76. Traité ?

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- Je suis désolée, je ne le pensais pas.

Toujours à terre mais maintenant plus vraiment sur la défensive comme toute à l'heure, ma colère avait largement diminuée mais pas ce sentiment de peur.

- Je te le redis, je ne le sens pas du tout cette histoire. Si tu y vas c'est sans moi, ajoutais je posément. Tu peux y aller toi, je comprends que tu le veuilles.

- Mais moi, je ne veux pas y aller sans toi, en plus c'est sur la route, on pourrait se reposer une nuit là-bas avant de continuer notre chemin.

- Tu ne piges pas, hein ?

- Bah non si tu ne m'expliques rien. Il y a Georgia et si c'est que ça, je te jure sur que ce n'est rien.

- Pas que ça, j'ai un vrai mauvais pressentiment.

- Maintenant tu es superstitieuse ? C'est la meilleure ! Se moquait il.

Je lui jetais le regard le plus noir que je pus.

- Je sens qu'il va se passer quelque chose, laisse moi juste du temps pour réfléchir si c'est bon ou bien mauvais.

Je regardais l'heure pour m'apercevoir qu'il était tard. Trop tard pour que nous continuions à nous acharner l'un sur l'autre sans prendre le risque de réveiller nos hôtes.

- J'en ai marre, cette engueulade rime à rien, avoua Justin en poussant de son pied un de ses t-shirt. Réfléchis.

J'étais crevée et le lit m'appelait. Je me couchais de mon côté laissant un vide entre nous. La lumière se fermait tout comme mes yeux alors que je sentais son poids à côté de moi.

- Pas trop longtemps, il faut que j'appelle Matthew.

Je fermais les yeux sans pour autant réussir à m'endormir. Les pensées fusant dans tous les recoins de ma tête avec des scénarios plus ou moins plausibles qui se dormaient comme des films dramatiques. Puis au bout d'un moment certainement par usure, mon esprit partit doucement des soucis du quotidien. Je me sentais transporté vers un décor  aux formes floues qui petit à petit se faisait plus précis.

Je me baladais dans des rues étroites, sur une immense place aux pavés tordus qui me faisaient trébucher. Sans grande peur, je continuais de marche car à tout moment quelqu'un viendrait voler à mon secours. Les maisons aux couleurs chaudes s'alignaient pour laisser place à un grand monument, haut d'au moins quinze mètres. Les voutes, côte à côte, pour former des arches qui était là depuis bien longtemps. L'immense Colisée faisait partit du paysage tout comme les ponts et ses habitants à la gestuelle marquée. La Rome de mon imagination, n'avait rien d'éffrayant bien au contraire. La vie y semblait douce. L'homme a mes côtés ne m'était pas non plus inconnu et il me montrait avec passion ce qu'il avait tant défendu lors d'une conversation lointaine. Je parlais aux habitants sans un problème après avoir fait deux ou trois petits magasins que je ne connaissais pas. Avoir fait un marché d'agriculteurs engagés sur le bio. Pris un cappuccino dans un vrai café sur une terrasse. La brise d'un vent frais balayant mes cheveux. L'odeur de boulangerie et des bons plats des mamas. Dépôt de glace sur ma bouche gelée. Air chaud.

Je me réveillais. Paisible. Et si c'était moi qui délirait. Rien dans mon rêve n'avait entaché les moments dans la ville de mon imagination. Mon instinct me disait le contraire de la vision qui s'était offerte à moi. Mon inconscient me disait de foncer, d'y aller à fond quoiqu'il se passe car après tout nous avons qu'une seule vie et le danger la rendait plus excitante.
Je regardais par les fenêtres pour m'apercevoir que la lune était encore bien haute. Qu'est ce que je fais ? Je le réveille pour lui dire ?
Non. Sûrement pas. Je vois déjà sa moue désapprobatrice. Il me tuerait. Encore plus si c'est pour lui dire que finalement je veux bien venir même si à mon avis, je n'avais pas totalement le choix depuis le début. Il m'aurait enfermé dans le coffre et emmené de force.

Par contre, il ne faudra pas rester trop longtemps. Une journée et une nuit pas plus pour ne pas nous apporter la poisse.

Oui, ça c'est bien.

Et je me rendormais.

EN QUÊTE (fanfiction)Where stories live. Discover now