Combat de coq !

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Lorsque j'ouvre un œil, j'entends des bruits sourds très lointains...comme un combat de coq. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Puis plus rien

- Salaud je savais que tu n'étais pas net

- Qu'est-ce que tu fous la ?

Puis plus rien

- C'est elle qui m'a chauffé

Lorsque j'entends ça j'ai envie de dire quelque chose mais je n'y arrive pas, j'ai mal à la tête et les mots ne veulent pas sortir de ma bouche. J'essaie de me lever mais rien n'y fait je suis allongée sur le côté droit je crois. Puis plus rien

- Pour qui tu te prends ?

Puis plus rien.

Je commence à être vraiment fatiguée par ces scènes qui se jouent à demi-mot et cette fatigue intense qui m'oblige a rester clouée au sol. Je sens alors une main m'effleurer la joue. J'ouvre un œil mais je ne distingue qu'un visage très flou. Puis plus rien.

Lorsque je reviens à moi, la surface sur laquelle je suis installée est beaucoup plus moelleuse que la précédente et me fait moins mal aux cotes mais je suis encore incapable de définir ou je me trouve précisément.

- Alice ? Alice tu m'entends ?

- Hein ?!

J'ouvre cette fois les deux yeux en même temps...première performance réussie depuis que...je ne sais plus ! mes yeux se posent sur un torse plutôt bien dessiné qui est à peine recouvert d'une veste noire. Je redresse ma lourde tête pour enfin savoir à qui j'ai à faire. En une fraction de seconde, je reconnais celui qui se trouve à moins de 30 cm de mon visage.

- Qu'est-ce que tu fous la ?

Mon cerveau s'est immédiatement reconnecté comme s'il avait été rebranché instantanément et mon corps suit enfin les ordres qu'il daigne lui donner. Je me recroqueville contre le mur et jette un coup d'œil rapide à mon environnement...ouf je suis chez moi sur mon lit. Je suis prostrée dans l'angle comme si quelqu'un voulait m'attaquer

- Hey ça va détend toi

- Qu'est-ce que tu fous la ? tu n'étais pas la ! ou est Samuel ?

- Dans le salon

- Qu'est-ce que tu fous la ?

Je ne peux m'empêcher de répéter inlassablement cette phrase. Yann se tient devant moi comme si tout était normal et il est doux comme un agneau. A ce moment je rêverais d'être un loup pour l'attaquer et le faire souffrir comme il l'a fait avec moi. Je ne comprends toujours pas ce qu'il se passe mais je n'ai pas envie de sa pitié. Je décide de me lever pour aller rejoindre Samuel. Lorsque je pose le pied par terre et que j'ordonne une impulsion pour me relever, je sens la terre tourner à toute vitesse et je retombe lourdement mais Yann – en bon sauveur qu'il est pfff – me rattrape dans ses bras. Ma tête heurte alors ses pectoraux qui sont durs comme de la pierre. Il sent bon le gel douche à la pomme et sa peau est douce. Je ne me laisse pas envahir par mes émotions et le repousse violemment

- Lâche-moi ! Enlève tes sales pattes

- Alice s'il te plait m'implore t-il

- Dégage ! c'est avec Samuel que je suis et pas avec toi

- Mais il t'a agressé tout a l'heure

- Ce n'est pas vrai tu mens

- Non crois-moi me dit-il avec un regard étrangement sincère

- Il est ou ?

- Dans le salon

J'hurle alors de toutes mes forces :

- Saaaaamuuuueeeeellll

- Oui

Je le vois arriver dans l'embrasure de la porte. Je suis soulagée mais surprise car je vois qu'il a le nez bien enflé et la pommette presque violette. Je me tourne immédiatement vers Yann resté stoïque mais avec un regard très mauvais.

- C'est toi qui a... lui dis-je en montrant Samuel

- Oui quand je suis arrivée il te plaquait contre le mur pour te forcer à l'embrasser et tu te débattais

- Quoi ?! mais t'es malade il n'aurait jamais fait ça

Je ne me souviens absolument pas de cette scène. Je me souviens être rentrée chez moi avec Samuel et que nous nous sommes rapprochés mais après ça c'est le noir complet.

- Je t'assure Alice tu peux me croire. Je marchais dans la rue et je t'ai entendu hurler. Quand je suis arrivée tu étais prisonnière et il ne semblait pas comprendre que tu ne voulais pas aller plus loin dit il en regardant Samuel de travers

- c'est vrai ? dis je en me retournant vers Samuel ?

J'ai l'impression d'être l'arbitre dans un match. Deux hommes pour moi et qui se battent pour avoir mon pardon, c'est une grande première. J'ai presque envie de profiter de la situation mais elle est tellement stupide que préfère y mettre fin rapidement.

- Pourquoi est ce que j'aurai fait ça ? c'est lui qui dit n'importe quoi crache alors Samuel au visage de Yann qui, je le sens se retient de lui bondir dessus

- C'est n'importe quoi !

- De quoi tu te mêles Yann ? je crois que tu as assez fait de dégâts comme ça non ? tu attends quoi ? de me faire couler complètement ? ça te fait jouir de faire du mal aux autres ? tu as vraiment un problème.

- Mais...

Je ne lui laisse pas le temps de finir et puisque je suis lancée je vais aller jusqu'au bout, même si je vois tout de suite que Samuel ne comprend rien de ce qu'il se passe. J'arrive enfin à me lever et je lui fais face. Je lève la tête pour atteindre son regard et je commence :

- Hein qu'est ce que tu veux ? tu te joues de moi pendant des semaines et m'humilie devant mes amies

Je continue en avançant sur lui et en pointant mon doigt sur son torse. Il recule en me regardant fixement

- Tu me harcèles à coup d'indice sans jamais dévoiler qui tu es. Chaque fois que nous nous sommes croisés tu joue au parfait macho insensible qui, pire me fait passer pour folle. Et tout ca alors que tu es en couple. Et puis tout d'un coup, tu décides de te dévoiler...enfin d'écrire parce que parler ce n'est pas ton fort à part pour descendre les autres. Et je dois croire ce que tu me dis ?

J'ai réussi a lui débiter tout ça très calmement en pesant chaque mot et nous sommes arrivés maintenant jusqu'à la porte d'entrée. Mon cerveau est en mode attaque et achèvement ! il ne répond pas mais son regard change passant de la colère à la souffrance.

- Je...

- Non ! ce n'est pas la peine de venir jouer les sauveurs alors que jusqu'à maintenant tu m'as enfoncé, fait douter, rabaissée, écrasée. Tu es un monstre médisant et pourri jusqu'à la moelle !

- Alice ...

- Stop ! je ne comprendrais jamais pourquoi tu as agit de la sorte et dans quel but tu as fait ça et je n'ai même pas envie d'entendre des explications. C'est trop tard ! sors de chez moi et sors de ma vie ! lui dis je froidement dans les yeux. J'ouvre la porte et il s'exécute. Il m'adresse un dernier regard plein de tristesse et je lui claque la porte au nez.

Je me retourne et suis tout à coup abasourdie par cette montée d'adrénaline. Samuel vient à mon secours et me prends dans ses bras. Il me réconforte et je me sens moins seule. Quelle soirée !


Love trip - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant