Kageyama

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Ils avaient passé un accord. Tobio était conscient qu'Hinata repoussait ses limites en acceptant la présence d'Oikawa dans sa vie, et accepta les concessions sans discuter. D'ailleurs, il était soulagé de rendre ce petit trafic « légal », qu'Hinata soit au courant et consentant. Il culpabilisait, bien sûr, mais ça lui ôtait un poids des épaules, celui de se faire prendre. Il n'avait pas osé dire qu'il avait déjà décidé, avant cette scène, d'accepter l'offre et que tout était organisé. Il fallait qu'Hinata continue à croire qu'il ne l'aurait pas sciemment trompé, c'était essentiel. S'il l'avait révélé, ça aurait été la séparation immédiate.

Hinata lui avait présenté une liste précise et détaillée de ses conditions, dont ils avaient discuté, comme deux personnes censées. Oikawa ne savait pas encore ce qui s'était passé, mais il s'adapterait. Tout d'abord, interdiction de le ramener à l'appart. Hinata ne supporterait pas de se coucher là où il savait qu'Oikawa s'était trouvé quelques heures plus tôt, il ne pouvait pas sentir son odeur, une présence dans leur nid le dérangeait profondément. Tobio accepta, bien sûr. Dans le marché qu'il taisait, Oikawa avait déjà précisé que son appartement était à disposition.

Ensuite, ils ne devaient pas se voir plus d'une fois par semaine. Là encore, Tobio avait accepté sans sourciller. Il estimait que ça suffirait à établir un équilibre, d'ailleurs il préférait voir Oikawa le moins possible, puisqu'il était toujours aussi insupportable. Il comprenait qu'Hinata craigne qu'ils ne se voient trop et ne développent un nouveau type de relation. Ainsi, quelques heures par semaine étaient assez pour leurs affaires, sans leur permettre de devenir des intimes au niveau sentimental.

Hinata réclamait également qu'Oikawa prenne soin de ne pas laisser de marques. Ni suçons, ni signes de violence quelconque. Devant l'équipe, quand Tobio se changeait ou qu'importe, c'était à Hinata d'assumer ça, et c'était hors de question pour lui.

-Je note. Pas ici, une fois par semaine, sans marques.

-Pas un mot à qui que ce soit, bien entendu.

-Ça coule de source.

-On ne le mentionne plus. Trouvez un créneau, vous vous y tiendrez, et on fera comme si ça n'existait pas.

Tobio se contenta de hocher la tête.

-Bien.

Hinata le regarda sans le voir un instant, puis repoussa sa chaise et sortit. Tobio entendit la porte se refermer et resta seul dans l'appartement, en sachant ce qu'il avait à faire.

« Je peux t'appeler ? »

Son téléphone se mit à vibrer quelques secondes plus tard. Oikawa l'appelait lui-même. Il prit l'appel et porta le téléphone à son oreille.

-Qu'est ce qui se passe ? demanda Oikawa sans préambule.

-Hinata est au courant. Au courant de tout.

Il y eut un long silence au bout de la ligne et Tobio se demanda s'il respirait encore.

-Mais il est d'accord.

Il y eut un bruit de sifflement très bref, et un craquement. Il entendit la voix distante d'Oikawa jurer.

-J'ai lâché mon tél. QUOI ?

-Il... Il dit que c'est bon.

-Il est... Non mais, c'est une blague ?

-Non, il m'en a parlé sérieusement, il a posé des conditions mais... Mais il est d'accord. Vraiment.

-Attends attends, Tobio, attends. Ton mec... Est d'accord pour que je te saute tous les week-ends ?

-Putain, dis ça autrement.

Des Coeurs et des CorpsWhere stories live. Discover now