14- Aveux

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Maintenant que j'y pense, j'aurais dû m'en rendre compte bien plus tôt. La première fois que je l'ai vu j'ai été obnubilé par sa tenue très peu habillée et je n'ai pu m'empêcher de penser à elle toute la journée. C'est toujours le cas d'ailleurs mais il aura fallu que je découvre un autre mec chez elle alors que sa nièce et Ninon y étaient pour le comprendre.

Perdu dans mes pensées, je monte Ninon dans sa chambre en la portant par la peau du cou, comme le font nos confrères les loups sauvages, et la dépose délicatement dans son lit. Elle se roule en boule et continue de dormir sans même se métamorphoser, j'attrape le drap entre mes crocs et l'en recouvre délicatement avant de sortir de la chambre. Je redescend pour vérifier que tout le monde est bien dans sa chambre et que les portes et les fenêtres sont bien verrouillés et je remarque que Calin et Juliette dorment sur le canapé. Le premier est enroulé autour des pieds de sa maîtresse qui a repris forme humaine. Je vais dans ma chambre et redeviens humain. J'enfile rapidement un pantalon de jogging avant de prendre un vieux t-shirt dans le placard ainsi qu'une couverture.

De retour dans le salon, je dépose le haut près de la belle endormie avant de la recouvrir du plaid que j'ai récupéré juste avant afin qu'elle n'attrape pas froid. Je reste un moment à contempler son visage d'ange, ses paupières délicates dont les longs cils caressent les joues, ses lèvres roses qui invitent au baiser et la mèche rebelle qui vient titiller ces dernières. Je la repousse délicatement derrière son oreille, en profitant pour caresser la peau douce de sa joue, puis, je me penche doucement et dépose un baiser sur son front avant d'aller me coucher. S'il n'y avait pas eu le chien, je l'aurais transportée dans une chambre vide ou dans la mienne et j'aurai alors dormi sur le canapé mais, lorsque j'ai voulu passer mon bras sous ses genoux, Calin m'a grogné dessus, signifiant ainsi sa volonté de la protéger. 

Je laisse donc ma princesse dormir et, au lieu de monter à mon tour, je me dirige vers l'autre canapé et allume la télévision pour regarder les informations et savoir ainsi ce qu'il s'est passé pendant la nuit. Un ouragan ravage une fois de plus les Caraïbes et la côte Est Américaine, provoquant inondations et glissements de terrains, emportant les toitures, les voitures, les arbres et laissant derrière lui des disparus et des blessés par dizaines. Le pape rend hommage aux victimes du séisme en Italie, les politiques se comportent comme des enfants de cinq ans pendant leurs campagnes (que ce soit en France ou aux Etats-Unis), la guerre continue de ravager les pays du Proche-Orient et pour l'instant les terroristes qui ont attaqués le pays et ses voisins depuis près d'un an se font discrets, espérons que cela va durer. Cela me fait penser que je dois contacter mon avocat et le chef de la police. Le premier pour adopter officiellement Ninon et le second pour savoir si il a retrouvé nos assaillants. 

Je m'éclipse donc discrètement du salon et les appelle en allant chercher le journal et le courrier. J'ai rendez-vous avec l'avocat à quinze heures pour remplir le dossier. Ninon sera ensuite auditionnée par un juge des affaires familiales pour savoir si elle est d'accord et il acceptera ou non mon dossier. Le tout peut encore prendre plus d'un mois; un mois au cours duquel le juge cherchera tout parent possiblement vivant de ma petite Ninon et qui accepterait de s'en occuper (si il en trouve). Pour ce qui est du chef de la police locale, il m'avoue n'avoir rien trouvé de plus que les balles extraites de nos corps, pas de cartouches dans les bois, pas de traces de pneus, aucun indice. Comme si l'attaque n'avait jamais eu lieu. Il me promet de continuer de chercher et je raccroche.

Je jette un rapide coup d'oeil au journal en rentrant, verrouille la porte d'entrée et le dépose dans le salon. J'en profite pour vérifier que Juliette dort toujours, dépose un bol d'eau sur le sol près du canapé pour Calin et monte enfin me coucher pour un repos bien mérité.

A mon réveil, vers treize heures trente, la maison fourmille d'activités et de bruits. Je descend uniquement vêtu du pantalon de jogging et me fais sauter dessus dès que mes pieds touchent le sol du salon par ma rouquine préférée.

Insoumis [terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant