Volutes et Conséquences

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La pression retomba finalement d'un coup et Camille m'adressa un vague sourire. Ou une grimace. Avec le sang qui coulait de sa lèvre déjà tuméfiée, le message était pas très clair en fait. En tout cas, il signait la fin des hostilités. On était passé à autre chose, vidés de notre mauvaise humeur. Les choses pouvaient reprendre leur cours normal.

Clopin-clopant, Camille et moi quittâmes le court pour aller nous changer. Arrivés dans les vestiaires, le constat fut sans appel. Fringues déchirées, maculées de sang séché et de terre battue, œil au beurre noir en approche et lèvre inférieure fendue pour Camille, mâchoire arc en ciel et arcade sourcilière gauche explosée pour moi, sans parler de ce qui se voyait pas mais qui nous faisait souffrir le martyre et marcher comme des petits vieux.

Pas vraiment glorieux.

La douche nous débarrassa du plus gros et des vêtements propres nous rapprochèrent un peu de la civilisation. Et à y regarder de plus près, nos blessures de guerre nous donnaient même un petit air de bad boy pas dégueu.

Un pur attrape-gonzesses en fait. Ironie quand tu nous tiens ...

- Tu sais qu'avec nos petites gueules là, on pourrait se lever n'importe quelle meuf sans même lever le petit doigt ? C'est con qu'on soit amoureux, c'est gâcher la marchandise quand même, moi je dis ?

Le rire de Camille s'éleva haut et fort tout à coup quand il croisa mon petit air satisfait dans la glace, mais je mis bien trente secondes à réaliser l'énormité qui venait de sortir de ma bouche. Et qui ne lui avait pas échappée.

- T'en auras mis du temps à le reconnaître Alex, c'est pas trop tôt, bienvenue parmi les mortels mec.

Eh merde !
Comme j'avais pu dire tout haut que j'étais amoureux ?

L'acte manqué dans toute sa splendeur

J'avais 3 options maintenant.

1/ Faire comme si j'avais pas entendu sa remarque, ou pas comprise.
Jouable.
Mais une crédibilité affichée proche du niveau de la mer.
A voir donc

2/ Nier.
Plus ou moins vigoureusement. Sachant qu'on s'était déjà foutu sur la tronche tout à l'heure, ce serait du coup un démenti verbal.
Jouable aussi.
Mais vu la sensibilité du sujet traité, un trop gros risque de partir dans les aigus.
A oublier donc.
Par égard pour ma virilité et le maintien de mon aura d'alpha parmi les alphas.

3/ Accepter l'implacable et insoutenable vérité que j'étais encore le seul à combattre en public envers et contre tous.
Et admettre qu'elle avait bien eu ma peau.
Et ce qui battait dessous.
Absolument terrifiant.
Terrain inconnu et très probablement miné. Absolument pas jouable.
Inenvisageable même

Du moins pas encore.
Et pas comme ça.

Coup de bol, Camille n'avait pas attendu la fin de mon débat interne pour quitter les vestiaires. J'étais donc en sursis, pas pour très longtemps certes, mais ça me suffisait pour l'instant.
Le temps de finir de me changer et d'arriver au Club House, les 3 compères étaient déjà installés autour d'une table, une bière à la main.

Preuve que la hache de guerre était tout à fait enterrée et l'harmonie revenue, Camille était en train d'expliquer à peu près calmement la raison de sa mauvaise humeur du matin : visiblement Charlie profitait à fond de son week-end 100% œstrogènes, ne s'embarrassant que de 2 sms brefs et vagues à l'attention de son cher et tendre.
Un premier la veille pour leur confirmer qu'elles étaient bien arrivées et partaient en boite dans la foulée.
Un second aux aurores lui parlant de sa méchante gueule de bois et de son rv un peu plus tard avec un certain Harry quand elle serait plus présentable.

Puissance 1 000 (Terminée)Where stories live. Discover now