88. Vide

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Je voyais le flash sous mes yeux qui s'étaient fermés.
Trop blanc.
Éblouissant.

Tout le monde s'agita autour de nous. La lumière me faisait encore mal sous mes paupières closes. Opaline ne bougeait pas, ma main posée sur son tibia me l'indiquait. Puis dans un laps de temps infime, je me levais avant de rejoindre le photographe tenu par le père d'Opaline qui était, avec raison, hors de lui. Je franchissais les quelques pas qui nous séparaient. Complètement renfermé dans ma bulle que le flash avait provoqué. Rien ne m'atteignait, que ce soit des paroles ou les gestes des autres qui ne comprenait pas encore ce qui allait se produire.
Je me dirigeais vers la sortie ou ils étaient en train de se prendre la tête. Je tendais le bras vers eux. Je saisis, avec force, le cou du dit paparazzi ou photographe de merde, avant qu'il ne se rende compte de quoique ce soit, nous projetant au sol, lui sous moi.
Puis j'eclatais mentalement.
S'en était trop pour moi, en une journée le monde que j'avais commencé à bâtir venait de s'effriter laissant apparaître celui d'autrefois. Je venais d'être déchu de mon paradis en un coup de volant.

Je le ruais de coups.
Je m'acharnais en visant la tête principalement.
J'en tremblais.
En transe, je me défoulais sur une personne qui n'avait pas à être là. Je lui remettais sur le dos tout ce qui venait de m'accabler.
Je n'avais plus rien.
Un coup.
Une jambe cassée pour moi.
Deux coups, un dans le nez.
Opaline n'avait rien de physique.
Un autre poing dans l'arcade.
Mais le mental ?
La mâchoire.
Elle ne se souvenait plus de moi.
De nouveau le nez.
Envolés.
Encore dessus, un craquement.
Pourquoi c'est moi qu'elle avait oublié ?
Des bras m'empêchait de lui fracasser sa tête.
Pourquoi j'ai autant mal ?
Le gars étendu par terre.
Je devais vraiment revenir dans ces conditions ?
Des bras me tirant vers l'arrière.

Ils étaient déjà là, les connards à se réjouir du malheur des autres comme de véritables vautours munis d'objectifs.

Pourrais-je me relever, de ma longue chute en enfer ?

Je regardais le nouveau patient pris en charge par les infirmières. Ça n'allait pas être le seul à arriver, si ça continue comme cela.
Une fois que cette personne disparue de mon champ de vision, je repris enfin ou du moins légèrement mes esprits, sentant qu'un bras me plaquait le torse et deux autres les mains.
Mon père et Scooter se tenait devant moi face au mur. Ça criait dans tous les sens. Mes oreilles bourdonnaient  et je voyais rouge.

- Lâchez moi ! Laissez moi ! Hurlais je.

Ils se reculèrent sans opposition et je n'en attendais pas plus pour sortir de cet endroit maudit. Sans un regard derrière moi, je ne voulais pas voir sur son visage la moindre expression de déception. Je partais, m'enfuyais, abandonnant tout le monde. J'empruntais cette fois les escaliers, descendant tant bien que mal avec ma jambe que je balançais comme un débile afin d'éviter de tomber. J'en avais marre. Le rez de chaussé atteint, je prenais un temps pour prendre une respiration et me passais une main dans les cheveux. J'ouvrais la lourde porte. Clodiquant, j'allais vers le bureau des infirmières que j'avais vu plus tôt.

- Un paquet de cigarettes ? Demandais je la voix cassée certainement par des cris que je ne me souvenais plus avoir poussés.

Elles hochèrent toutes la tête de gauche à droite, aucunes n'osaient prononcer un mot, je devais avoir l'air d'un fou.
Une responsable arriva au même instant et une de ses collègues lui réitéra ma demande.

- Si, c'est à un patient, on l'a confisqué, je suppose-

- Briquet ? La coupais en italien alors qu'elle me le tendait.

Elle me présenta certainement celui qui avait été aussi confisqué.

- Merci.

Je me tournais et avançait difficilement jusqu'aux portes de l'ospedale, allumant la cigarette parce que pour l'instant je n'en avais rien à faire. Personne ne m'interrompit de toute façon. Elles s'ouvrirent automatiquement et je tirais sur ce qui était entre mes doigts tremblants et pleins de sang. La voiture que j'avais laissé devant était toujours là, cependant elle ne faisait pas rempart au public à l'extérieur qui, lui, n'était pas là la dernière fois. J'avançais vers un mur jusqu'à ce que je vois le parc qui se trouvait de l'autre côté du bâtiment.

EN QUÊTE (fanfiction)Where stories live. Discover now