Chapitre 12

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Point de vue externe

Quelques jours s'étaient écoulés. Klovis avait tenté tant bien que mal de contenir sa colère et avait passé le plus clair de son temps au commissariat à quêter des informations qui lui seraient utiles à retrouver les traces de Jo. Il jouait le bon samaritain et tout le monde n'y voyait que du feu.

Les médias étaient, pour leur part, enflammés. Ils chassaient les moindres nouveaux renseignements sur cette affaire et enchaînaient les reportages. Une disparition de la sorte dans un si petit village était un véritable drame auquel on adressait la plus grande des importances.

Cependant, les choses avaient été plutôt tranquilles ces derniers temps. Jocelyne était introuvable depuis plus d'une semaine et la tension montait. Certains la croyaient morte alors que d'autres, comme ses anciens compagnons de classe, gardaient espoir.

Klovis avait dévoilé au grand public, juste après la visite de Victoria et Drake, que la disparition de Jo s'avérerait plutôt être un enlèvement. Il avait aussi raconté qu'il soupçonnait Harry Styles d'en être le responsable, en accompagnant sa révélation d'une photo du présumé coupable. De quoi alimenter les réseaux sociaux et faire la une de tous les journaux du coin.

Aujourd'hui, Emile et Klovis allait offrir une conférence sur la place publique. Bien qu'il fasse un soleil de plomb au beau milieu de ce mois de juin, les deux hommes s'étaient chiquement habillé en veston pour l'occasion. Emile était nerveux à l'idée de témoigner devant la population à propos de sa fille.

Avec les jours, il avait pris l'habitude de la terreur qu'il éprouvait chaque fois que Klovis venait lui donner des nouvelles de l'enquête, mais le chagrin, lui, ne s'était pas dissipé. Il aurait tout donné pour savoir comment elle allait. Il avait, en effet, été soulagé de d'apprendre qu'elle était toujours en vie, mais il avait horreur de l'idée qu'on pouvait possiblement lui faire du mal.

Alors qu'il ajustait son collet par-dessus sa cravate, Emile entendit la porte s'ouvrir derrière lui. Par le biais du miroir, il aperçut Klovis dans l'ouverture. Il avait un visage dénué d'émotions et semblait crispé comme toujours.

– Il est temps, dit-il d'une voix monotone.

Emile hocha la tête et se regarda une dernière fois son reflet avant de quitter les lieux en compagnie du détective. En sortant de la mairie, une vague de flashs d'appareils photos retentit. Les journalistes brandirent leur micro près des visages des hommes qui se dirigèrent silencieusement vers leur pupitre en bois.

Le père observa lentement autour de lui et avala difficilement. Plus d'une centaine de personnes s'étaient réunis pour l'écouter parler et des caméras bondissaient de partout. Il ne se sentit pas du tout à l'aise avec tous ces yeux curieux qui l'observaient.

C'est alors qu'une dame vêtue d'une jupe moulante et d'une chemise blanche s'approcha des hommes. Elle tenait une espèce de dictaphone dans les mains et un homme la suivait avec un gros caméscope sur l'épaule.

– Monsieur Miles, votre fille vous a-t-elle contacté depuis la nuit de sa disparition ? dit-elle d'une forte voix, faisant taire le reste de l'assemblée.

– N... Non, pas du tout, bégaya-t-il.

Un autre journaliste pris place devant, allongeant son bras pour capter les paroles du père. Il prit parole à son tour :

– Comment envisagez-vous de retrouver Jocelyne ?

Klovis s'engagea cette fois à répondre, sachant qu'Emile n'aurait aucune idée de quoi dire.

– Nous faisons notre possible pour assembler les pièces de ce casse-tête, monsieur.

Suite à cette phrase, une panoplie d'autres questions venues d'une foule d'autres personnes résonnèrent. C'était presque cacophonique et Emile ne savait pas où donner de la tête. Heureusement, Klovis entreprenait de répondre pour lui avec professionnalisme.

Whispers of EvilWhere stories live. Discover now