Killer • Tome I [ CORRECTION EN COURS ]

Chapitre un

"Le meurtre, chez l'homme, c'est tout près, c'est juste sous la peau, frémissant, c'est au bord des yeux comme le désir, à fleur de tête. Le meurtre, en un sens, n'est qu'une figure du désir : c'est l'envie de vous le faire passer."

J'étais prêt pour ce soir, l'envie me montait à la tête et je ne pouvais plus attendre. C'était comme ça à chaque fois, je sentais que je ne contrôlais plus rien, j'avais envie de voir du sang sortir par les plaies profondes et douloureuses que j'aurais créé chez ma victime. Les battements de mon cœur s'accéléraient à chaque fois que je pensais au plaisir et à la jouissance que je ressentirai à la nuit tombée. Mon couteau était maintenant mon seul et unique amour.

Jusqu'à ce soir Nolan.

***
Je me trouvais dans une petite ruelle où personne n'aurait jamais osé s'aventurer, elle était bien trop sombre et mal famée.

Mon couteau, mon meilleur ami, mon seul amour, tournait délicatement dans ma main droite, prêt à transpercer la chair de celui qui oserait traverser la ruelle. Je sentais mon corps réclamer ce sentiment qui s'emparait de moi lorsque je tuais, c'était devenu une sorte d'addiction. J'étais bien trop faible pour y résister mais mon couteau me rendait fort, c'était un vrai cercle vicieux qui faisait de moi une personne à fuir.

Et il le fit. Il traversa cette ruelle pendant que je m'y trouvais, grossière erreur.

Je m'avançai donc vers lui, rangeant mon arme dans ma manche afin qu'il ne m'échappe pas en voyant la mauvaise intention que j'avais. Il se trouvait qu'il avait les cheveux bruns, il était assez grand mais il ne me surpassait pas. Il était bien habillé, trop bien habillé pour quelqu'un venant d'une basse échelle sociale, la victime parfaite. L'homme marchait tranquillement sans se soucier de la situation dans laquelle il s'était mit en s'avançant vers moi.

Au moment où je fus assez proche de lui, je sortis enfin le couteau, le plaquant contre le mur sale et humide qui se trouvait à ma disposition. L'arme blanche vint se placer contre le cou du jeune homme qui ne semblait pas avoir réagit à la situation. Il resta immobile, me regardant comme si j'étais la personne la plus normale au monde, et le pire, c'était qu'aucune peur ne se ressentait dans son regard. Je pressai légèrement la partie tranchante contre son cou, laissant une petite coupure peu profonde qui laissa échapper des petites goutes de sang. Je sentis enfin le sentiment de jouissance s'emparer petit à petit de moi et mon regard se fit noir, voulant ressentir la peur dans celui de ma victime. Mais rien n'y fit, il resta tout à fait de marbre face à moi, Nolan Williams, qui normalement faisait hurler de peur ses victimes.

« Tu peux couper l'artère, tu sais, je n'ai pas peur de la mort. », dit-il d'une voix bien trop calme à mon goût.

La rage monta en moi, ce qui n'était normalement pas habituel lors des meurtres que je commettais. J'étais habituellement sous l'emprise d'un sentiment de plaisir, aucune haine n'était ressentie pendant l'acte.

C'était la première fois, la première fois que les événements me dépassaient parce que je prévoyais absolument chaque détail, mais là, c'était quelque chose de totalement imprévu qui se passait.

Le jeune homme commença à sourire et je dus serrer la mâchoire pour ne pas lui trancher la gorge en un habile coup de poignet. Je devais d'abord ressentir la peur en lui, le sentir trembler jusqu'à en perdre l'équilibre et à en hurler à se couper la voix. Je voulais l'entendre me supplier de le laisser en vie, je voulais le voir pleurer à en avoir les joues irritées dû au frottement de l'eau salée contre sa peau. Et seulement à ce moment là, je pourrai enfin planter la lame de mon couteau dans la chair tendre de son abdomen.

« Pourquoi est-ce que tu n'as pas peur ? Tout le monde a peur de la mort. », lâchai-je d'une voix volontairement grave et rocailleuse.

Il sourit d'autant plus, sans que je n'en comprenne la raison. Je restai impassible et lui essayait de me faire perdre pied avec son putain de sourire qui illuminait la noirceur de cette ruelle.