Chapitre 7

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Au bout d'un trentaine de minutes de marche , je découvre un géant lac avec une plage, dommage qu'il fasse si froid... Elle va boire et moi je m'assois sur le sable, quand elle revient, doucement, elle se couche à côté de moi. Et je m'endors sur elle. En rouvrant les yeux je regarde ma montre: 15h 45. Ça va faire 4h que nous sommes parties. Je me lève et m'assois sur elle, encore couchée. Sans m'y attendre elle se lève et je me retrouve sur son dos. Elle repart en marchant vers la colline. Au lieu de 30 minutes de galop pleines balles, nous avons fait un retour de 2h30 au pas et au trot. Je regarde ma montre: 18h 15. Elle me laisse tout en haut de la colline, je lui dis au revoir et retourne chez moi. Je mange un coup et monte me coucher.

Le lendemain, ma mère ne me dit rien sur cette histoire, elle me comprend. Je raconte tout ça à Lola le matin et l'après midi, retourne voir Galaxie. Quand je descends, je tombe sur Mr Courier.
-Elle est où ta jument ma fille?
Je réponds avec un petit sourire en coin:
-Je ne suis pas votre fille, et si vous voulez la trouver, c'est sans moi! Je vous le répète.

Un garçon de mon âge fait irruption et dit à son père:


-Papa, laisse tomber, elle ne te la laissera jamais!

Il m'adresse un sourire. Je fais de même en remerciement.
- Foutez-moi la paix, monsieur, foutez-lui la paix, par pitié.
-Je suis sûr que c'est ma jument! Renchérit-il sur un ton coléreux. Et quoi qu'il arrive, je la retrouverai!!

Je fronce les sourcils, annonce un "Sans moi!" Et repart.
Le lendemain après-midi, après avoir repéré l'heure où ils viendraient, je vais dans la forêt. Je siffle, et entends un hennissement. Je cours la rejoindre. Elle est prise dans un piège qu'ils ont posé le jour précédent.
-Les salauds!! Je m'écrie avant de lui retirer le sabot du piège, elle saigne. Une idée me vient... Je lui bande le boulet avec mon gilet avant de l'emmener là où je voulais. Je lui fais faire le tour de la colline, docilement elle me suit. J'arrive devant chez moi. Je m'assure que personne ne me voit et la fait rentrer dans notre grande étable. Elle regarde tout, et les vaches la fixent, mais elle ne dit rien, elle rentre en deux minutes à peine. Je la mets derrière tout le troupeau au fond. Dans le box de mise bas. Elle ne dit presque rien, à part me transmettre son stress. Je lui apporte du foin, elle y prend goût plutôt vite, de l'eau et quelques grains, mais elle n'aime pas, elle les recrache. Je ressors naturellement et va jusqu'en haut de la colline, je les observe, ils sont 10 à chercher, enfin 9, parce que le garçon ne les aide pas du tout. C'est lui qui me voit en montant voir en haut, je suis d'ailleurs soulagée que ça soit lui.
-Salut! Me Lance-t-il à voix basse, il se cache avec moi. Je les aiderai pas à chercher, ce qu'ils te font est trop injuste.
-C'est gentil! Je l'ai cachée, mais tes parents ont mis des pièges!!
Il répond:
-Je sais, j'en ai retiré le plus que je pouvais. Tous ceux que j'ai vu.
-Ils vont savoir que je l'ai libérée... Je dis limite en pleurant.
-Pourquoi?
-Le piège l'a fait saigner...
Il le regarde et prend un air mystérieux:
-Je savais qu'elle était dans le coin, seulement je ne l'ai jamais dit. C'est moi qui, petit, l'ai libérée. Elle s'échappait tout le temps déjà à un an. Je me suis dit qu'elle voudrais être libre. Je ne l'ai jamais revue.
-Woooh... Je m'exclame discrètement.

Il repart voir son père naturellement.
Je passe la nuit avec elle, et j'attends 2 jours avant de la libérer. Ça tombe bien, puisque le troisième jour, Mr Courier se présente chez nous.
-Bonjour Riley! M'accueille l'homme, alors que je descends.
-Bonjour.
-Écoute, nous sommes partis sur de mauvaises bases. Cette jument représentait beaucoup d'espoir pour moi, tant au niveau compétitif qu'à la reproduction.
-Et? je le coupe, sèchement.
-Laisse moi juste faire un contrôle vétérinaire, pour savoir si c'est bien elle.
-Vous vous souvenez ce que je vous ai dit? C'est la même réponse.
-Riley, je te demanderais tous les jours et je ne lâcherais pas cette affaire tant que ça ne sera pas réglé. Autant dire oui tout de suite!
Je pleure presque..
-Mais vous avez songé une seconde à la vie de cette jument? Vous avez songé une seconde à combien je l'aime!? Vous avez songé à ce qu'elle va vivre au futur si jamais c'est elle? Vous avez songé deux secondes a tout ça?! Vous êtes un homme affreux! Vous ne montrez absolument pas l'exemple! Vous êtes méchant et égoïste!

Je pleure définitivement. Frédéric se rapproche et me prend l'épaule.
-Dis oui, je t'en prie! Si jamais c'est elle, je ne promets pas qu'elle retournera au haras pour autant.
-Vous ne lui ferez rien? Rien du tout? Je demande en séchant mes larmes.
-Rien.

Promet-il, mais je n'étais pas certaine de ses paroles, il pourrait me faire un coup et l'emmener, comme dans toutes les histoires du genre.

Merci de me laisser ma LibertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant