Chapitre treize

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"Seul l'amour peut garder quelqu'un vivant."

Je ne savais pas exactement depuis combien de temps nous étions allongés sur ce lit, un simple caleçon recouvrant nos corps encore un peu transpirants. Nous avions repris nos souffles, mais rien que les souvenirs de ce que nous venions de partager me faisaient sourire. J'avais encore tout en tête et ça allait sûrement être le cas pour un long moment.

Aloïs était allongé normalement, la tête sur un oreiller, regardant le plafond blanc. Quant à moi, je me trouvais perpendiculaire à son corps, la tête sur son ventre à regarder aussi le plafond qui semblait nous rappeler nos ébats. Il me caressait les cheveux, ce qui m'apaisait, et sur le moment, je n'avais envie d'être nul part ailleurs qu'à cet endroit où je sentais presque son cœur battre.

J'avais trouvé un garçon qui me faisait oublier le monde entier et je ne comprenais toujours pas comment il y parvenait. Cela revenait à l'impossible, comme savoir combien d'étoiles se partageait l'univers.

Nous n'avions pas dit un mot, seul le bruit de mes inspirations et de mes expirations se faisait entendre. La fumée qui s'immisçait dans mes poumons me faisait un grand bien et la voir ressortir d'entre mes lèvres pour atteindre le plafond était un beau spectacle. Je me fichais bien de savoir si j'y étais autorisé, Aloïs n'avait pas fait de remarque et le reste n'avait que peu d'importance.

Je ne savais pas où se trouvaient les amis du brun à mes côtés, je ne savais pas s'ils nous avaient entendu mais je n'en avais rien à faire. J'étais bien, j'avais de belles images en tête et rien ne pouvait me les arracher, même pas les amis répugnants d'Aloïs, du moins, c'était ce que je pensais.

Au moment où j'expirais une nouvelle fois la fumée qui monta vers le plafond tel un nuage, la porte de la chambre s'ouvrit. Je ne pris pas la peine de me redresser, je tournai simplement la tête mais je sentis le jeune homme en dessous de moi s'agiter. Il devait sûrement être mal à l'aise par rapport aux vêtements qui traînaient encore au sol où par rapport au fait que nous étions encore à moitié nu, mais moi, je n'en avais rien à faire.

Je continuai à fumer sans me poser la question de ce qu'il allait me dire, de toute manière je n'allais pas changer mes habitudes pour cet idiot qui était planté à l'encadrement de la porte.

«Amalia m'a dit que vous étiez ici... Je ne voulais pas déranger...» Bégaya-t-il, visiblement mal à l'aise.

À vrai dire, c'était assez amusant de voir cet homme qui ne savait pas quoi faire devant la vision qu'il avait d'Aloïs et moi, en caleçon et plutôt proches.

Le brun à côté de moi me poussa légèrement afin de s'assoir, lui aussi était visiblement mal à l'aise. Je ne comprenais pas tellement pourquoi il l'était, et je commençais à ressentir de l'énervement à cause de cet homme qui nous fixait alors que je pensais ne plus en ressentir pendant quelques temps encore.

«Tout va bien, ne t'inquiètes pas. Elle a eu raison.» Répondit finalement Aloïs.

Entendre sa voix après tout ce long silence, me fit un effet surprenant, comme si je ressentais enfin un sentiment qui m'était familier. J'avais besoin de sa voix pour m'apaiser de cette colère qui s'était emparée de moi au moment où ce métis était rentré dans la pièce. Même si je ne sentais pas son toucher, sa voix avait une emprise impressionnante sur moi et cela me fit un peur.

Mon regard voyageait entre l'homme qui m'était inconnu et celui que j'avais appris à connaître, ils se regardaient comme si l'un était entré au mauvais moment et comme si l'autre avait été pris au piège.

Killer • Tome I [ CORRECTION EN COURS ]Where stories live. Discover now