Chapitre 9

29 1 0
                                    

POV Mia

J'étais partie balancer les cadavres dans la fosse. Il n'en restait pas beaucoup, ce serait fini en quelques minutes. Mais lorsque j'étais arrivé sur place, j'avais pu voir que le feu était déjà allumé, alors que nous nous étions mis d'accord pour que ce soit les derniers qui le fasse, donc Lee et moi. Un talkie avait été distribué à toutes les équipes pour ça.

A partir de ce moment-là, ce ne fut qu'une cascade de malchance qui s'abattit. Avec le feu allumé, je n'avais pas beaucoup de temps avant que d'autres affamés se ramènent, il fallait donc que je fasse le plus vite possible. Malheureusement, je n'eus pas le temps d'ouvrir la portière, que déjà un rôdeur se ruait sur la voiture, en entraînant d'autres avec ses bruits. Jusque-là je pouvais gérer. J'allumais donc le contact, prenant le risque d'en attirer encore avec le bruit du moteur, mais peu importait puisque je ne serais plus là dans une minute. Que nenni ! La voiture refusait de bouger. Je sentais les roues patinaient, et au plus j'accélérais, au plus elles s'enfonçaient dans le sol. Je n'avais qu'un couteau avec moi, je ne pouvais même pas sortir et me frayer un chemin entre eux pour repartir à pied. J'étais coincée. Il fallait que je les prévienne de mon problème. Je me rendis compte que le sort s'acharnait définitivement contre moi lorsque je vis le talkie qui gisait entre deux cadavres dans la benne du Pick-Up. Je devais attendre que quelqu'un remarque mon absence. Le soir au dîner, ils devraient s'en rendre compte. Demain matin au plus tard, ils viendraient me chercher et je pourrais passer un savon à celui ou celle qui avait allumé ce foutue feu sans prévenir personne.

Mais rien ne se passa comme prévu. J'arrivais à peine à dormir, constamment dérangé par les bruits incessants des affamés grognant et frappant aux vitres. Ils étaient de plus en plus nombreux et s'ils tardaient trop à venir, se serait suicidaire d'essayer de m'atteindre. J'avais eu faim et soif dans la nuit. Pensant que de l'eau et des biscuits secs pouvaient peut être traîné dans la voiture, je l'avais retrouvé de fond en comble, mais n'avait rien trouvé. Au plus le temps passait, au plus mes espoirs de survit s'amenuisaient. Le bouquet arriva vers 5h du matin. Une pluie torrentiel, du au forte chaleur des derniers jours, s'abattit, rendant le sol encore plus boueux et impraticable. Je ne pourrais même pas bouger d'un pouce sans provoquer encore plus de dégâts sur la voiture. Comment feraient-ils pour m'atteindre sans être coincé eux aussi ?

Si le premier soir je n'avais pas pu fermer l'œil de la nuit, je n'eus aucun problème à m'endormir le soir suivant. Cela avait été une véritable horreur que de rester enfermé dans la voiture en plein soleil et de ne pouvoir ouvrir complètement les fenêtres ou bien boire. Je me sentais partir. Ma respiration se faisait de plus en plus laborieuse, mon corps ayant du mal à faire le point côté température. Le temps était fou dans ce pays. Des journées brûlantes et des nuits froides et humides. Je voyais la rosée se déposer sur les vitres à l'extérieur et seulement de la buée à l'intérieure. J'avais essayé de la "ramasser" mais il n'y avait rien de très probant. Cela ne faisait que légèrement humidifier mon doigt. Les seules gouttes qui passaient par les petits écarts des fenêtres avaient déjà fait un tour sur les cadavres qui essayaient de m'attraper. Je ne survivrais pas à une deuxième journée enfermé dans cet habitacle sous un soleil de plomb. J'allais mourir ici... Je pensais que sans nourriture et sans eau, le corps était capable de tenir plus longtemps que deux misérables jours... Je comprenais l'enfer que Carol avait vécu il n'y a pas si longtemps que ça. On se sentait partir, et on avait le temps de penser à tellement de choses sans pouvoir changer quoi que ce soit. Même si j'allais revenir en affamé dégelasse, je pouvais toujours me réjouir de ne pas être déchiqueté et de souffrir le martyre en me sachant condamnée.

J'aurais voulu dire à Lily que je l'aimais. Que malgré son choix douteux concernant Liam, elle restait ma sœur et que je serais toujours là pour elle. J'aurais voulu dire merci à Tony de ne pas nous avoir abandonné sur le bas de la route. Emilie... ma petite Emilie. J'aurais voulu la voir grandir et devenir une femme du nouveau monde. J'aurais eu un mot pour chacun des membres de notre communauté... Celle de Rick aussi. Le temps passait avec eux, bien que cours, m'avait rassuré et redonner espoir en l'humanité. Glenn et Maggie pour leur amour, Hershel pour sa patience, Carol pour sa douceur, Beth pour sa candeur, Rick pour son jugement. Carl... J'aurais voulu allégé sa douleur et rendre sa réalité plus douce. Lui donner les clefs pour s'en sortir dans ce monde tout en profitant de l'insouciance due à son âge...

TWD : Vacances SurprisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant