Chapitre 5

90 9 0
                                    

Toute la nuit, je n'arrive pas à dormir, j'ai mal au ventre, je m'en suis rendue malade, ma grande et belle jument avait disparu... Et j'en étais morte d'inquiétude. Je comptais les jours depuis notre rencontre: 30 jours tout pile. On se voyait continuellement, et chaque jour je l'aimais un peu plus. Elle me manquait terriblement, ma grande jument.. Le matin, je remonte en haut de la colline, appelle encore Galaxie, je n'ai pas de réponse. J'attends l'après-midi pour partir avec mon chien en repérage, ce n'était pas normal du tout! Je descends jusque tout en bas de l'autre côté, Cheyenne (mon chien) cherche.
Enfin, au bout d'une heure de marche en s'éloignant de l'autre côté de la colline, je la trouve. Elle était en sueur, enfermée dans une espèce de grosse caisse, je l'entendais seulement. L'énorme caisse verte présentait: Société Fourrière, pour le bien des animaux.

Je n'en revenais pas. J'ouvre les loquets de la porte et la laisse coulisser jusqu'à l'ouverture complète, c'est là que Galaxie me reconnaît, elle sort au trot en sueur et file vers la colline.
- Attends-moi! Elle s'arrête, viens! Viens ma belle! Finalement, je la rejoins en courant et côte à côte, on court comme des dingues jusqu'à la colline. Je prenais conscience qu'elle n'était pas à l'abri de ce genre d'enlèvement. Alors j'ai eu une idée. Je l'ai réalisée après avoir passé un énorme moment avec elle. Elle s'était couchée de fatigue, et je m'étais assoupie sur son corps. Je suis discrètement allée acheter un joli licol sur lequel j'ai fais gravé "Merci de me laisser ma liberté". J'ai mis deux jours avant qu'elle l'accepte, mais sous l'effet des pommes c'est passé tout seul! J'avais au passage acheté une caisse avec des brosses, et je l'avais pansée pendant longtemps, si bien que son poil en brillait. Je ne sais pas si j'ai conscience de tout ce que je fais.

 Quelques jours plus tard, le même camion de fourrière passait dans la ville, et pendant qu'ils affichaient leur avis de recherche j'allais les voir.
-Bonjour! Je lance sympathiquement au chauffeur qui attendait son coéquipier.
-Bonjour d'ameselle!
-Que cherchez vous?
-On a chopé dans la colline l'aut'jour un ch'val alezan, c'pas normal tout ça, mais il a réussi à s'tirer de la camionnette quand on est r'partis chercher de l'essence et réparer le camion! Un ch'val comme ça en liberté ça appartient forcément à quelqu'un!! On l'aurai bien passé chez l'véto pour savoir à qui il est mais impossible de l'retrouver!
Je baisse les yeux...
-Elle est sauvage monsieur...
-Tu l'connais ce canasson?
-Oui, elle était sauvage quand je l'ai trouvée! Et elle était morte de peur dans votre camionnette! Parce qu'elle en avait jamais vu un camion!! Je commence à lui crier dessus, dans mon emportement. Et maintenant je vous prierais de la laisser tranquille ma jument! Elle vit en liberté et elle n'est pas faite pour être enfermée!!! Vous comprenez ça!? Je lui ai mis un licol pour que ça n'arrive plus, je vous déconseille d'y retoucher! De toute manière, elle ne se laissera sûrement pas faire!

Le chauffeur et le coéquipier me regardent, effarés.


-Riley? Intervient Lola, qui m'avait entendue. Le chauffeur garde son calme:
-Et tu l'a depuis quand c'te jument?
-Depuis 1 mois.
-Mais les ch'vaux sauvages n'existent pas dans le coin, elle n'est là par hasard ta jument, si elle est pucée, on peut r'trouver à qui elle est!
-Et moi je vous dit que jamais de sa vie elle ne remontera dans une camionnette. Elle a été abandonnée, c'est sûrement son sort. Je ne veux pas en savoir plus.

Fâchée, je repars dans ma chambre. J'ai à peine eu le temps de le voir, mais presque tout le village avait tendu l'oreille...
Pendant que j'explose deux ou trois objets en porcelaine de rage, Lola entre dans ma chambre essoufflée.
-Riley!
-QUOI!?

Je me retourne énervée, folle de rage! Ces camionneurs me tapaient sur le système à un point inimaginable.


-Déjà tu vas commencer par te calmer! Me crie Lola, tu vas t'asseoir, et ensuite! Tu vas m'expliquer.

Comme un enfant, j'obéis à la lettre, je m'assois, et lui raconte toute l'histoire. A la fin de mon récit, elle me dit:
-Je comprends, tu aurais quand-même mieux fait de m'en parler, mais en me disant de ne rien dire! Enfin bon, maintenant on va tout faire pour la garder en sécurité, hein?
J'explose en larmes dans ses bras, elles sont froides par rapport à mes joues, je renifle un peu. Et je la serre fort.
-Tu comptais me la présenter quand?
Je rie à travers mes larmes, je vois tout flou.
-Je sais pas!
-Tiens.

Elle me tend plusieurs mouchoirs. Je le prends et souffle dedans.


-Tu n'as pas envie de savoir à qui elle pourrait appartenir sérieux?
-Heu... Ben je sais encore pas! Oui parce que je suis presque sûre qu'elle n'est à personne, non parce que je ne veux pas la laisser partir à cas où. Je réponds avec inquiétude.
-Le propriétaire ne peut pas être si méchant que ça si?
-Ben... Pour l'abandonner...
Elle approuve.
-Bon, je vais y aller, demain tu m'emmènes la voir?
-Ouai! Mais je ne suis pas sûre qu'elle t'acceptes... J'ai mis quelques jours moi! Et encore je l'avais sauvée! Elle me quitte en riant, et moi je la dessine, avec son licol.

Merci de me laisser ma LibertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant