douzième lettre

582 122 10
                                    

04/04/2016

Ça y est, déjà la première. Incroyable, mh ? L'année prochaine c'est la fin de tout ça, des études 'obligatoires', de la jeunesse, de tout ces idiots qui me font la plupart du temps profondément chier. Mais aussi la fin de mes journées passées à t'observer, à te regarder avec autant d'amour qu'il y a de nuages dans le ciel la journée, et autant d'étoiles au dessus de nos têtes en pleine nuit. Je me demande sérieusement ce que je vais faire de ma vie après le diplôme, parce que j'ai pas envie de faire quelque chose après ça, je veux pas de futur. Tout ce que je veux c'est arrêter le temps, avoir l'occasion de te quitter correctement. Donc je réfléchis à où aller, si je postule pour bosser dans la librairie du quartier, si je continu mes études, ou tout simplement si je saute d'un pont. Peut être que pour une fois je me louperais pas !

Je me demande ce que toi tu vas faire, parce que c'est vrai quoi, entre t'orienter dans le sport ou dans une fac de haut niveau de ton choix, t'as de quoi faire. Tu pourrais même faire mannequin si t'en avais l'envie. En tout cas j'espère de tout cœur que tu ira là où t'en as l'envie, que tu te forcera à rien. C'est important de réaliser ses rêves, et je trouve ça remarquable les gens qui se démènent pour y arriver. Moi des rêves, j'en ai toujours eu des tas depuis que je suis gamin. Mais aucun qui pourrait m'aider dans le futur, parce qu'entre devenir astronaute pour voir les étoiles de plus près, ou faire de l'écriture ma profession en sachant que tout ce que j'écris à soit un rapport avec toi soit avec la dépression, ça risque pas de m'orienter après le lycée.

Au fait, la dernière fois je t'ai entendu chanter en voulant aller sur le toit pour écrire un peu, alors je me suis caché derrière la porte. Je t'ai regardé sans réussir à décrocher mes yeux de la perfection que tu étais, détaillant les courbes de ton corps mieux taillé que les sculptures exposés dans les plus grands musées de cette planète, et je me suis attardé sur ton visage, sur ces paupières closes légèrement gonflées comme si tu avais pleuré. De même pour tes joues rougies qui présentaient encore des marques de larmes fraîchement séchées, et j'ai eu un atroce pincement au cœur en voyant l'homme dont j'étais fou amoureux dans un état aussi désespéré. Ta voix pendant que tu chantais montrait à quel point ta souffrance était profonde, terrée au mieux dans la partie sombre de ton cœur que tu souhaiterais ne pas exposer au reste du monde. Le truc marrant, c'est que moi je l'ai vu, cette face cachée du grand Kim Mingyu. Et honnêtement, j'ai autant apprécié ça que détesté. Parce que j'avais la satisfaction d'avoir aperçu ton côté le plus humain ; ta faiblesse.

Crois moi que si j'avais pu, j'aurais sauté sur ton corps courbé de peine, je t'aurais serré de toutes mes forces jusqu'à en couper le cheminement d'air de tes poumons. Je voulais être ton piller, ta poutre de soutien, celui qui t'aurais fais redescendre les pieds sur terre au moment où tes larmes auraient cessées de couler sur mon épaule.

J'ai toujours voulu être là pour toi Mingyu, même si j'avais surtout besoin d'une présence pour retirer ce maudit poids de mes épaules, j'aurais supporté le tien en plus juste pour m'assurer que tu ailles bien.

-Jeon Wonwoo, bientôt 17 ans.

Love letters | meanieWhere stories live. Discover now