Partie 10

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Je suis en réunion au travail, toute l'équipe de manager est réuni autour d'une table pour écouter notre directeur faire le point sur le mois passé.

Depuis plusieurs mois, mes collègues et moi sommes en compétition pour aller en convention au siège de notre entreprise pour y découvrir des nouveautés sur le service afin de rendre les clients heureux de leur visite dans nos restaurants. Je ne suis pas motivée pour y aller, rester assise sur une chaise pendant des heures, je ne supporte pas ça et surtout écouter des personnes qui fabriquent des théories sans vraiment connaitre le travail m'insupporte. Du coup, je me suis battue sans me battre afin de minimiser mes chances d'être sélectionné.

« Sandy, tu pars à Paris pour la convention »

Mon directeur a l'air fier de lui, il savait que je ne voulais pas y aller et pourtant il a réussi à m'y envoyer, ce qui m'agace fortement.

« Super, j'ai hâte. »

Le ton de ma voix en dit long sur mon état d'esprit ; je me force à sourire pour lui faire plaisir.

Le séjour est dans deux jours, il faut que je me trouve des tenues simples mais habillées ainsi qu'une robe pour la soirée finale avec tous les autres managers de France. Je ne suis pas du tout motivée, je ne veux pas y aller. Je râle auprès de mon directeur mais rien n'y fait ; mes billets de trains sont déjà dans une enveloppe, je suis prise au piège.

Je prépare ma valise sans aucune envie ce qui me vaut de la refaire trois fois, j'ai mis pleins de vêtements sauf ceux que je viens d'acheter pour la convention. « Un peu de sérieux Sandy ! ».

Après avoir passé une heure à finaliser ma valise en évitant de prendre des habits pour trois mois, je vérifie mon heure de départ sur mon billet.

« Passes me chercher pour 19h, je pars à 20h », préviens-je Lucia, qui est mon taxi pour aller jusqu'à la gare.

Mon arrivée à Paris est prévue pour 00h30. Je vais découvrir une ville inconnue en pleine nuit, toute seule avec comme unique compagnie mon téléphone qui me guidera jusqu'à mon hôtel. Cette pensée me fait froid dans le dos. A mon retour au travail, je vais leur expliquer ma façon de voir les choses : on ne laisse pas une femme seule dans une ville à une heure aussi tardive.

« Bon séjour, Sandy, profites bien pour draguer »

Lucia est toute contente car elle sait que ce genre de phrase m'énerve ce qui l'insiste à le faire régulièrement.

« Prend soin de mon bouquet », dis-je lui faisant un clin d'œil avant de monter dans le wagon.

Ce bouquet compte beaucoup pour moi, il est mon unique lien avec lui ce qui le rend précieux.

Cela fait deux jours que je suis arrivée à Paris, les cours sont intéressants contrairement à ce que je pensais avant mon départ. L'équipe est sympathique, j'y ai retrouvé une collègue d'un restaurant qui se trouve dans le sud, là où j'ai travaillé pendant six ans. On ne c'était pas vu depuis ma démission du coup, nous nous racontons notre petite vie pendant les pauses ce qui rend mon séjour plus agréable.

Les journées à la convention sont plutôt chargées, les cours commencent à 9h le matin avec une pause de 15 minutes, se terminent vers 12h30 pour reprendre à 13h30 jusqu'à 17h. J'ai l'impression d'être au lycée, d'ailleurs, ça y ressemble un peu avec sa salle de cours, ses tables et ses chaises même si c'est une version plus adulte et professionnelle.

Mon escapade à Paris prend fin ce soir après la soirée de clôture. D'après les formateurs, c'est un rituel afin de profiter une dernière fois d'être tous ensemble avant de rentrer chacun dans sa ville au quatre coin de la France. Vu que c'était sur mon programme, je ne suis pas étonnée mais à voir la réaction de certains, j'ai l'impression qu'ils n'étaient pas au courant vu qu'ils portent un large sourire sur leur visage.

Un amour impossible Où les histoires vivent. Découvrez maintenant