Des Coeurs et des Corps

Kageyama

Il s'était écoulé un mois depuis ce jour où Kageyama avait décidé de ne pas donner suite à sa brève relation avec Oikawa. Il considérait que sa réconciliation avec Hinata avait été quasiment totale, et s'en félicitait. Après tout, lui aussi, c'était son grand amour. Le perdre aurait été quelque chose que Tobio avait la sensation d'avoir frôlé, mais qu'il ne voyait que de loin, comme une montagne insurmontable de ténèbres, qui n'attendaient que de se jeter sur lui alors que son soleil l'avait abandonné. Hinata était son pilier depuis le lycée, et ça n'était pas près de changer.

Au mail qu'Oikawa lui avait envoyé, en se servant de la couverture de volleystore, il n'avait accordé aucune attention. Il l'avait ouvert avec un pincement au cœur, lu le petit paragraphe qui lui répétait dans les grandes lignes ce qu'Oikawa lui avait dit quelques heures plus tôt devant un café, puis l'avait supprimé et éteint son téléphone sans répondre. Il n'avait eu le courage de le rallumer que trois jours plus tard, et la peur de toutes les notifications qui lui tomberaient dessus lui tordait les entrailles lorsque l'écran s'alluma.

Il avait cinq nouveaux mails, lui signala sa messagerie, ainsi que trois sms et deux appels manqués. L'un était de ses parents, l'autre d'un numéro non identifié -une erreur sûrement. Il sentit le soulagement le parcourir tout entier ; il ouvrit ses sms et commença par celui de Yachi.

« Je suis désolée que ça se soit fini comme ça, vous êtes les bienvenus à la maison quand vous voulez <3 »

Tobio se mordit les lèvres en repensant à la scène. Il lui envoya ses excuses, lui assura que tout allait mieux et qu'ils la préviendraient s'ils passaient du côté de chez elle. Il n'était pas aussi proche d'elle qu'Hinata, mais ça le tracassait de savoir qu'elle se mettait dans des états impossibles pour eux.

Le message suivant était de Tanaka et demandait si c'était lui qui lui avait piqué ses chaussettes. Définitivement pas. Le petit sourire qui s'était installé sur son visage alors qu'il répondait fondit comme neige au soleil quand il vit que le dernier sms provenait d'Oikawa. Sobre, simple, deux mots « Réponds-moi. » Les pouces de Tobio tournèrent au dessus du clavier tactile un instant, puis, comme il ne trouva rien à répondre, il ferma l'application de ses sms. Il se figurait parfaitement qu'Oikawa avait dû activer l'accusé de réception, mais ça ne lui ferait que mieux comprendre que Tobio voulait cesser tout contact avec lui.

Le message sous-entendait également qu'il avait tenté de le joindre. Via les mails, bien sûr. Tobio soupirait déjà de lassitude en entrant le mot de passe de sa messagerie -accessoirement sa date de mise en couple avec Hinata. Evidemment, trois mails de volleystore, un par jour. Les deux autres étaient des pubs que Kageyama envoya dans la corbeille. A contrecœur, Tobio ouvrit le plus ancien.

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Supprimé.

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Supprimé.

« Tobio, sérieux, réponds. Je me casse la tête à trouver des allusions, mais je suis à court. Je veux savoir ce que tu penses de ma proposition, t'as eu 4 jours pour réfléchir, j'estime que c'est assez, surtout si on doit encore s'organiser après. Tu connais parfaitement les termes du contrat, et personnellement je pense que combiner un rendez-vous une fois par semaine et notre vie à part est parfaitement réalisable. Tiens-moi au courant. »