Chapitre 34

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Je fus tirée de mon sommeil par de violentes secousses. Une vive douleur avait pris d'assaut mon crâne, me faisant grimacer à chaque rebond de mon corps endolori. Je distinguai le bruit d'un moteur vrombissant sous la surface de moquette sur laquelle j'étais étendue. Une voiture. On m'avait mise dans une voiture. Et à en juger par le calme et la chaleur régnant autour de moi, je ne pouvais être nulle part d'autre que dans le coffre. Un frisson parcourut chacune de mes vertèbres.

Je ne ressentais plus de pression contre ma gorge ni de sac sur ma tête. Lorsque j'entre-ouvris les yeux, je n'y vis que du noir. Je passai une main à tâtons près de moi, n'arrivant qu'à palper le sol en tapis rugueux et le métal froid du dos du véhicule. En essayant de me redresser, ma tête heurta le capot au-dessus de moi. Je gémis, retombant les épaules plaquées contre le plancher et l'avant-bras couvrant mon front.

Me refusant de croire ce qui était en train de se produire, je commençai à donner de légers coups de pieds autour de moi, suivis par mes poings, cette fois-ci avec beaucoup plus d'intensité. Je me débattais contre l'espace confiné, bien que totalement impuissante.

On m'avait séquestrée. Melody m'avait emprisonné dans le coffre d'une voiture en destination de mon calvaire chez ce Liam Payne.

−      À l'aide ! hurlai-je de toutes mes forces, frappant encore et encore la paroi d'acier m'enveloppant dans cette petite cellule, n'ayant aucun problème à bosser la carrosserie de l'automobile.

Ma voix sonna sourde et j'en déduis qu'on ne pourrait pas m'entendre de l'extérieur. De toute manière, je devais me trouver en pleine forêt, écartée de toute population. Crier ne ferait que rendre cet endroit encore plus étouffant qu'il ne l'était déjà. En d'autres mots, j'étais foutue. Lamentablement foutue.

Je portai mes mains à mes yeux, secouant la tête pitoyablement.

−      Non, non, non... soufflai-je.

Je savais que me rendre à Liam était la meilleure solution à tous les problèmes que pouvait avoir le hangar. C'était probablement pour cette raison que Melody m'avait capturé ainsi. Or, tout le courage qui avait pu m'envahir plus tôt s'était évaporé, laissant place à une profonde peur. Je repensai à Niall et à notre discussion à l'entrée de l'entrepôt. Au final, Harry devra bien s'y faire. Avec ou sans moi, il devra continuer à avancer. Fuir pour sa liberté jusqu'à ce qu'elle le lui soit arrachée ou se battre pour celle-ci comme je lui avais recommandé de faire. Peut-être était-ce maintenant, après plusieurs semaines passées ensembles, que nos chemins se sépareraient.

Soudainement, la voiture s'immobilisa et le ronflement du moteur de coupa. Je relevai la tête, appréhendant la suite des choses. Je retins mon souffle et tentai de capter tous les bruits possibles pouvant me donner des indices sur l'endroit où nous nous trouvions et ce qui allait m'arriver.

Puis, le coffre s'ouvrit à la volée, laissant un voile de fraîcheur envahir le petit compartiment et dévoilant un visage féminin aux traits inhabituellement crispés. À sa vue, j'essayai de relever le haut de mon corps et passer un pied hors du véhicule, souhaitant me faufiler dans une espace dégagée, mais on me poussa brusquement à mon endroit initial, un bras venant se plaquer immédiatement contre ma gorge. Je toussotai, saisissant le membre de la jeune fille pour me permettre de respirer. Seul un petit filet d'air pouvait se forger un passage dans mon système. Des larmes firent leur apparition au coin de mes yeux alors que je fixais la brunette avec horreur.

−      Alors comme ça tu es réveillée ? chantonna Melody, un sourire pincé se dessinant sur ses lèvres.

Je commençai à gigoter pour me libérer, mais fus très vite arrêtée lorsque la pression se fit plus forte contre mon cou.

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