Résurrection

Chapitre 14 - JAX

C'EST MA FAUTE

Je la regardais dormir contre moi, sa tête délicatement posée sur mon torse, sa petite main serrée contre mon ventre. Elle ressemblait à un ange endormi, un ange descendu du ciel pour me tenter. Je l'avais embrassé, deux fois. Je soupirais, et regardais le réveil. 9h30. Le soleil était déjà levé, Calvin aussi - je l'avais entendu descendre pour aller faire son footing. J'étais réveillé depuis déjà une heure, mais je n'osais pas bouger. Les événements de la veille tournaient en boucle dans mon esprit, je ne savais quoi penser. Elle semblait si...déstabilisée, si troublée après notre second baiser, que j'étais totalement perdu. J'étais content, euphorique même en repensant à ses lèvres douces et délicates, et pourtant, en me souvenant de son expression après m'être séparé d'elle, la culpabilité me rongeait. Peut-être que c'était trop tôt, trop brut, pas assez romantique aussi. Je ne lui avais pas laissé le choix, pas le première fois. Et pourtant, la seconde fois, je lui avais demandé, elle avait accepté. Alors pourquoi semblait-elle si mal ? Elle ne me voyait pas, mais elle oubliait souvent que moi, je la voyais. Et son expression ne trompait pas. Quelque chose n'allait pas, elle réfléchissait, semblait se battre contre ses propres pensées.

Elle bougea contre moi, et mon regard se posa sur ses joues rosées par la chaleur. Elle dégageait un charme enchanteur, ensorceleur, et je maudissais ce train, qui lui avait enlevé sa confiance en soi. Le colère coulait dans mes veine, je voulais à tout prix qu'elle comprenne à quel point elle était exceptionnelle.
Sa main remonta le long de mon torse pour atteindre ses yeux qu'elle frottait délicatement. Elle se rassit, et tapota mon torse.

- Tu es réveillé ?

Je pinçais mes lèvres, hilare, et la regardais attendre une réponse.

- Jax ?

Elle remonta sa main jusqu'à ma tête, pour contrôler ma respiration et je lui léchais la main.

- Argh !

Elle grimaça et essuya sa main sur la couette. Elle se retourna, une mine boudeuse sur le visage.

- Boude pas, Crevette. C'était pour te dire bonjour.

- Tu dis bonjour comme les animaux.

Cette fois-ci, c'était moi qui boudais. Elle éclata de rire, et un petit sourire déforma mes lèvres. Elle se pencha vers moi, tapota le lit à ma recherche, et se blottit dans mes bras. Étonné, je la laissais faire. Je ne comprenais pas son comportement. Hier, elle était déstabilisée, prête à s'enfuir après que nos lèvres se soient séparées, et aujourd'hui, elle faisait comme si rien ne s'était passé. Cette pensée me fit de la peine. Elle préférait oublier nos baisers plutôt que de les assumer.

- Cora ?

- Hum?

- Hier soir...

Je laissais ma phrase inachevée volontairement. Je voulais voir sa réaction, si c'était moi qui avait fait une erreur, ou si c'était elle qui pensait de travers.