Chapitre II : Duel - Première Partie

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Salut à tous! Un petit message avant de commencer pour vous remercier d'être de plus en plus nombreux à prendre part à l'aventure, ça me fait énormément plaisir! Je tiens aussi à vous dire de vous accrocher encore un peu, je sais que j'ai une narration plutôt lente parce que j'aime poser les bases de mon histoire, mais sachez que ça ne va pas tarder à démarrer pour nos deux gaillards et votre attente va être récompensée. Bonne lecture !!

Le calame gratta le parchemin de longues minutes durant, instaurant un mutisme général. Avec circonspection, le scribe couchait sur un papier les derniers amendements que venait de lui dicter Orcéus, sous les suppliques silencieuses d'Hagron qui le pressait intérieurement d'en finir. Un résumé des décisions prises suite aux divers problèmes exposés au cours de la réunion, autrement dit un ramassis de charabia diplomatiques dont le jeune homme n'avait cure. Aarius était bien plus enclin à la politique. Hagron contracta ses cuisses endoloris pour en faire circuler le sang - et accessoirement s'assurer qu'elles étaient toujours fonctionnelles - faisant fi des courbatures qui tarabustaient son dos. Il ne se sentit soulagé que fort relativement quand le scribe cessa d'écrire et son dirigeant déclara levée la séance ; incessamment venait l'heure des audiences.

Campé derrière le Médiateur, Hagron regardait d'un œil amusé les atypiques membres du conseil quitter la table dans un concert de crissements de chaises. L'un d'entre eux se dirigea vers lui. C'était un petit homme rondouillard à la peau d'or, vêtu d'une longue tunique ample qui descendait aux chevilles et qu'il trainait gauchement derrière lui. Une boule de jovialité sur patte répondant au nom de Jobah Nidor. S'approchant du jeune homme, Jobah exulta un sourire aux lèvres, affichant de larges dents blanches. Hagron le lui rendit mais se rappela aussitôt la vanité d'une telle politesse.

-Je me demande quelle mine se cache là-dessous ! gloussa Jobah en tapotant de l'index le masque qui couvrait la face d'Hagron.

Selon la convenance, le Méridien le salua révérencieusement et ajouta :

-C'est un plaisir de constater que vous vous portez bien.

Il exécrait parler à travers ce masque ; chaque mot qu'il prononçait, l'écho le lui amplifiait dans les oreilles. Cela, il le devait à Orcéus qui, lorsqu'Aarius et lui eurent prit leur fonction, signa et ratifia un décret obligeant ses gardiens à servir à ses côtés sous le couvert de l'anonymat.

-Si seulement je pouvais en dire autant de mon Pilier d'origine, bredouilla Jobah, son visage passant de joyeux à triste en un éclair. Pour dire vrai, cette réunion toute entière m'a paru être un déluge de mauvaises nouvelles.

Hagron ne pipa mot. Si c'était pour se faire renvoyer chacune de ses paroles dans les esgourdes, le silence se ferait d'or ! Et puis cet entretien, il l'avait brièvement suivi : des guerres de territoires ; des crises ; des armistices ; des guerres encore, mais économiques cette fois ; des pénuries et même une révolution qui se profilait à l'horizon. Écouter le conseil revenait à se demander comment les Piliers n'avaient pas encore sombré dans le chaos et continuaient tant bien que mal à prospérer.

Se rendant à l'évidence face à l'absence de réponse, Jobah reprit d'une voix étonnamment chevrotante à travers laquelle Hagron décela une certaine hésitation :

-Nous ferez-vous l'honneur de votre présence au dîner de ce soir ?

-Naturellement. confirma le jeune homme éberlué par la question.

Le conseiller glissa son regard vers Orcéus trop occupé à relire sa paperasse pour se soucier d'eux, le reporta sur Hagron, s'éclaircit la gorge :

-Il me tarde de vous y voir, ainsi que les mets qui nous régalerons ! conclut-il de nouveau enjoué. Peut-être même un peu trop.

Et il s'éclipsa de la pièce sans tarder avec le reste du conseil.

L'effondrement des Piliers Tome 1: Le Déclin d'un AstreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant