Piece

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( je me suis confiée à toi et tu m'as jugée!)

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( je me suis confiée à toi et tu m'as jugée!)

- Et si on partait? proposa-t-il, plein d'espoir
- Comment ça?
- On est pas obligés de rentrer, pas vrai? On peut aller où on veut, le monde nous appartient...
- Non, le coupa-t-elle, le monde t'appartiens. Et non, je ne veux pas partir.
- Pourquoi pas?
- Moi j'ai ma vie, ma routine, j'ai tout qui est là-bas. J'ai un travail qui me permet de manger à ma faim, sans avoir à voler, j'ai des missions... Je ne peux pas, désolée.
- Juste un tour du pays. plaida-t-il
- Écoute James, toi et moi ne sommes pas amis, et ne le seront jamais. On est trop différents! T'es le genre de gamin pourri gâté qui a tout ce qu'il veut, quand il veut, tandis que moi, j'ai galeré toute ma vie. On est pas du même monde, pas du même milieux, on ne devrait même pas s'être rencontrés.
- Ce qui me peine le plus dans tous ça, c'est que tu me vois encore comme un gosse de riche, même après ce que je t'ai dit sur moi. Je comprends que tu sois en colère contre moi, et m'excuse pour tout ce que j'ai fais. Je sais que c'est pas facile d'avoir quelqu'un en face de toi qui n'a jamais eu à lever le petit doigt, tandis que toi, tu t'es battue toute ta vie, tout ce que tu a fait c'était pour ta famille, jamais rien pour toi, et aujourd'hui encore.
- Je suis désolée, je ne voulais pas dire ça
- Si, et je suis heureux que tu me l'ai dit. Tu m'as dit ce que tu avais sur le coeur, et ça, c'est le plus important.

Elle ne sut que répondre. Il continua pour elle:
- Tu as raison, nous sommes différents, nous appartenons à deux mondes opposés. Adieu W.

Il se pencha vers elle et lui déposa un doux baiser sur la joue avant de quitter le véhicule.

- James? Tu peux pas partir comme ça! Pour aller où? cria-t-elle

~

Il était partit. Il avait disparu.
Il était sortis de sa vie aussi rapidement qu'il était entré.
Son départ avait laissé en elle un immense vide, un trou. Durant ces quelques jours, il avait réussi à laisser son empreinte dans sa vie, il lui avait donné la pièce manquante de son puzzle. La pièce qui lui permettrait de se reconstruire, d'avancer, d'aller de l'avant.
Pendant toutes ces années, elle avait cherché en vain cette pièce perdue, pour achever son puzzle interne, comme elle disait.
Il était entré dans sa vie, sans crier gare, et lui avait offert cette pièce tant convoitée.
Elle avait mis du temps à comprendre qu'il était parti, elle avait mis du temps à réaliser qu'elle n'avait plus la pièce. En partant, il avait emporté cette pièce manquante avec lui, il l'avait reprise.

Elle ne s'était pas laissée abattre par ce départ, elle n'avait pas voulu. Elle avait continué à mener son existence médiocre, complétant de temps à autres ses missions. Elle ne gravait plus sur les murs de James. Peut-être ce grand patron avait-il ressentit la gêne qu'elle éprouvait à l'égard du jeune milliardaire. Peut-être.
C'était une nouvelle maison, un nouveau propriétaire, et de nouvelles missions. Elle appliquait les ordres, à contre-coeur. Une fois pourtant, peut-être encore sous l'influence de James, elle avait demandé pourquoi elle devait agir comme ça, elle avait remis en cause les ordres. Elle avait posé des questions, trop de questions. En réponse de ce refus de coopérer, le patron, en personne, s'était chargé de la faire virer de son travail entant que serveuse, puis de son modeste appartement. Il avait également fait main basse sur les petites économies qu'elle avait collecté d'arrache-pied. Il lui avait tout pris. Et elle, n'avait pas eu d'autres choix que de ramper vers lui, lui demandant son aide.
Il n'avait pas tout de suite accepté et l'avait laissé un an dans la merde. Elle n'avait plus rien, et ne voyait plus l'utilité de se nourrir, ou du moins de voler pour se nourrir. Elle n'avait pas non plus mendié dans la rue. Elle se laissait mourir à petit feu. De toute façon, elle n'avait rien plus rien perdre, et ne manquerais à personne en partant.
Un jour, un jeune homme lui avait présenté "une amie", elle n'avait pas voulu s'en approcher, elle ne touchait pas à ces choses là, mais elle en était devenue dépendante. Elle s'était mise à mendier pour le seul plaisir de retrouver sa nouvelle "amie". Elle était tombée si bas.
Parfois, dans ses moments de lucidité, elle pleurait la nuit. Elle détestait l'être qu'elle était devenue, elle se dégoûtait. Elle pleurait, demandant pardon à ses parents, à ses frères. Pardon de ne pas les avoir aidé suffisamment, pardon de ne pas les avoir protégé suffisamment, pardon d'avoir accepté les missions, à l'heure qu'il est, ils seraient encore en vie si elle avait refusé ce "service". Elle demandait aussi pardon d'être devenue la personne qu'elle était aujourd'hui. Bien que n'étant pas croyante, elle priait pour un miracle, elle demandait en vain de se réveiller auprès de sa famille, suite à et horrible cauchemar. Mais chaque fois le goût amère de la vérité la rattrapait, ce n'était pas un mauvais rêve.
Elle voulait se reprendre en main, mais ne savait pas par où commencer. Elle était perdue.

The Wall (T1) | ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant