Raudona Ikra

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    – Non, Will. Il est hors de question que tu redeviennes le consultant du FBI.

    Je roule des yeux face à son refus. Jack était le premier à vouloir que je reste, jusqu'à me pousser à bout, bien que ce n'est pas entièrement sa faute. Il faut bien avouer que tu y es pour quelque chose aussi. De toute façon, je savais que sa première réaction aurait été de me dire non et ça, ça n'a pas loupé. Frustré, je passe ma main libre dans mes cheveux, que je tire au passage tout en soupirant et en insistant un peu plus.

    - Si tu crois que c'est parce que je ne me suis pas remis de ce qu'il...

    - C'est ce que je crois, oui. Alana m'a signalé ton état lorsque tu étais... Dans... Dans ce centre d'aide. Réplique-t-il après une légère hésitation, comme si entendre la vérité en face pouvait me vexer. Comme si j'en avais quelque chose à faire.

    - Un hôpital pour les tarés, t'en fais pas Jack j'ai encaissé Hannibal, je peux encaisser ça. C'est pour ça que tu n'es pas venu me voir hein ? C'est parce que tu ne voulais pas voir le légume que j'étais devenu ?

    Après cette question, un silence s'installe. Je sais qu'il n'a pas raccroché, j'entends sa lourde respiration à l'autre bout du fil. Finalement il poursuit avec un « ce n'est pas ça, Will » puis plus rien. Quoi ? Il y a une autre raison qui fait qu'il n'a pas mis un pied dans cet hôpital juste pour prendre lui-même de mes nouvelles sans passer par Alana, qui soit dit en passant essayait de me tirer les vers du nez concernant cette fameuse nuit. Non pas que je lui en veux, je ne comprends simplement pas sa réaction, je ne comprends pas pourquoi il a voulu m'éviter. S'il voulait m'interroger, il aurait pu le faire lui-même. Mais peut-être que...

    - Écoute Will. C'est moi qui t'es entraîné dans tout ça alors que tu ne voulais pas être impliqué dans ces meurtres, comme pour l'affaire de Garret Jacob Hobbs. De toute façon la réponse est non, fin de la discussion. Change-toi les idées, repose-toi, retourne pêcher, fais ce que tu veux mais reste en dehors du FBI. Au revoir Will.

    Et avant que je n'ai pu répondre quoi que ce soit d'autre, il a raccroché. C'est officiel, Jack Crawford m'évite. Mais je ne compte pas en rester là. C'est donc d'un mouvement brusque que je me lève afin de retourner à l'intérieur de la maison. Il ne peut pas me faire ça, il ne peut pas parce qu'il a besoin de moi. Il n'a pas le droit de m'utiliser pour me jeter de la sorte en suite. Et ça me rend dingue. Vraiment dingue. Mis à part ce vide constant, je ne suis que colère. J'ai besoin de toi. Reviens. Reviens-moi. Mais tu ne peux pas revenir, parce que tu es mort, parce que tu as préféré me laisser encore une fois. Je te déteste. J'ai envie de tout détruit de mes propres mains, alors quand je remarque ce fauteuil où tu étais assis autre fois, je le renverse furieux, avec cette table basse en prime accompagnée par quelques papiers qui s'éparpillent sur le sol. De rage, je sens une nouvelle fois mon sang frapper violemment mes tempes, ma vision devient flou et je continue de renverser, d'envoyer valser dans la pièce tout ce qui se trouve sur mon passage. Et ça dure de bonnes minutes avant que je ne me fatigue enfin. Ma poitrine se soulève anormalement, comme si je venais de courir un marathon, tandis que j'essaye tant bien que mal de reprendre mon souffle. Un « merde » m'échappe et cette fois-ci je me mets à chercher mes clefs de voiture, que je trouve sans tarder avant de prendre la route. Si Jack pense qu'il en a fini avec moi, eh bien il va être surpris. Tant pis pour les infractions du code de la route, il faut que j'arrive à Quantico le plus vite possible, de toute façon je pense que j'ai dépassé le stade où je respectais encore la loi. Dis Hannibal, est-ce que le moi d'avant te manque ? Est-ce que le temps où je ne savais pas que c'était toi, depuis le début, te manque ? Je me demande comment tout ça aurait pu tourner si je n'avais pas découvert qui tu étais vraiment. Mais il ne peut y avoir de « happy end » avec toi, pas vrai ? Je pense que tu aurais arrêté de me trouver aussi intéressant, du moins pas autant que maintenant. La seule chose dont je suis sûr, c'est que si on me donnait la possibilité de tout recommencer, je te choisirai sans hésiter. Je sais que je n'ai pas le temps de vivre sur des regrets, mais j'ai l'impression que ma vie est basée sur de mauvaises décisions, ça me bouffe de l'intérieur. Et maintenant, je dois apprendre à vivre sans toi.

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