twenty three

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Curieux, en colère, triste, compatissant.

Quatre qualificatif de mes ressentis. J'avais refermé la porte une fois le métis à l'intérieur. A l'intérieur sans me demander l'autorisation. D'un côté, heureusement qu'il ne l'avait pas fait. J'aurais sans doute dû passer la serpillière sur le perron. Boire sans limite, je commençais à le connaître de plus en plus, et assez pour dire que c'était totalement son genre. Je le laissais quelques instants reprendre ses esprits le temps que j'aille prendre une bouteille d'eau, ainsi qu'un gant de toilettes. Je sais que je ne devrais pas faire tout ça, il m'a brisé, anéanti, fait de moi quelqu'un de faible et sans défense. Mais j'ai un coeur, je suis humain. Un coeur détruit, mais un coeur encore présent pour prendre soin de mon entourage. Et le voir dans cet état, je ne pouvais pas ne rien faire. J'allais juste posé mes conditions. Je revenais vers lui, le gant et l'eau en main. Je pris la peine de m'accroupir à ses côtés, les sourcils froncés, avec mon air sévère sur le visage. Parce que oui, je ne riais pas. Le joint avait certains effets sur moi, j'en étais conscient, mais pas dans ces situations. Ma main venait aggripait les cheveux du métis, le forçant à relever son visage, de base penché au dessus des toilettes.

_Pourquoi t'as autant bu alors que tu sais très bien que l'alcool et toi, c'est pas tellement compatible ?

Zayn grognait. C'était la seule réponse que je réussissais à obtenir. Tant mieux.

_Je vais prendre soin de toi ce soir. Juste ce soir. Les autres jours tu feras comme si je n'existais pas. Parce que je veux pas exister pour toi avec l'image de faible que tu as de moi. La seule condition que je pose pour ce soir, c'est que tu te la ferme. T'es défoncé, tu te rappelleras de rien demain, moi je m'en rappelerais. Je n'ai pas envie d'avoir le coeur brisé plus que je l'ai. Je me suis bien fait comprendre ?

La colère prenait le dessus. Ça me servira de carapace ce soir. Parce que j'ai absolument le besoin de cette carapace. J'en ai besoin parce que c'est la seule manière de me sauver moi-même. Et j'ai besoin d'être sauver. Mais personne peut le faire. Plus personne du moins. Alors je le fais moi-même. Je me sauve.

Je vérifiais que son état s'améliorait. Ça avait l'air. Je lui donnais le verre d'eau, le forçant presque à le boire, puisque le basané était bien connu pour son côté têtu et insolant. Ça faisait son défaut autant que sa qualité. Je laissais le verre vide posé sur le sol, notant à moi-même de le ranger dans le lave-vaisselle un peu plus tard, j'avais bien mieux à faire.
Mes deux bras réussissait à le soulever du sol, jusqu'à l'avoir dans mes bras. Je me doutais qu'il ne pouvait pas marcher. Ou du moins je me doutais qu'il ne pouvait pas se déplacer sans se prendre tout sur son passage. Donc je l'emmenais moi-même à ma chambre. Ce qui m'étonnait, c'était qu'aucun mot ne sortait d'entre ses lèvres. Aucun. Sans doute ça lui évitait de dire de nombreuses conneries.
On dit souvent que les gens bourrés disent la vérité. Je n'y crois pas.
Je l'allongeais sur mon lit, doucement, afin de ne pas le brusquer, ni lui faire du mal. Comme s'il était précieux. Alors que la seule chose qui était précieux c'était mon coeur entre ses mains. Ayant gardé le gant en mon emprise, je le déposais sur son front, un peu trop brûlant à mon goût. Alors avec cette même lenteur, je venais rafraîchir le visage du métis. Même bourré, il avait ce charme inexplicable. Je laissais mes pensées sur le côté, me contentant de faire ce que j'avais à faire. Peut-être fallait-il que je lui prête des vêtements propres ? Et non plein de sueur avec l'odeur d'alcool et de tabac. Je réfléchissais trop. J'étais sur le point de m'éloigner pour chercher ce qu' il avait besoin pour se changer, quand mon poignet fut entouré de ses doigts. Mon visage tournait à une vitesse impressionnante vers sa main, fixant l'emprise qu'il avait sur moi.

_Tu vas où ?

_Je vais te chercher des vêtements de rechange, ne t'inquiète pas.

_Non, reste.

_Les tiens sont sales.

_Retire les moi.

Ma bouche s'ouvrait pour protester mais aucun son n'en sortit. Cette situation était gênante, je venais de sentir un malaise se crée.

_Fais le toi-même. Et je t'ai dit de ne pas m'adresser un seul mot.

_Je ne peux pas les retirer. Pas dans mon état.

Un soupire. C'est tout ce que je pu faire. Je retirais mon poignet de son emprise, prêt à succomber à ses désirs. Si c'était pour qu'il se taise, autant le faire, je me disais. Alors c'est ce que je fis. Je lui retirais ses vêtements, laissant seulement son boxer. Habituellement j'aurais dis que ce seul vêtement était de trop. habituellement. Cette fois-ci c'était différente. Voir le corps à moitié nu de l'homme que vous désirez comme jamais vous n'avez pu désirer une personne auparavant, c'est quelque chose. Alors je le cachais, grâce à la couverture que je glissais jusqu'en haut de son torse.

_Tu dors avec moi ?

Je me contrôlais pour ne pas lui en mettre une. C'est tout ce qu'il méritait. Parce qu'il ose me briser, puis revenir totalement défoncé, pour me proposer de dormir en sa compagnie. Et j'étais encore trop gentil.
Je me mettais également en boxer, sans gêne, sans me préoccuper de son regard que je sentais sur moi, que je sentais me déshabiller et me détailler. Puis je me faufilais en dessous des couvertures, sans dire un mot, et à l'opposé du basané. Mes yeux se fermèrent. Je devais prendre sur moi, pour ne pas penser à qui se trouvait à mes cotés. Donc je pensais. Mais à autre chose. A des choses idiotes, comme à ce que je vais faire demain, à comment je pourrais m'habiller. Aux plantes que j'ai laissé pousser mais que je n'ai pas arrosé.

_Je suis désolé Liam. Tu sais, j'ai peur. Je suis effrayé. De toi, de l'affection, de ce que nous sommes. J'ai peur de trop aimer tout ça, d'en devenir accroc, d'en demander toujours plus. Putain Liam, j'ai peur d'avoir l'habitude, et de tout perdre du jour au lendemain. C'est pas mon truc ça, les sentiments, l'amour. C'est comme aller en territoire inconnu: je suis perdu, désorienté, peureux. T'es la première personne à qui je pense quand je me réveille: je me demande si tu as passé une bonne nuit, si tu as ne serait-ce qu'une pensée pour moi, ce qu'il va se passer si je te croise, si je te manque. Même défoncé je pense à toi. Boire pour oublier, mon cul. Oublier quoi ? Oublier pour combien de temps ? Oublier à quel point ? Pourquoi ça ne marche pas pour moi ? Moi aussi je veux boire pour oublier. J'ai peur Liam.. Putain qu'est-ce que je dis. De toute façon t'es naze, tu comprends rien, tu ne vois même pas l'effet que tu as sur moi. Je t'en veux. Je te veux. Je suis sûr que tu dors. Si tu ne dormais pas, tu me dirais sûrement de me l'a fermer que je dis que des conneries. C'est toi la connerie, t'es une grosse connerie. De toute façon t'as raison : je me souviendrai de rien demain, de ce que j'ai pu te dire.  Mais je le penserai. Autant que je pense à toi. Attends tu ronfles là ? .. Ah non, c'est ta respiration. Eh, gros porc, tu respires fort.  Je n'arriverai jamais à dormir. Est-ce que je peux rester chez toi demain ? J'aime bien ta télévision. Tu sais ce que je regarde à la télévision ? Pas des films érotiques à trois heures du matin, non. En plus, c'est du hétéro, y'a rien d'excitant là dedans. C'est fou quand même que certaines personnes acceptent ce travail. Tu crois qu'ils sont nymphomanes ? Moi je suis nymphomane juste pour toi. Et puis.."

Je ne sais pas pendant combien de temps il a pu parlé. Mais je l'ecoutais tout le long.

Divertissement puéril. ZIAM. (1)Where stories live. Discover now