Chapitre 22: Yrmell'astrisch

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Il me semblait que nous aussi nous allions quitter cet endroit bientôt. Conformément à notre plan. La situation ne faisait que s'aggraver et il fallait y mettre un terme le plus rapidement possible. Le cri aigue d'un Carpovolantis retentit dans le ciel, hors de notre vue, protégé parla couche de cendre qui nous servirait de ciel pour le reste de l'aventure. Un regard à Xatral, qui s'était improvisé chef de notre petite troupe me suffit. Nous suivrons le chemin des Elfes jusqu'à ce qu'il soit temps de rendre visite à nos chers compatriotes de la grande contrée d'Yrmell'astrich.

Notre préparation et notre départ se déroulèrent particulièrement vite et tout aussi discrètement. Bagages, nourriture, armes, tentes, nouveaux plans, ce que nous allions dire, faire, où et quand, les enjeux politiques. Tout se déroula de façon militaire, sans pour autant que l'on ait l'impression de partir en guerre. Mais c'était le cas. Nous étions près avant le coucher du Soleil. Nous serions donc dix-neuf à faire partie de cette expédition finale. Nous étions bien plus nombreux que je ne le pensais, ce ne serait pas très discret, surtout avec les dix soldats qui risquaient de trahir notre présence, mais il n'en fallait certainement pas moins aux yeux des Licornes et des Dragons qui allaient tout de même recevoir le Roi de Blin, sa fiancée, et l'Héritier de Périana. A travers les bois, cela promettait d'être une expérience pour le moins périlleuse et intéressante. Nous espérions sincèrement, dans toute notre crainte juvénile, que notre professeur ne ferait pas exploser ou imploser trop de choses trop bruyamment sinon nous étions foutus. Toute trace magique était également à proscrire de notre voyage. Comme disait Micty : ça n'allait pas être de la tarte.

En contraste avec le départ de sa Majesté la Reine des Elfes, notre départ se fit dans le plus grand des silences, cela donnait une dimension très solennelle à notre entreprise. Nous étions sortis par la porte qui menait directement à la parcelle de forêt qui bordait notre école. Les moindres bruits que nous entendions nous mettaient d'emblée dans le thème d'une course poursuite sans fin. Les oiseaux chantaient, sifflaient, nous propulsant dans un monde ou tout était dicté par des lois universelles, notamment une que nous ne connaissions que trop bien, la loi de la proie et du prédateur. Après nous être suffisamment éloigné de notre seul refuge sur Travilla, et avoir proprement effacer nos traces derrière nous, Mc Intoch s'arrêta brusquement. Après avoir fait craquer toutes ses articulations méticuleusement, nous surprenant tous par le nombre de mouvement improbables qu'il pouvait réaliser, il sortit d'une de ses poches insondables et surtout sans fond, ce qui lui était très pratique, un appareil des plus déconcertant de part sa forme et de part les matériaux qui le composaient.

-Booooon ! Puisqu'on ne peut faire usage de magie nous allons nous épargner des heures et des jours et des semaines de voyage à pieds en utilisant ma nouvelles machine à Téléportation de poche. Dit notre professeur, fier de son invention pour le moins... particulière.

-Très bien professeur, mais...cette fameuse machine, rien de magique là-dedans, n'est-ce pas ? Craigna Cuthla, soudain très à cheval sur les principaux dangers de notre mission.

-Je vous promets que si ça part en explication, je vais directement chercher des Griffons et tant pis pour la magie... Persifla Tannaël.

-Tann'... au pire je viens avec toi comme ça on sera deux dans la bouse de Schiprsch. Continuais-je, rejoignant mon ami.

Il faut savoir, pour comprendre à quel point nous étions désespérés, que le Schiprsch est une espèce de petits mammouths verts qui produisent à eux seul près de la moitié des gaz de Travilla et des montagnes de bouse. Heureusement pour notre planète qui a déjà bien des choses à faire, c'est une espèce en voie de disparition et pas franchement protégée. En vérité, le Schiprsch est à la limite de la haine pour les habitants de Travilla, ce n'est pas une espèce très aimée en somme. Personne ne protègerait cette espèce, même pas pour tout l'or de Travilla !

Malédiction et contre sort Tome 1: MalédictionWhere stories live. Discover now