six.

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Zayn.

J'inspirais soudainement lorsqu'un des gars approchait ses lèvres des miennes pour recracher cette fumée épaisse. Je la recrachais à mon tour, un sourire satisfait sur le visage. Aujourd'hui était une bonne journée, je le sentais. J'avais séché toute la matinée, ce que je ne fais pas souvent, pour l'occasion. C'est aujourd'hui que j'ai la possibilité de devenir capitaine. Et le mieux dans tout ça, c'est que je n'ai absolument rien à perdre. Je m'allongeais sur le banc, posant ma tête sur les cuisses de mon supposé ami. C'est clair qu'on était bien ici, sans aucun passager, ni voiture. Mais ça n'allait sans doute pas durer, à cause de la pause que tous les étudiants ont à midi. Parce que malgré que personne ne traine par ici, la bande, si. Si je deviens capitaine, faut bien me rapprocher de la bande. Et oui, totalement calculé.

Je me redressais pas, même quand d'autres gars nous rejoignaient. Ils se posaient certainement des questions sur moi et l'autre crétin sur qui ma tête était posée. Ridicule, il n'y a pas plus hétéro que ce mec. Même si franchement, il est plutôt pas mal. Il ressemble à un de mes amis d'enfance, Harry, mais en largement plus viril.

J'ai beau avoir un copain, ça ne m'empêchait pas de.. Me rincer l'œil. Après tout, il habite à de nombreux kilomètres, ce qui nous permet de nous voir seulement pendant les vacances. Naze la distance. Je vous rassure, je suis pas un connard qui va le tromper de tous les côtés. Ça ne m'est jamais arrivé.

Je tournais le visage vers les gars qui venaient d'arriver. Certains avaient une clope à la bouche, tandis que d'autres non. Et dire qu'à la base les sportifs ne doivent aucunement fumer. Encore un cliché.

Mon regard fut attiré par la silhouette de Liam, un peu en retrait. Il me fixait clairement.
Mes sourcils se froncés, perplexe. Ai-je quelque chose sur le visage ? Je me levais finalement, m'approchant tranquillement de lui. Je le trouvais étrange aujourd'hui. Habituellement, il aurait fait une remarque sur moi et ce gars sur ce banc, ou peu importe, quelque chose qui m'aurait à la fois amuser, que énerver. Mais là, rien. Même lorsque je m'approchais. Alors pour le provoquer, je lui piquais la cigarette qu'il avait auparavant entre les lèvres, la glissant entre les miennes, mon regard étant rieur.

"J'ai toujours rêvé de faire parti des restaurants du cœur. Je ne savais pas que toi, tu en avais besoin., repliquait-il enfin.

-Et bien.. Tu sais que mon poste de prostitué ne me paie pas assez bien, puisqu'on a le même job. "

Il n'a effectivement pas changé. Heureusement. Je n'ai pas pas envie de l'apprécier. De me retrouver au fast food avec ce gars, pour après jouer aux jeux vidéos, en tant que meilleur ami pour la vie. Vous connaissez ce principe de 'meilleur ennemi' je le considérais un peu comme ça en ce moment. Bon, d'accord, juste en ce moment parce que les rôles se sont inversés et que je suis celui qui garde son calme contrairement à lui.

Secrètement, j'avais besoin d'évacuer ma haine, et lui aussi. Mais qu'allons-nous faire lorsqu'il n'y en aura plus ?

Je me dirigeais vers la salle de basket, en même temps que les autres. J'étais un peu trop sûr de moi sur ce coup. Un peu comme l'autre à mes côtés. Bien sûr je n'oubliais pas qu'hier il m'avait carrément battu. L'espoir fait vivre apparemment. Je me dépêchais comme jamais je l'avais fais avant, de me changer dans les vestiaires de la salle, mettant ma tenue habituelle, que ce soit short, t-shirt, ou chaussures. J'étais sans doute le premier à être prêt et à sortir pour mettre quelques paniers le temps que Liam se prépare. Ça me permettait aussi de réfléchir à la façon dont je jouerais, et à ce que je ferais si jamais je gagnais, ou si je perdais.

Quand je me retournais, je vis Liam au milieu de la pièce. D'instinct, je lui lançais la balle dans sa direction, comme il me l'avait lancé lors de l'entrainement, c'est à dire brusque. C'est clair qu'il n'était pas au meilleur de sa forme, à ce que je pouvais remarquer. Il ne rattrapait même pas le ballon. Nul. Totalement nul. Je voulais un match qui m'épuise totalement, contre lui, où il aurait été sans pitié. En fait l'idée d'être capitaine ne me plait pas. Je n'aime pas être au centre de l'attention, je voulais juste y foutre mon grain de sel, et provoquer le châtain.

Le un contre un, avait été.. Plat. Très plat. Que ce soit de mon côté ou du sien. Pour cette raison que les résultats étaient serrés. Une fois que les gars avaient mit fin à tout ça, ils nous annoncèrent qui de nous deux devenait ou restait le capitaine. Je m'en fichais. Clairement. J'avais été déçu de ce que nous avons fait. Gagner ou perdre, peu importe. Sans comprendre pourquoi ni comment je vis Payne s'approchait de moi. Si près que ça m'obligeait à me reculer, jusqu'à ce que mon dos heurte le mur. Mon regard était plongé dans le sien, alors que son index pointait du doigt mon torse.

"Je te jure Malik, je cède pas ma place pour qu'un connard fasse de la merde. Alors tu as intérêt à faire tout ce qu'un capitaine fait. Ça parait facile, mais ça ne l'est pas. Du tout. Alors je te demande, là tout de suite, t'es encore sûr de vouloir le devenir ?"

Je jetais un coup d'œil au peu de distance qui nous séparait. Et il le remarquait puisqu'il fit la même chose. Je pensais clairement qu'il allait reculer. Et j'aimerais tellement savoir à quoi il pense à ce moment là parce qu'il réduisait la distance de nouveau. Nos torses étaient presque l'un contre l'autre. Je sentais son souffle sur ma joue, et son odeur venait jusqu'à moi. Mes mains se posaient sur le bas de son dos, le plaquant soudainement contre moi.

"Je m'en bas strictement les couilles de l'être. Tout ce que je souhaitais, c'est te voir jouer sans pitié, juste pour obtenir ce que tu souhaites. Mais tu m'as tellement déçu payno. Maintenant dégage, à moins que toi aussi tu commences à être une pédale comme moi."

Je le poussais brusquement, l'éloignant le plus possible de moi. Je pris à peine quelques secondes pour rejoindre les vestiaires. Me changer n'étant pas quelque chose de très urgent, je restais dans cette tenue, partant sans dire un mot à qui que ce soit.

Et c'est à ce moment là que le jeu a changé, et a dérapé.

Divertissement puéril. ZIAM. (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant