Chapitre trois

8.3K 534 118
                                    



"La haine trouble la vie ; l'amour la rend harmonieuse. La haine obscurcit la vie ; l'amour la rend lumineuse."  


Je me trouvai en face d'Aloïs qui ne semblait pas apprécier que je me tienne aussi près de sa mère nommée Madeleine, comme elle me l'avait dit précédemment pendant le repas. Il était vrai que le voir ressentir autant de peur était assez jouissif.

Ce que nous mangions était délicieux et même avec tous les aliments nécessaires pour ce plat, je n'aurais pu en faire un comme celui-ci.

Sa mère se tourna doucement vers moi en finissant le contenu de son assiette qu'elle avala très vite.

« Tiens mon grand, quel est ton prénom ? », dit-elle d'une voix claire.

Voici la question que je redoutais, je ne voulais pour le moins du monde divulguer cette information. Si la police trouvait mon prénom, celui du tueur que j'étais, alors la famille d'Aloïs pourra être liée à l'enquête et donner des informations sur moi, ce que je ne voulais pas.

Je ne pus m'empêcher de regarder Aloïs qui avait un véritable regard de défi, il me défiait de donner mon patronyme. Je connaissais le sien et lui ne connaissait pas le mien, j'avais donc une longueur d'avance mais je ne pouvais pas résister au défi qu'il me lançait. Je ne me ferais pas chopper et point barre.

« Nolan. », soufflai-je en regardant l'homme en face de moi.

Il me sourit, comme s'il avait gagné, un vrai sourire de vainqueur. Je lui lançai le même, c'était moi qui devait gagner et non lui.

« Bien. Et quels sont tes hobbies Nolan ? », questionna-t-elle doucement.

Enfin une question intéressante et pertinente. J'allais pouvoir m'amuser un peu pendant ce repas beaucoup trop ennuyeux à mon goût.

Je tournai le regard vers le fils de mon interlocutrice, il semblait extrêmement nerveux. Il fronça ses sourcils comme pour me demander ne pas dévoiler quelque chose qui pourrait faire hurler et courir sa mère dans les secondes qui suivaient. Je lui souris, ce qui empira son stress à vu d'œil.

« Mes hobbies... Voyons... J'aime faire passer toutes formes de sentiments aux gens par l'art de l'interprétation, j'aime jouer le rôle du méchant, voir les gens me détester, je trouve ça amusant.», lâchai-je.

La femme hocha lentement la tête avec un grand sourire qui était fixé sur ses lèvres depuis le début du repas. Quant à Aloïs, il semblait se détendre légèrement en voyant que sa mère n'avait pas compris, il frotta son visage avec ses mains comme s'il venait d'échapper à la pire chose au monde.

« Je vois », dit-elle alors qu'elle n'avait absolument aucune idée de ce que je voulais dire.

Le jeune homme qui se tenait en face de moi était au courant de la signification alors que la femme n'en savait strictement rien, pourtant elle faisait comme si. Je lui aurais bien tranché la gorge d'un coup de couteau mais je voulais la peur d'Aloïs, rien d'autre.

Le couteau que je tenais en main me rendait complètement fou, j'avais envie de voir du sang couler sur la belle moquette blanche du sol mais je devais me retenir. Les meurtres que je commettais se faisaient avec la peur et non pas avec le sourire déstabilisateur d'un beau brun.

« Tu as finis mon chou ? », demanda la femme.

Le petit surnom utilisé m'arracha un sourire que j'essayai de cacher en me pinçant les lèvres. Je vis Aloïs froncer les sourcils comme pour me demander d'arrêter, alors je souris encore plus. Il semblait vraiment gêné du surnom que lui avait donné sa mère et je devais avouer que pendant un millième de seconde j'avais trouvé cela adorable.

Killer • Tome I [ CORRECTION EN COURS ]Where stories live. Discover now