Jaques Dubois est un homme simple et généreux. Il n'a ni but, ni rêve particulier, excepté celui de rendre le sourire à sa nouvelle colocataire.
Cora a une vie différente : elle est handicapée. Ayant perdu la vue il y a deux ans dans un accident d...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
JOURNÉE POURRIE
Je savais que c'était une mauvaise idée de la laisser seule. Mais mon patron avait insisté pour que je vienne, et je n'avais eu nul autre choix que d'accepter. J'avais besoin de ce job pour payer les frais médicaux de Cora. Ses maigres économies et le petit plus qu'apportait ses parents ne suffisaient plus.
- Pourquoi tu t'es arrêté?
Je regardais le livre que j'avais dans les mains et le refermais. Cora était allongée dans son lit et attendait la suite de son histoire, mais je n'avais plus le moral.
- Je réfléchissais.
- A quoi?
Elle se redressa, et tapota son lit à ma recherche. J'attrapais ses mains et les portais à ma bouche pour les baiser longuement.
- Aux heures que je vais devoir faire en plus.
Elle soupira et pressa ses yeux fermement. Elle faisait ça lorsqu'elle réfléchissait. Un petit tic que je n'aurai sans doute jamais remarqué si elle n'enlevait pas ses lunettes en ma compagnie.
- Je veux pas te laisser tout payer, je m'en voudrais toute ma vie.
- Eh, commençais-je, je veux t'aider, d'accord? C'est mon choix.
Elle sembla réfléchir et se rallongea en soupirant.
- Je te promets que tu auras retrouvé la vue pour le mariage d'Ivy.
Un petit sourire étira ses lèvres et je me baissais pour lui embrasser le front. Elle se tortilla pour se remettre sous les draps et je la regardais sombrer dans le sommeil. Ses cheveux blonds et brillants éparpillés autour d'elle, elle semblait enfin avoir trouvé la paix. Je tapais un rapide texto à Tamara pour m'informer de ses recherches et pour lui demander, par la même occasion, de tenir compagnie à Cora. A présent, je devais retourner au boulot, et je ne serais pas là pour la surveiller. Une demie-heure plus tard, Tamara était dans le salon, alors que je lui expliquais ce qu'il s'était passé ce matin. Puis je la laissais, non sans avoir jeté un coup d'œil dans la chambre, et répartis au bar.
- Jax, table 5!
Je contournais le bar, le plateau en équilibre sur l'avant bras. La fin de journée approchait, et il ne restait que quelques clients. Néanmoins, c'était les plus longs à partir, et souvent les plus bourrés. Je déposais chaque verre devant chaque client en m'assurent qu'ils ne soient pas saouls. Il ne manquerait plus que ça. Ce petit boulot me permettait d'acquérir de l'argent, et rien que pour cela, je l'aimais. Le proprio n'était pas spécialement strict, ni même sévère, par contre, il avait la main dure sur le salaire. Je gagnais à peine de quoi nous nourrit pendant une semaine, et il fallait encore que nous rassemblions un somme astronomique pour payer mes soins de Cora. Je soupirais et attrapais le pourboire laissé par les quatre hommes, qui se levèrent et s'en allèrent sans un au revoir.
