Pour Kurt, c'était à la fois touchant et agaçant. Il n'arrivait pas à garder le même espoir optimiste et enfantin que lui.

Il était terrifié par l'absence de changement dans l'état de son père, et il savait que c'était justifié. Il savait que le plus de temps il passait dans le coma, le plus de chances il y avait pour qu'il en reste ainsi. Il ne savait pas quoi faire ou comment il pouvait aider, ou même s'il pouvait réellement être utile en quoi que ce soit. Il voulait faire quelque chose pour se rendre utile et aider son père à reprendre conscience. Il ne voulait pas perdre la personne la plus importante à ses yeux et devenir orphelin. Les Hudson étaient là pour lui, il le savait. Mais là, sur le moment, il voulait vraiment que son père le prenne dans ses bras et lui dise que tout allait bien se passer.

La lourde porte blanche s'ouvrit et Finn apparut, un gobelet blanc de café à la main. Ses yeux sombres étincelèrent d'espoir quand il jeta un coup d'œil au lit, mais leur éclat disparut aussitôt. Il se laissa tomber sur le siège près de Kurt et lui tendit le gobelet chaud.

Kurt jeta un regard au liquide marron boueux, et ses doigts raides frémirent lorsque la chaleur les envahit.

"Je sais que tu as dit que tu ne voulais rien, mais je sais à quel point tu aimes le café donc..., dit Finn d'une voix trainante en haussant les épaules.

- Merci, murmura faiblement Kurt."

Et c'était sincère, même s'il détestait le café noir. Il le renifla prudemment. Au moins, ce n'était pas du déca.

Finn jongla avec un livre pendant plusieurs minutes, et jeta un coup d'œil aux interminables calculs que Kurt avait étalés sur la petite table.

"Je suis vraiment content de ne pas avoir pris maths renforcés. Ça ressemble à une montagne de problèmes, pour une seule journée."

Kurt fronça les sourcils en direction des papiers incriminés. "Je n'en suis qu'au premier problème et je suis presque sûr qu'il est encore faux.

- Oh... waouh." Finn jeta son livre sur le côté et prit l'une des feuilles, l'inclinant dans tous les sens pour la regarder sous différents angles. "Ça ressemble vraiment à du charabia écrit en violet."

Kurt eut un pâle sourire. Il savait que Finn essayait de lui remonter le moral et de lui changer les idées. Ça aurait probablement fonctionné s'ils ne se trouvaient pas dans la chambre d'hôpital de son père.

Finn remua bizarrement sur sa chaise et jeta un regard circulaire à la pièce en essayant de ne pas rendre trop évident le fait qu'il était en train de dévisager Kurt.

Go Your Own Way (Klaine)Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora