Folie douce

Depuis le début
                                    

La surprise du moment et de sa réaction de Neandertal passée, je reportai mon attention sur la porte. Lise était là, assise droite comme un i sur le seuil, dos à moi et les jambes en tailleur comme si elle tentait une obscure position de yoga tantrique, marmonnant je ne sais quoi à je ne sais qui.

Enfin non, pas à je ne sais qui !

????

Décidément, rien ne me serait épargné ce week-end !

- Bordel Léo, mais qu'est-ce que tu fous là ?

- Alex, c'est toi ???? Merde alors !
Mais c'est plutôt à moi de te demander ça, non ? Tu devais pas venir me voir ce week-end ! Et puis pourquoi t'es dans cette chambre ? Camille je peux comprendre, enfin j'imagine que c'était bien lui y a 2 secondes avec Charlie, j'ai pas trop eu le temps de voir la tornade, mais toi ??? Je saisis pas ... à moins que ... oooooooooooooooh nooooooon, j'y crois pas ... Me dis pas que t'es là pour L ...

- Ne finis même pas cette phrase Léo !

Mais c'était trop tard, ma petite sœur venait de me griller en moins de deux, et à son air goguenard et son sourire en coin, je savais que j'allais passer sur le grill redoutable et impitoyable de Léopoldine, Philippine, Augustine Miller, petite dernière, mais non moins féroce membre du très (trop ?) soudé clan éponyme.

Elle se pencha vers Lise pour lui parler à l'oreille avant de s'éloigner rapidement jusqu'à l'ascenseur. Quand les portes s'ouvrirent, elle s'engouffra aussitôt dans la cabine, sans un mot, mais non sans m'avoir adressé un dernier regard plein de sous-entendus et fait un petit signe de la main.

Je sentis alors quelque chose effleurer mes pieds.

Baissant les yeux, je vis que Lise avait délaissé  son lotus approximatif pour s'allonger sur le dos, les fesses toujours posées dans le couloir, le haut du corps à l'intérieur de la suite. Ses bras tendus en arrière permettaient à ses mains de caresser mes pieds nus et remonter tout doucement sur mes chevilles. La tête à l'envers, elle me fixait en même temps de ses grands yeux bien ouverts, dans lesquels je voyais passer tout un tas de choses. Je ne cherchais même pas à les analyser, tout hypnotisé que j'étais par la chaleur que je décelais dans son regard, sourde, brute, et très caractéristique. Une chaleur qui criait l'envie, transpirait le désir et suintait la luxure.

Des images torrides commencèrent à fleurir dans mon esprit, faisant remonter à la surface tous les fantasmes que je nourrissais au sujet de Lise depuis des mois tandis qu'elle restait alanguie à mes pieds, attendant un signal ou un geste de ma part pour lancer les festivités.

Ma braguette s'agita alors sans prévenir, frétillant tout à coup comme un poisson qui voit s'approcher la main nourricière. Lise baissa le regard sur le tissu tendu et ce simple coup d'oeil, associé à sa lèvre inférieure qu'elle se mit à mordiller changea la donne, faisant monter la température de quelques degrés et chargeant l'air d'une électricité presque palpable. Le gris de ses yeux s'assombrit, sa poitrine se souleva plusieurs fois et elle roula tout doucement sur le ventre, sans me quitter des yeux, avant de ramener ses genoux sous elle. Puis elle se releva à moitié.

Au bout de quelques très longues secondes, elle se mit en mouvement, avançant à 4 pattes comme une chatte, miaulant presque son désir pour moi.

Et plus elle avançait, plus je reculais, totalement incapable de profiter de l'occasion.

J'avais tellement envie d'elle que le simple fait de la regarder me faisait un mal de chien mais elle était visiblement défoncée, et je n'étais pas un sale type. Du moins je refusais de l'être avec elle.
Oui je voulais que les choses changent entre nous, qu'elles avancent et qu'on baise ENFIN ! mais pas dans ces conditions.

Puissance 1 000 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant