Chapitre 15: Retour aux sources - Partie II

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L'endroit sombre n'était éclairé que par les braises rougeoyantes de la cheminée. C'était une chambre peu meublée composée entre autres d'un lit à baldaquin. À l'intérieur y reposait un individu ridiculement petit pour la taille du matelas. Il dormait paisiblement. Malgré la pénombre, elle reconnut facilement son visage. Il était encore si jeune. Difficile à croire que ce garçon était le grand roi Arthur. Excalibur était accolée au lit, à portée du souverain. La jeune fille tendit le bras vers elle puis hésita. Leur dernier contact ne s'était pas très bien passé. Mais la tentation était trop forte. Du bout des doigts, elle effleura la garde. Rien de désagréable ne se produisit. Elle posa sa main dessus. L'épée palpitait, comme si un pouls cognait à travers le métal chaud.

La jeune fille regarda autour d'elle. Hormis l'épée et le mini-roi, rien n'était intéressant. Elle sortit de la chambre pour emprunter un couloir de pierre éclairé par des torches. Elle vagabonda entre les différentes parties de la citadelle. Elle passa dans la salle du trône, dans l'armurerie, et s'attarda à proximité de la table ronde. Faite de bois noir, elle était entourée d'une petite quantité de chaises. Peu d'alliés avaient rejoint Arthur. Il était sûrement au beau milieu de la rébellion des seigneurs. À son arrivée au pouvoir, de nombreux nobles avaient refusé de le reconnaître comme leur souverain. Une révolte avait éclaté, forçant Arthur à devenir un chef de guerre très jeune.

Elle continua sa visite et parvint sur les remparts. Deux voix familières se firent alors entendre. Elle s'approcha et vit un couple tourné vers les étoiles. Elle reconnut Viviane, en pleine conversation avec un vieil homme.

Il est encore jeune, dit l'individu. Bien trop pour mener à bien sa mission.

C'est pour ça que tu es là. Entraîne-le, conseille-le. Arrête de le couver, Merlin.

La jeune fille se glissa à côté d'eux pour dévisager le druide. Il avait beau n'avoir aucune ride, ses cheveux décoiffés et sa barbe grisonnante lui conféraient l'apparence d'un vieillard.

Il doit mener une guerre, Viviane, dit-il. À son âge, c'est déjà beaucoup. Il se voit toujours comme un fermier avec une couronne sur le crâne et une épée enchantée. Ces choses prennent du temps.

Il doit accomplir ce pour quoi il a été choisi avant sa mort, et ce n'est pas pour se battre contre de stupides barbares ou des nobles corrompus !

Pour s'occuper du Sidh, il doit d'abord en finir avec les tensions en Albion et l'unifier. Il ne peut pas mener ces deux batailles à la fois. Il est beaucoup plus simple pour lui de résoudre les problèmes de son monde. Il ne saisit pas convenablement le danger que court le Sidh.

Cela peut prendre des années !

Je le sais, soupira-t-il. Mais c'est nécessaire. Je veux qu'il prenne confiance en lui et pour cela, il doit faire les choses à sa façon.

Viviane observa son compagnon, la figure préoccupée, puis reprit :

Arthur a besoin d'un entourage. Le meilleur qui soit. Il ne pourra pas s'occuper seul de ses ennemis. Ils sont trop nombreux. Et ne parlons pas des créatures des limbes...

Il a déjà trouvé des alliés fiables. D'autres suivront. Il est comme le soleil, les gens sont irrésistiblement attirés par lui. Excalibur ne l'a pas choisi sans raison.

Les traits de Merlin montraient de l'affection envers son élève. Il demanda :

En parlant d'apprentis, comment va ta protégée ?

Le Sidh - Les héritiersWhere stories live. Discover now