Killer • Tome I [ CORRECTION EN COURS ]

Chapitre cinq

" Il y a des êtres qui nous touchent plus que d'autres, sans doute parce que, sans que nous le sachions nous-mêmes, ils portent en nous une partie qui nous manque. "

« - Oui allô ?
- Oui Aloïs, j'ai besoin d'aide. »

...

Je pus sentir son sourire sans même le voir et heureusement que je n'avais pas la vision de celui-ci car il m'aurait grandement déstabilisé.

« Nolan ? », dit-il avec une once de doute.

Je soupirai puis je marmonnai un "ouais", heurté par le coup que je venais de prendre dans ma fierté.

Je savais pertinemment qu'il souriait mais il ne le laissait pas paraître pour autant, je n'entendais que sa douce respiration.

« Quel est le problème ? », questionna-t-il.

J'avais un sérieux problème oui, c'était le cas de le dire. J'étais entrain d'appeler le jeune homme que je voulais tuer pour qu'il me sorte d'une forêt alors que j'avais tué son oncle et que je venais de le voir détruit par cette perte. C'était plutôt inhabituel comme situation.

« Prends ta putain de voiture et viens me chercher. »

J'avais été obligé d'employer un ton autoritaire pour bien me faire comprendre et même si ça ne changeait strictement rien car il aurait pu refuser, j'avais préféré le dire ainsi plutôt que tout gentiment, pour ne pas perdre le peu de dignité qu'il me restait.

« Tu es où ? », soupira-t-il.

Je regardai autour de moi comme pour vérifier que j'étais toujours dans cette forêt dont les arbres recouvraient le ciel obscurcit et c'était le cas, malheureusement.

Je lui indiquai alors le nom de la forêt tout naturellement, comme si je ne venais pas de parcourir tout le chemin en courant.

« Mais c'est à une heure en voiture ?! T'as fait tout ça à pied ? », s'exclama-t-il.

Sa voix avait laissé paraître une once d'inquiétude, comme s'il se souciait vraiment de mon cas.

Je décidai de ne pas me laisser avoir par les sentiments une nouvelle fois, de fermer les yeux et de lui répondre comme je savais si bien le faire.

« Tu comptes m'interroger toute la nuit ou venir me chercher ? », lançai-je.

Je l'entendis soupirer puis un long silence commença. Cela me rappela ma vie, un long, vide et noir silence, rien de plus. Ce n'était que quelque chose de perpétuellement semblable tout au long mais Aloïs avait changé la donne, il avait ajouté un petit plus à ma vie, sans que je ne sache de quoi il s'agissait. Mais je ne voulais rien de ce qu'il me donnait et je le repoussais en vain.

« Tu ne bouges pas. », ordonna-t-il.

Cela voulait dire qu'il venait me chercher dans cette forêt complètement perdue et je ressentis un sentiment de satisfaction, ce qui était assez inhabituel pour ma part. Il venait me chercher malgré la haine qu'il avait semblé me porter après la mort de son oncle, ce qui était également assez incompréhensible.

Je ne lui répondis pourtant pas, il avait parfaitement compris que je n'allais pas bouger pour aller me perdre encore plus et puis je n'allais pas changer d'avis en si peu de temps.

Il raccrocha en se rendant compte que ma seule réponse était le silence et que je ne m'apprêtais pas à utiliser ma salive pour lui.

***