Ëlynai

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( Je mets ce vine ici, puisque je trouve qu'il correspond tellement à ma fiction et puis, il est beau. https://vine.co/v/5vZDwWzXehT )


A mon réveil, tu n'es plus là.
Au début, j'ai eu ce moment de doute, je ne savais plus vraiment où je me trouvais, ce que je faisais ici puis il y a eu comme un flash et tout ce qui s'est passé la nuit dernière m'est réapparu. Alors quand je me suis rendu compte que tu n'étais plus dans la chambre, j'ai eu ce coup de panique. Je panique. J'ai peur. J'ai la sensation de m'être fait avoir, que l'on m'a trahi. C'est une horrible sensation, ça me prend au ventre puis ça monte jusqu'à ma mâchoire, mes yeux. Je suis énervé. S'il-te-plaît reviens. Ne me laisse pas.
D'un mouvement brusque, je sors du lit en manquant de trébucher quand mes pieds se prennent dans le drap qui déborde suffisamment pour toucher le sol. Je me rattrape sur le bord du matelas tandis que mes yeux parcourent la chambre, apeurés. Ce n'est pas possible, tu n'as pas pu filer sans un mot, sans un signe ou sans un indice. Même si tu n'es plus toi-même en ce moment, tu ne m'aurais pas laissé sans rien. Mais pourtant c'est ce que tu as fait, visiblement, il n'y a plus tes affaires et je ne sais pas quoi faire, je ne me vois pas sortir dehors, hurler ton prénom comme un fou en attendant que tu apparaisses devant moi comme si de rien n'était.
Hors de moi, je renverse la première chaise qui me vient avant de m'attaquer au vase qui se trouve sur la table et qui finit brisé sur la moquette. Aucun effet, je ne suis pas moins énervé. Tu n'avais pas le droit de partir alors que je venais à peine de te retrouver. Le silence règne à présent dans la pièce, mon regard reste figé sur mes mains tremblantes que je n'essaye même pas de contrôler, je ne sais pas si j'aurai encore la force de supporter tout ça. Je n'aurais pas dû fermer les yeux, j'aurais dû rester éveillé. C'est justement à ce moment là que j'entends la porte de la chambre s'ouvrir, de ce fait, quand je relève ma tête, je manque de m'étouffer. Tu es là. Tu es revenu. Mon regard se pose sur ce que tu tiens dans les mains, qui n'est rien d'autre qu'une course, avant de le reporter sur ton visage. Évidemment, le tien s'est focalisé sur le bazar de la pièce.

- Je suis tombé.

Tu n'as pas l'air convaincu, après tout, qui croirait ça ? Certainement pas toi. D'ailleurs, tu poses ces deux cafés sur la table avant de relever la chaise et de ramasser ces quelques bouts de verres. Gêné, je murmure un simple « merci » puis je m'assois. Quelques minutes plus tard, tu fais de même alors je ne tarde pas à entourer l'un des deux gobelets à l'aide de mes doigts. Comme prévu, personne ne semble vouloir engager la conversation, pourtant il y a tant de choses à dire. J'ai des millions de questions à te poser, mais rien ne sort. Par où commencer ?

- Je ne t'ai pas abandonné, ce soir-là Will.
- Pourquoi me demandes-tu ça ? Je ne t'ai rien demandé.
- Je sais que tu as besoin de réponses.

J'ignore toujours comment tu fais pour avoir cette faculté de lire en moi comme dans un livre ouvert. Et même si j'aimerai te contredire, je ne le fais pas, parce que c'est vrai ; j'ai besoin de ces réponses.

- Alors explique-toi. Dis-je, tandis que tu soupires longuement avant de prendre cet air sérieux, presque meurtri.
- Tu étais inconscient, gravement blessé. C'était soit partir et te laisser une chance, soit rester et finir tous les deux enfermés, te voir même mourir sous mes yeux. Alors j'ai préféré te laisser cette chance, Will. Je pensais revenir te chercher plus tard, mais j'ai reçu une lettre. Cette lettre.

A cet instant, tu sors de ton sac une enveloppe, en très bon état ce qui m'étonne puisque tout semble fané autour de toi. D'ailleurs, je ne peux m'empêcher de t'observer tout en attrapant ce bout de papier. Tu parais moins fatigué, moins faible, mais ce n'est qu'une illusion puisque j'ai l'impression que je pourrai te briser rien qu'en te touchant. Et cette idée me terrifie.
Mon attention dérive par la suite sur cette fameuse lettre, dont j'ignore sa signification puisque rien n'est en anglais. De ce fait, je comprends rapidement de qui elle provient. Surpris, je fronce mes sourcils, ce qui ne t'échappe pas puisque tu enchaînes rapidement.

- C'est de Mischa. Dans cette lettre, elle me dit qu'elle est toujours vivante. Qu'elle vit ici et qu'elle aimerait que je la rejoigne. Je sais ce que tu penses. Oui, ça aurait pu être un piège mais ça ne l'était pas.
- Ça ne l'était pas ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Le FBI, Will. Jack. Ils l'ont. Ils ont eu Mischa avant moi.

Ma tête tourne subitement, je n'arrive plus à comprendre ce qu'il se passe, j'ai l'impression de m'être réveillé après un an de sommeil, voire plus. Ou alors, je ne veux tout simplement pas comprendre.

- C'est impossible...
- Bien-sûr que si c'est possible. Ils t'ont fait croire à ma mort n'est-ce pas ? Je suis désolé de ne pas avoir pu les contredire. Je m'en excuse Will. Mais ils attendaient que je le fasse pour me retrouver, ils m'ont retrouvé. Ce n'est qu'une question de temps avant que Jack Crawford ne soit devant ma porte.
- Comment t'ont-ils retrouvé ?
- Comment es-tu venu jusque ici ?

L'avion.

- Oui. Répliques-tu, comme si tu venais de lire dans ma tête.
- Hannibal, je...
- Ils m'ont tout pris. Je ne pouvais ni te contacter, ni la contacter. Je n'ai jamais ressenti une telle douleur, c'est pire qu'être enfermé. Alors qu'ils viennent, je n'en peux plus.
- Tu ne pouvais pas survivre à une telle séparation.

Tu relèves ton regard vers le mien, comme si tu venais de te souvenir de ce fameux jour à Florence. Ça me paraît tellement loin maintenant.

- Ton absence m'a tué. Ajoutes-tu, tout d'un coup.
- Un sociopathe sensible.

Ton rire s'élève dans la pièce, ce même rire qui sonne tellement faux et qui se finit bientôt en une grimace de douleur qui me brise encore une fois le cœur. Je crois qu'on peut même entendre ces fissures traverser ton âme. Alors je me lève afin de pouvoir me positionner à tes côtés et je prends ton visage en coupe afin que tu puisses me regarder.

- Je suis là. On la retrouvera, quitte à devoir traverser tout le Quantico s'il le faut, quitte à devoir faire face à Jack.
- Me suivrais-tu jusqu'à là ?
- Je te suivrai jusqu'en enfer, Hannibal.

Inside your veinsWhere stories live. Discover now