Chapitre 2

900 39 16
                                    


Le tintement rythmique du métal contre des dents et le bourdonnement de l'ordinateur étaient les seuls sons que l'on entendait dans le bureau de Figgins. Kurt grinça des dents (quelque chose qu'il ne faisait jamais, mais alors jamais) et recroisa ses jambes pour la centième fois, sans rien faire pour cacher le regard plein de haine qu'il lançait à Blaine. De son côté, Blaine était avachi sur la chaise à côté de lui, sans aucune once de grâce ou de maintien. Sa tête reposait sur le haut du dossier de la chaise, les yeux fermés alors qu'il donnait de petits coups contre ses dents avec son fichu piercing à la langue, selon un rythme mystérieux. Un immense soupir lui échappa, passant ses lèvres avant qu'il ait pu se rattraper et Blaine s'arrêta assez longtemps pour rire tranquillement.

Puis il continua sur le même rythme. Kurt eut presque envie d'arracher ses cheveux chéris. Le bruit lui faisait mal aux dents, comme si c'était contre les siennes que le métal cognait. Il se maudit pour avoir ce genre de pensées, réalisant que son pantalon deviendrait plus qu'inconfortable si ce bruit ne cessait pas immédiatement. Dieu, combien il souhaitait ne pas porter de jean aussi moulant aujourd'hui.

" Bon, tu arrêtes ou quoi ? demanda-t-il brusquement." Il décroisa les jambes et se pencha vers Blaine d'une façon qu'il espérait menaçante.

Ou au moins extrêmement ennuyée ou offensée. N'importe quoi qui le ferait arrêter de donner des petits coups avec sa langue percée, parce qu'entendre cela faisait travailler l'imagination de Kurt. Et penser à Blaine avec un putain de piercing n'était pas quelque chose qu'il devrait faire. Penser à Blaine n'était pas quelque chose qu'il devrait faire tout court.

"Arrêter quoi, bébé ? demanda innocemment Blaine."

Il regardait dans le vide, mais lorsqu'il se tourna vers Kurt ses lèvres dévoilèrent un petit sourire satisfait et diabolique, et ses yeux brillèrent dans les lumières artificielles. C'était un regard que Kurt ne pouvait pas nommer. Il était pourtant sûr d'une chose : il devrait se haïr d'aimer ça. Personne ne l'avait jamais regardé de la sorte, comme s'il était réellement attirant.

Il se souvint alors du lieu où il se trouvait, et surtout comment il avait atterri là, et il se ressaisit avant que ses pensées ne deviennent trop évidentes.

"Tu sais exactement quoi, répondit sèchement Kurt." Il croisa les bras et recroisa encore ses jambes pour cacher son excitation croissante.

Il déplaça son regard vers la peinture du mur du fond, avec l'intention d'ignorer Blaine. Tentative qui se révéla être impossible lorsqu'il entendit la chaise de Blaine racler à côté de lui.

"Oh oui, je sais, chuchota doucement Blaine." Son souffle chaud empreint d'une odeur de cigarette chatouilla les cheveux de Kurt dans le bas de sa nuque. "Je veux juste te l'entendre dire."

Il souhaita alors réellement avoir choisi un autre pantalon ce matin. Heureusement, la porte du bureau s'ouvrit au même moment et Mr. Figgins et Mr. Robertson entrèrent, empêchant Blaine de faire quoi que ce soit. Kurt fut momentanément pris de surprise par leur arrivée. Il n'avait même pas entendu la cloche sonner. Mais avant que la porte ne soit complètement refermée, il distingua dans les couloirs le bruit de la foule des étudiants qui se dirigeaient vers leurs salles de cours.

Figgins s'assit dans le fauteuil en cuir en face d'eux et les regarda d'un air inhabituellement sévère. Mr. Robertson, une liasse de feuilles à la main, se tenait sur le côté.

"Déjà de retour Mr. Anderson ?"

Kurt resta confus pendant une seconde, puis réalisa que Blaine devait avoir un nom de famille. Il lui jeta un coup d'œil – quand est-ce qu'il avait remis sa chaise à sa place ? - et observa le sourire moqueur figé sur ses lèvres. Figgins continua :

Go Your Own Way (Klaine)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant