Chapitre 4

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-Je me promène, ça ne se voit pas?
-Ouai, bien-sûr! Et le cheval, tu te fous de moi? Dit-il avec un sourire.
Je rie deux secondes avant de répondre:
-Si tu le dis je te tue!

Il rigole avant de s'exclamer:
-Ok t'inquiète! A personne promis juré craché! Et il crache juste à mes pieds.
-Burrkk, Jean!

Nous remontons en discutant. De mon côté, entre Galaxie et moi, il avait tout foutu en l'air. Elle aurait peur de moi, maintenant...
1 jour passe.
2 jours passent.
3 jours passent.
10 jours passent.
Tous les jours je venais à la même heure, tous les jours je sifflais, tous les jours elle venait, pas une fois elle ne s'approchait à plus de 20 m. Elle m'observait longtemps, et je faisais de même, je n'avais pas besoin de paroles pour la comprendre, c'est là que j'ai vu toute la beauté qui faisait qu'avec elle je rêvais éveillée. Tellement de fois, j'avais entendu: "Les chevaux c'est magnifique, c'est magique, c'est un compagnon extra, le cheval ne se mange pas" et je ne les avais jamais cru, tous ces gens qui le disaient. Mais maintenant, je les approuvais. Au fur et à mesure je comprenais que c'était très différent des hommes, que le contact et les liens fixés étaient très fort, que c'était une espèce d'attirance très forte, comme la cigarette. J'avais tout le temps envie de la voir, pourtant je ne faisais rien à part à la regarder, mais ça me suffisait. Un jour, je lui ai apporté du pain sec et quand elle est venue, je lui ai lancé. Elle a d'abord eu peur, puis elle est venue le renifler, et elle l'a mangé en me fixant. Ensuite elle s'est approchée, à portée de bras de moi, je ne bougeais pas. Je fermais les yeux. Elle m'a sentie de partout, ça faisait des chatouilles, alors je riait doucement, mais elle s'en fichait. Elle a fait le tour de mon corps, assis sur la même pierre. Quand j'ai rouvert mes yeux, elle avait posé son chanfrein (front) contre mon épaule, je sentais son souffle chaud. Décidément, elle était immense, pas moins d'1m70. Doucement, je tends ma main, et j'ose à peine la frôler, elle me laisse faire, alors je la caresse, sur la joue, puis en dessous de l'oreille, pendant longtemps, elle s'endort presque. Au bout d'un très long moment, je reçois un message. Ça la réveille, elle sursaute presque, j'ai eu peur aussi. Je plonge ma main dans ma poche et regarde:
"De: Maman: Tu es où? Tu ne m'a pas dit où tu étais ni pour combien de temps? Je m'inquiète, réponds-moi vite, bisous je t'aime." Je lui réponds que je me promène, que je vais pas tarder à rentrer. Je me lève doucement, lui fais un petit bisous sur le museau et repart, elle me regarde longtemps encore, je le sais parce que je ne veux pas la quitter, donc je me retourne souvent. Arrivée en haut de la colline, je me retourne une dernière fois, ça fait longtemps que je ne la vois plus, de là où on était on n'aperçois pas le sommet. Je siffle une dernière fois. J'entends un hennissement. Je me retourne, puis entends des pas qui se rapprochent vite, et je la vois arriver au galop. Elle s'arrête tout près de moi. Tout doucement j'entoure mes bras autour de son cou, lui dépose un dernier petit baiser et part.


Le lendemain, je retourne à la même heure de l'autre côté, siffle. Je l'entends hennir et arriver. J'ai prévu pleins de friandises: deux pommes et du pain sec. Elle avale goulûment le pain sec avant de s'attaquer à la pomme. Je garde la deuxième en réserve! Je commence à marcher en tendant la pomme derrière moi comme si de rien n'était, elle me suit en tentant de l'attraper, mais je l'en empêche, alors comme pour jouer elle trotte à côté de moi. Quand je me mets à courir elle lève la tête, les pattes avant et arrière, elle est tellement grande que la première fois, elle me fait peur, malgré tout je ne connais pas les jeux des chevaux. Puis je m'habitue, je cours à fond et elle me suit au trot, je ne peux pas aller plus vite. Chaque jour les jeux comme cela se renouvellent, durant 2 semaines.
-Galaxie? Galaxie! Je siffle.
Rien.
Je descends un peu plus bas, je siffle: rien.
Je m'assois, et j'attends, je siffle, j'attends. Pendant 1 heure je la cherche, et je finis par remonter la colline sans l'avoir vue.  Je rentre donc, en larmes. Mais qu'est-ce qui a bien pu lui arriver? Où est-elle? Elle est blessée?

Merci de me laisser ma LibertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant