Retour en arrière

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Trois semaines avant l'enlèvement de Jo

C'était l'heure du déjeuner. Les cellules étaient ouvertes depuis trois quarts d'heure et tous ceux en combinaison orange faisaient la file pour manger. Il y avait un très grand nombre de gardes surveillant les recoins de la cafeteria. Parmi les détenus, des hommes avait battu, violé ou, comme ce qu'on croyait d'Harry, tué des gens. L'air sentait le crime.

Le garçon se promenait, tête basse. Il avait l'impression que tout le monde avait du sang sur les doigts. Il y en avait de toutes les sortes : certains étaient tatoués, d'autres portaient des lunettes, plusieurs avaient des muscles tandis que quelque uns étaient maigrichons. Des intellos trafiquant le système, des brutes n'y voyant que du rouge.

Le bouclé ne put s'empêcher de se demander ce qu'avait commis chacun d'entre eux. Autour de lui, on chuchotait.

– T'as vu le petit nouveau ? disait-on.

– Il ne tiendra pas une semaine.

Dans le rang, on le dépassait en riant et on le bousculait. Il était presque invisible. Il s'efforçait de garder son sang-froid et de faire comme si de rien n'était. Mais en réalité, tout allait très mal. On l'avait séquestré dans une prison à haute sécurité sans aucune raison valable.

Bien sûr, il avait remarqué les préjugés que trainait le juge durant tout son procès, mais il n'a rien pu faire pour se défendre. Apparemment, il était coupable « un point c'est tout ». Quel genre d'humain tuerait sa propre sœur ? En tout cas, pas lui. Mais on avait décidé ainsi.

Quand il fut enfin servi il alla s'asseoir à une table, seul. Il n'était pas là pour socialiser, de toute manière, et encore moins avec des criminels, pour certains sadiques et cruels.

Il y avait des fruits et de la salade. De la compote aussi. Tout ça sur un plateau à peine nettoyé. Il était difficile, c'est vrai. Mais quand on se fait imposer ce calvaire pour n'avoir absolument rien fait, on peut se permettre d'être difficile.

– Hey, t'es le nouveau ? Celui qui a tué Gemma Styles ? Ta propre sœur, je n'y crois pas !

Un groupe de trois hommes venaient d'arrivé et s'étaient installé à la même table qu'Harry. Celui-ci ne leva qu'à peine les yeux pour les observer. Le plus jeune, celui qui avait parlé, avait l'air plus impressionné que troublé.

Il ne lui avait pas répondu. S'ils s'attendaient à faire la causette à propos de leurs meurtres, ils avaient choisi la mauvaise personne.

Celui qui était assis à côté de lui, un homme plus vieux, lui tira le lobe d'oreille.

– Tu es sourd ou quoi ? dit-il d'une voix rêche.

– Ou alors il a perdu sa langue, ronchonna le troisième, un barbu qui avait tressé l'extrémité du poil déboulant sur son menton.

Le vieux le lâcha et le repoussa avec une tape au visage. Puis, il pigea dans le plateau d'Harry, dévorant son maigre repas.

Le garçon tenta de repousser sa main, mais la Barbichette lui tordit discrètement le bras pour lui en empêcher. Les trois regardèrent autour d'eux pour voir si un garde les voyait faire, mais aucun ne semblait les avoir remarqués.

– Qu'est-ce que vous voulez ? demanda Harry.

Ils s'esclaffèrent tous, faisant tourner tous les visages vers eux. Le jeune homme voulut disparaître sous la table, se sentant soudainement si faible comparativement aux regards posés sur lui.

– Qu'est-ce qu'on veut ? répéta le vieux en gloussant.

Harry le fusilla du regard alors qu'on lui agrippa les cheveux par derrière pour lui faire tourner la tête. Il fit face à la Barbichette, à deux centimètres de son visage, un sourire collé aux lèvres.

– Ce qu'on veut, souffla-t-il, c'est simplement un souffre-douleur pour encaisser nos excès de colère.

Il relâcha alors brutalement les cheveux du pauvre garçon et lui balança un coup de pied en dessous de la table avant de se lever, accompagné de ses acolytes et de partir en rigolant.

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Voilà le troisième retour en arrière ! Qu'en pensez vous ? Je l'aime bien personnellement.

Je vais faire mon possible pour poster le chapitre 16 dans quelques jours comme il se doit, mais je me fais opérer au poignet mardi donc je ne sais pas si je serai en état d'écrire.

Votez, commentez et partagez l'histoire avec vos amis ! :)

Angie.

Whispers of EvilWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu