Chapitre 12

Depuis le début
                                    


Il tiqua lui-même à ses mots, est-ce que ça sonnait aussi faux aux oreilles de l'élève qu'aux siennes ? Il répondait à ses messages et il l'invitait même chez lui, c'était trop contradictoire avec ce qu'il disait et il en avait conscience. Pourquoi est-ce que c'était si difficile avec lui ? Juste parce qu'il l'avait surpris à coucher avec Mathéo il le laissait maintenant avoir tout ce qu'il voulait ? Certainement pas.

« Je ne trouverais personne si j'embrasse mal, il faudrait que quelqu'un m'apprenne avant. »

« Alors là tu peux toujours rêver. » Ricana Nathan sachant très bien où il voulait en venir.

« Pourquoi ne vous éveillez-vous pas ? »


Les yeux de William semblaient tristes, ou quelque chose comme ça et Nathan ne comprenait rien à son ton limite suppliant, ni à ses questions bizarres. Elles n'avaient aucun sens pour lui. S'éveiller ?Muter ? Qu'est-ce qu'il pensait au juste qu'il pouvait être ? Et ce comportement, il y avait déjà réfléchit et franchement, il ne voyait pas où il voulait en venir. L'aguicher, le menacer, le toucher, est-ce qu'il était réellement attiré par lui ou est-ce que c'était juste un jeu un peu trop pervers pour un adolescent ? Un jeu qu'il ne maîtrisait pas ?


Ils entendirent la porte d'entrée claquer et la voix du père de William hurler son nom dans la maison. Le garçon sursauta avant de se reculer en tremblant, lâchant un « merde » tout bas. Il regardait par terre, les yeux rivés au sol, quand l'homme arriva jusqu'à la cuisine.


« Qu'est-ce que tu fous là William ? Je t'ai dis de ne pas embêter ton professeur. Maintenant rentres à la maison ! »


Nathan regardait la scène un peu en retrait, totalement décontenancé parce qu'il se passait. L'homme venait-il réellement de rentrer chez lui sans même frapper ? Est-ce que c'était le plus gros problème néanmoins ?


« Je veux pas. » Hurla presque William. « Pourquoi tu veux pas lui dire ? Pourquoi est-ce qu'il faut pas qu'il sache je... »


La paire de baffe qui retentit dans la pièce fit réagir un peu trop brusquement le professeur alors qu'il venait de jeter son poing dans la tronche de ce demeuré qui osait frapper son fils. L'homme se retrouva à terre, complètement sonné mais il ne broncha pas, restant dans sa position comme s'il attendait que la fureur de Nathan ne s'évapore. Le brun mit ses mains dans ses cheveux en les tirant en arrière. Il avait déconné là, vraiment.


Le pire fut sûrement quand William lui fit face en une fraction de seconde, se plaçant entre lui et son père pour le défendre et qu'il se mit à grogner étrangement. Nathan n'était pas du genre à frapper un homme à terre, il pouvait se calmer, mais le garçon ne le fit pas, s'avançant encore plus près de l'adulte en montrant ses crocs. Un frisson remonta le long de la colonne de Nathan, mais il n'avait pas froid, il n'avait pas peur non plus et il ressentait quelque chose d'étrange au fond de lui. Sa respiration se faisait plus courte et plus colérique.


Le père de William se releva rapidement en voyant ça, attrapant le bras de son fils pour qu'il recule, de la crainte clairement visible au fond de ses prunelles.


« Arrêtes William, je t'en prie ne fais pas ça. »

« Pourquoi ? »

La prophétie des chasseurs - Les opposés  [Tome 4]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant