Chapitre 7

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–       Tu te dépêches et quand tu as terminé, tu cours me retrouver ici, compris ? me répéta Harry pour une nouvelle fois.

Nous sommes tous les deux accroupis derrière un arbuste du terrain arrière de ma maison. Nous venons tout juste d'arriver chez moi, après environ une heure de marche – ou plutôt de jogging considérant la vitesse folle à laquelle Harry marchait. Nous étions partit vers neuf heures ce matin pour arriver ici à dix heures comme nous l'avions convenu.

J'ai suivi silencieusement Harry tout le trajet, me concentrant sur mes pas. Il était hors de question que je reproduise l'épisode qui s'était passé la dernière fois que je me suis aventuré en forêt. Nous sommes passés par des chemins rocheux et des petits passages étroits, ce qu'Harry appelle des raccourcis. Moi, je ne les considère pas comme la sorte puisque j'ai mis un temps fou à essayer de grimper ces rochers où je n'avais nulle part où m'agripper.

J'ai été surprise de tous ces décors dont je n'avais aucune idée de l'existence. Au milieu des arbres se cachaient des petites montagnes, des ruisseaux et même une chute d'eau. Nous ne sommes pas restés dans la forêt tout le trajet puisque nous avons aussi traversé un champ longeant une route déserte. Les herbes étaient si hautes qu'on ne pouvait à peine nous distinguer parmi elles.

Puis, nous sommes arrivés directement derrière ma maison, dans mon immense cours arrière. J'étais impressionnée par le sens de l'orientation d'Harry. Ou alors, c'était sa grande mémoire qui nous a guidés jusqu'ici, ce qui voudrait dire qu'il a fait le chemin plus d'une fois.

–       Oui, dis-je finalement à Harry.

–       Prend le plus de choses que tu le peux.

J'hochai la tête et regardai les vêtements que je portais. Il s'agissait encore de ceux d'Harry, qui avait vidé sa commode ce matin pour me dénicher quelque chose à me mettre sur le dos. Il m'a finalement donné le chandail blanc qu'il avait fait sécher en revenant de l'extérieur, la nuit où je m'étais enfuie. Il était beaucoup trop grand pour moi et je me réjouissais de pouvoir aller chercher de mes propres vêtements.

J'étais impatiente de franchir la porte de chez moi, mais j'étais tout de même nerveuse. Harry m'avait mis tant de pression que j'avais peur de faire quelque chose de mal. Et si la porte coulissante était barrée ? Non, c'est impossible, mon père ne la barre jamais, depuis quelques mois.

J'ai toujours eu la mauvaise habitude de perdre ou d'oublier mes clefs et après avoir été déranger quelques fois au travail par mes appels le suppliant de venir m'ouvrir la porte, il a arrêté de barrer la porte arrière. Nous avions déjà essayé de cacher une clef de secours, mais j'oubliais toujours de la remettre en place après l'avoir utilisé, alors ça ne servait à absolument rien.

–       Vas-y, me lança Harry après avoir regardé les environs pour s'assurer que personne n'était là.

Je pris une grande inspiration et me levai maladroitement. Je jetai un petit coup d'œil à Harry, qui m'observait attentivement, et je me mis à courir vers ma maison. Je grimpai les marches de mon balcon et me dirigeai rapidement vers la porte de vitre.

J'étais souvent partit de chez moi pendant plusieurs jours pour visiter de la famille à l'extérieur du village d'Eigle. Chaque fois que je revenais, je me sentais bien de retrouver mon nid douillet. Cette fois, ce n'étais pas du tout la même chose. Je ne pouvais pas me détendre sur mon canapé et écouter calmement un épisode de mon émission favorite. J'étais pressée et je ne pouvais pas m'arrêter pour me remémorer des souvenirs réconfortant. Oui, être dans un environnement que je connaissais bien me rassurait beaucoup, mais savoir que ce ne serait que bref m'attristait aussi.

Whispers of EvilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant